Albert Lévy
Légende :
Albert Lévy lors d'un meeting du MRAP sur le Moyen-Orient.
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Genre : Image
Type : Photographie
Producteur : Elie Kagan
Source : © Fonds Elie Kagan, KAG_3059N_A07, Collection La contemporaine(Paris-Nanterre) Droits réservés
Détails techniques :
Négatif (numérisé)
Lieu : France
Contexte historique
Issu d’une famille de « Juifs du Levant » originaire d’Istanbul, Albert Lévy est né le 4 avril 1923 à Aurillac (Cantal) où ses parents sont commerçants. Il fait ses études secondaires à Clermont-Ferrand et obtient le concours de l’École normale d’instituteurs en 1939. Il suit les cours en hypokhâgne et en khâgne au lycée de Saint-Étienne, moment où il rejoint le Parti communiste clandestin. Frappé par les lois du régime de Vichy interdisant aux Juifs d’occuper un poste de fonctionnaire, il ne peut enseigner.
En 1941, sous un faux nom, il passe malgré tout le concours de préparation de l’École normale supérieure de Saint-Cloud que finalement il n’intégrera pas, choisissant de rallier la Résistance. À la fin de l’année 1941, des organisation de masse animées par des jeunes communistes juifs proches de la Main-d’œuvre immigrée (MOI) se développent en zone Sud. Albert Lévy intègre ces organisations qui prendront le nom d’Union de la Jeunesse juive (UJJ) en 1943. Avec son groupe de l’UJJ, il participe activement à des actions de propagande spectaculaires en plein Lyon occupé : diffusion de tracts dans les tramways, inscriptions de slogans anti nazis, lancement de tracts du haut de l’immeuble des Galeries Lafayette, place des Cordeliers au début de l’année 1944. Toutes ces actions menées au grand jour frappent les esprits et montrent aux lyonnais que la Résistance est un contre-pouvoir suffisamment puissant pour braver les Allemands au cœur d’une ville occupée.
Il fait également partie du Mouvement national contre le racisme (MNCR), créé à la fin de l’année 1942 en vue d’aider les victimes des persécutions antisémites. À ce titre, en septembre-octobre 1943, il accompagne vers la Suisse des groupes d’enfants juifs pour le compte de l’Œuvre de Secours aux Enfants (OSE).
L’instauration du Service du Travail obligatoire en février 1943 le contraint à passer définitivement dans la clandestinité. En octobre 1943, Albert Lévy alias Robert, bascule dans la lutte armée. Il est affecté au groupe de combat de l’Union des Juifs pour la Résistance et l’Entraide (UJRE) de Lyon dont les membres sont issus essentiellement de l’UJJ. Il a la responsabilité d’un dépôt d’armes, dissimulé à la Croix Rousse, qui lui permet d’équiper les combattants avec les maigres moyens dont il dispose. En mai 1944, il fait partie des équipes chargées de détruire des poteaux télégraphiques reliant Lyon à la base de Bron. En juin 1944, il sécurise les prises de parole appelant à lutter contre les Allemands devant les usines Gendron à Villeurbanne et Saurer à Lyon. En liaison avec les Francs-tireurs et partisans - Main-d’œuvre immigrée (FTP-MOI) de Carmagnole, il assure la protection d’équipes de sabotage qui procèdent au déboulonnage de voies ferrées à Vénissieux et Oullins. Début août 1944, il prend part aux sabotages des voies de tramways à la Croix-Rousse dans le cadre de la préparation de la grève générale.
Comme sous-lieutenant, au moment de la libération de Lyon, il dirige un groupe d’hommes lors de l’insurrection de Villeurbanneet lors des combats de la Croix-Rousse.
Après la Libération, il est secrétaire des Forces Unies de la Jeunesse Patriotique à la Croix-Rousse et à ce titre il siège un certain temps au conseil municipal du 4e arrondissement de Lyon. Il quitte les FFI en septembre 1944 pour reprendre ses études suspendues du fait de l’Occupation. Il se tourne alors vers une carrière de journaliste qu’il débute à l’Humanité puis dans un autre journal de la mouvance communiste Droit et Liberté, l’organe du Mouvement national contre le Racisme (MNCR). Parallèlement à son activité de journaliste, fidèle à ses engagements de la Résistance, il devient un des leaders français de la lutte contre le racisme. En 1949 il participe à la fondation du Mouvement contre le Racisme, l’Antisémitisme et pour la Paix (1) (MRAP) dont il occupe la fonction de secrétaire général de 1971 à 1989, avant de devenir membre de sa présidence de 1989 à 1991 puis d’être nommé président d’honneur.
(1) En 1976, ce mouvement devient le Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples.
Auteur : Frantz Malassis
Sources et bibliographie
- SHD Vincennes, dossier individuel d’Albert Levy, GR 16P 370202.
- « Albert Lévy, ancien résistant », article de Sylvia Zappi in Le Monde du 16 septembre 2008.
- Notice "LÉVY Albert" par Marc Giovaninetti dans Le Maitron. Dictionnaire biographique. Mouvement ouvrier. Mouvement social.