Vichka Welykanowicz et Jean Vérine pendant l'insurrection de Marseille
Légende :
Vichka et Jean Vérine pendant les combats autour de la préfecture de Marseille, 21 août 1944
Genre : Image
Type : Photographie
Producteur : Cliché Julia Pirotte
Source : © Collection Musée de la Photographie à Charleroi, Belgique Droits réservés
Détails techniques :
Photographie analogique en noir et blanc
Date document : 21 août 1944
Lieu : France - Provence-Alpes-Côte-d'Azur - Bouches-du-Rhône - Marseille
Analyse média
Vichka Welykanowicz est une juive polonaise qui après avoir participé aux Brigades internationales pendant la guerre d'Espagne, gagne la France. A Marseille, elle rejoint les rangs des FTP-MOI. Sa connaissance du russe lui permet de participer au travail en direction de prisonniers soviétiques employés sur les chantiers de l'organisation Todt près d'Aix-en-Provence et sur la base aériennne de Salon. Avec le tchèque Georges Bohacek et Max Brings, un juif allemand, ancien combattant des Brigades internationales et responsable militaire des FTP-MOI de la région sud-Est, elle fait évader une dizaine d'entre eux et les cache dans la campagne aixoise.Le 21 août le CDL des Bouches-du-Rhône appelle la population à se rassembler devant la préfecture. Conformément aux ordres de la direction des FTP-MOI, Vichka Welykanowicz et ses camarades FTP-MOI, la journaliste et photographe Julia Pirotte, le bulgare Nicolas Atanasov, ancien combattant des Brigades internationales et Jean Vérine parcourent les quartiers ouvriers de Marseille afin d'appeler la population à la manifestation devant la préfecture . Vichka et ses camarades se retrouvent aux abords de la préfecture vers 15 heures alors que les combats commencent. Vichka Welykanowicz, ancienne des Brigades internationales, visiblement, se sent parfaitement apte à faire le coup de feu.
Son compagnon, Jean Vérine est originaire de Cannes où il a participé à un réseau de sauvetage de Juifs. Menacé d'arrestation, il gagne Marseille où Vichka Welykanowicz le fait entrer aux FTP-MOI.
Les prisonniers russes que Vichka Welykanowicz, Georges Bohacek ont fait évader participent aux combats du 21 août aux abords de la préfecture. Leur expérience militaire leur fait investir un immeuble situé au coin du boulevard Baille et de la place Castellane. Du balcon du premier étage, ils lancent des grenades sur un camion allemand, stoppant son avance vers la place de la préfecture où se regroupaient les manifestants. En fin d'après-midi, la préfecture est prise.
Julia Pirotte apporte un témoignage photographique inégalé des combats pour la Libération de Marseille.
Auteur : Sylvie Orsoni
Sources et bibliographie
Grégoire Georges-Picot, L'innocence et la ruse. Des étrangers dans la Résistance en Provence, p.254, 268-272, Paris, éditions Tirésias, 2011.
Robert Mencherini, Résistance et Occupation (1940-1944). Midi Rouge, ombres et lumières, tome 3, Paris, Syllepse, 2011.
Jacques Ravine, La résistance organisée des juifs en France 1940-1944, Paris, Julliard, 1973.
Basil Serban, "Du détachement Marat à l'Etat-major de la zone Sud", PACA-Libération de Marseille.
Contexte historique
Comme toutes les organisations liées au parti communiste, la Main d'oeuvre immigrée (MOI) est interdite le 1er octobre 1939. Les militants poursuivent clandestinement leurs actions. A Marseille, aux militants déjà implantés avant guerre comme Avram et Choura (Sifra) Haham s'ajoutent des réfugiés de la zone Nord, Albert et Bella Levine, Hélène Taich, Maurice Korzec et d'anciens des Brigades internationales (Basil Serban, Léon Tchernine, Vichka Welykanowicz). Cette force militante permet la création dés septembre 1940 du Secours populaire (Solidarité en zone Nord) qui aide les réfugiés et les internés, diffuse la presse clandestine en français et en yiddish.
Les militants MOI de Marseille, conformément aux directives du parti communiste, basculent une partie de leurs effectifs dans les Francs-Tireurs et Partisans (FTP). Le premier groupe de FTP-MOI est constitué à Marseille au cours de l'été 1942. Il rassemble des immigrés de toute origine et prend le nom de Marat en hommage au révolutionnaire français. Le détachement Marat actif dés l'été 1942, réalise une centaine d'actions contre les troupes d'occupation, les usines travaillant pour les Allemands, les voies de communication et les collaborateurs français. Il se joint aux milices patriotiques à partir de janvier 1944 et participe aux combats de la Libération dans tous les quartiers de Marseille mais tout particulièrement dans ceux de la place Castellane qui permettent la prise de la préfecture.
Auteur : Sylvie Orsoni
Sources et bibliographie
Grégoire Georges-Picot, L'innocence et la ruse. Des étrangers dans la Résistance en Provence, p.254, 268-272, Paris, éditions Tirésias, 2011.
Robert Mencherini, Résistance et Occupation (1940-1944). Midi Rouge, ombres et lumières, tome 3, Paris, Syllepse, 2011.
Jacques Ravine, La résistance organisée des juifs en France 1940-1944, Paris, Julliard, 1973.
Basil Serban, "Du détachement Marat à l'Etat-major de la Zone Sud", PACA-Libération de Marseille.