Michel Zaltzermann, dit Simon Fred
Légende :
Sur cette photographie prise avant-guerre à Paris figurent Albert Zaltzermann (au premier plan) et son ami d'enfance Bernard Grosman.
Genre : Image
Type : Photographie
Source : © Musée de la Résistance nationale, Champigny-sur-Marne, NE 3589 Droits réservés
Détails techniques :
Photographie analogique noir et blanc
Date document : sans date (avant-guerre)
Lieu : France
Contexte historique
Juif bessarabien, Michel Zaltzermann (ou Saltzermann) arrive en France à l'âge de cinq ans. A la fin des années 1930, il milite au sein des Jeunesses communistes à Paris.
A l’automne 1941, il rejoint les militants des organisations juives communistes de Lyon. Le 6 juin 1942, il prend part à la première réunion au 55 boulevard de la Croix-Rousse à Lyon de ce qui va devenir l'état-major des FTP juifs de la zone Sud. Assistent à cette réunion : Jacques Ravine, Norbert Kugler, Simon Fryd, Jean Tancerman, Emile Teper notamment. C'est à partir de ce noyau que sont formés les détachements FTP-MOI Carmagnole puis Liberté.
Il participe aussitôt à des actions de sabotage et, en particulier, fait sauter les locaux du journal franciste L’union française dont les campagnes antisémites étaient un appel à la haine et au massacre des Juifs. Intégré aux FTP-MOI, ce groupe donne naissance au bataillon Carmagnole. Le 21 octobre 1942, il dirige une attaque à la bombe contre un café fréquenté par des soldats allemands à la Croix-Rousse à Lyon, puis place une bombe à retardement au soldatenkino.
Envoyé à Grenoble en mars 1943, il est chargé d’y développer le détachement Liberté des FTP-MOI et d’organiser le passage au maquis de Luz-la-Croix-Haute des réfractaires et des partisans « brûlés ». Fin juin 1943, il est nommé adjoint au chef de groupe, Isy Shernetsky. En août 1943, il prend la direction du détachement Liberté sous le pseudonyme de Fred. En octobre 1943, il est muté à Lyon en qualité de chef militaire régional puis en décembre il est promu commissaire aux opérations pour l’interrégion Lyon-Grenoble.
Muté à Paris en mai 1944 afin d’y renforcer les milices patriotiques juives, il est tué le 19 août au cours de l’insurrection parisienne sur les barricades défendant le pont d’Austerlitz. Il ne semble pas y avoir d'acte de décès dans l’état civil parisien.
Depuis juin 2012, une plaque apposée sur les grilles du Jardin des plantes à l'angle de la place Valhubert et du quai Saint Bernard (Paris 5e) rappelle son souvenir.
Auteur : Fabrice Bourrée
Sources et bibliographie :
Musée de la Résistance nationale, Champigny-sur-Marne :
- Fonds Carmagnole, carton 1
- NE 3589
Annette Wieviorka, Ils étaient juifs, résistants, communistes, Paris, Perrin, 2018.
David Diamant, Les Juifs dans la Résistance française 1940-1944 (avec armes ou sans armes), Paris, Roger Maria Editeur, 1971.
David Diamant, Combattants, héros et martyrs de la Résistance : biographies, dernières lettres, témoignages et documents, Paris, Ed. du Renouveau, 1983.