Contexte historique

Au printemps 1943, après un séjour dans la région de Castres, Maurice Bursztyn et sa famille s'installent à Grenoble où il rejoint l'Union de la jeunesse juive (UJJ) ; son ami Charles Wolmarck étant devenu le responsable local de cette organisation clandestine. Maurice Bursztyn est alors chargé de tout qui qui concerne l'impression de la presse clandestine et des tracts. Il s'installe dans une fermette près de Grenoble où, sur une ronéo en bois de sa fabrication, il tire les textes que Charles Wolmark lui apporte. 

Dans son ouvrage Ils étaient juifs, résistants, communistes, Annette Wieviorka rapporte un témoignage de Maurice Bursztyn : "On s'est installés dans une fermette, à 18 kilomètres de Grenoble, entre Voiron et La Buisse. Une pétainiste convaincue nous a loué le premier étage de sa maison. J'ai fabriqué un énorme coffre à bois et un plus petit où je rangeais la ronéo que je dissimulais avec des bûches. J'étais censée être un étudiant et Charles était mon frère. Le soir, il m'apportait les textes que je devais tirer. On ronéotypai sans arrêt. Avec une remorque à double fond, j'allais à Voiron acheter du papier par rames entières. Et on tirait les journaux, feuille par fauille, à la manivelle."
Installé ensuite dans un immeuble à Grenoble, il poursuit cette activité jusqu'en juillet 1944, date à laquelle il rejoint le 5e bataillon FTP de l'Isère après une tentative d'arrestation par la Gestapo.

Dans le fonds David Diamant conservé à la bibliothèque de l'université Mc Master à Hamilton (Canada) figure un rapport dactylographié de Maurice Bursztyn relatif à l'impression des tracts et journaux :
"120.000 tracts environ imprimés en huit mois. La technique trois fois suspendue pour quelques jours par sécurité (suite à des arrestations). Près d’une tonne de papier utilisée. La technique de Grenoble était installée au 4, boulevard Joseph Vallier et n’a jamais été découverte malgré toutes les arrestations, dont celle du technicien. Elle disposait d’environ 20.000 francs par mois pour son travail et a marché régulièrement presque jusqu’à la Libération. Elle n’était connue que de deux camarades, l’une faisant la liaison, l’autre était Charles Wolmark qui, malgré les tortures n’a jamais soufflé mot de l’organisation. Ont rédigé principalement des articles : Charles Wolmark, « Victor » et « Claude ». Les deux derniers sont vivants. Le papier était à la fin livré en voiture de Voirac (Isère).
P.S. : N’ayant pas le droit de savoir certaines choses, je ne puis actuellement savoir qui a rédigé certains articles qui sont ici présentés.  "Elle" marchait depuis le début de l’année 1943. Je l’ai reprise en octobre 1943 jusqu’au 24 juillet 1944.
Beaucoup de documents originaux manquent, plus de la moitié. Principalement tous les "Jeunes Combats".
Le technicien : Maurice Bursztyn."
A cette note sont annexées 8 pages de descriptifs des tracts et journaux imprimés. Ce document est disponible dans l'album lié à cette notice.

L'Union de la jeunesse juive (UJJ)

Maurice Bursztyn