Salomon Mossovic (né Moszkowicz)
Genre : Image
Type : Photographie
Source : © Musée de la Résistance nationale, Champigny-sur-Marne, fonds Carmagnole-Liberté Droits réservés
Détails techniques :
Photographie analogique en noir et blanc
Date document : sans date
Lieu : FranceLyon
Contexte historique
Salomon Moszkowicz, devenu Mossovic, est né le 25 décembre 1922 à Lask en Pologne. Tailleur de vêtements de cuir, il est ouvrier à Issoudun (Indre) de 1939 à 1942 puis gagne Lyon à l’été 1942 où il est plongeur dans un restaurant jusqu’en mars 1943. C’est à cette date qu’il rejoint la résistance communiste au sein de l’Union de la Jeunesse juive (UJJ).
À Lyon, il participe activement à des actions de propagande (distribution de tracts, collage de papillon sur les murs…). Cependant, cela ne lui suffit pas et il souhaite s’engager dans la lutte armée contre l’occupant. Ainsi, il intègre le bataillon FTP-MOI Carmagnole. Nommé sous lieutenant, à partir de décembre 1943, Salomon Mossovic, alias Paul Fayard, assume le commandement du deuxième détachement "Simon Frid (1)" mis en place par les FTP-MOI lyonnais au début de l’année 1944. À ce titre il organise et prend part aux nombreuses opérations armées de ce groupe de combattants très actif. Avec ses hommes, il multiplie les sabotages ferroviaires, les sabotages d’usines travaillant pour les Allemands et les attaques de soldats des troupes d’occupation. Un rapide survol des faits présentés dans son mémoire de proposition pour la croix de guerre montre le nombre considérable d’actions auxquelles il prend part et l’extrême efficacité de ces détachements FTP-MOI.
- Le 16 septembre 1943, le sabotage réussi de la ligne Lyon-Macôn immobilise le trafic pendant 4 heures.
- Le 1er novembre 1943, son groupe détruit 10 locomotives au dépôt de Vénissieux.
- Le 8 novembre 1943, l’usine Grammont est prise pour cible entrainant la paralysie totale de l’entreprise.
- Le 19 novembre 1943, il participe à l’attaque et à la destruction d’une voiture radiogoniométrique allemande.
- Le 24 novembre 1943, le sabotage par "détirefonage" de la ligne Paris-Lyon provoque le déraillement d’un train.
- Le 27 décembre 1943, l’attaque de l’usine de fabrication de moteurs d’avion SIGMA provoque l’arrêt de la production pendant 8 jours.
- Le 10 janvier 1944, Solomon Mossovic commande personnellement l’attaque d’une patrouille allemande. Trois soldats sont tués et leurs armes sont récupérées. Le 27 janvier, le sabotage de l’usine Bronzavia se solde par la destruction de 46 moteurs d’avion, de machines outils et de transformateurs.
- Le 3 février 1944, lors du sabotage du dépôt SNCF de Vaisse 20 locomotives sont mises hors d’usage.
- Le 9 février a lieu la destruction des compresseurs et transformateurs de l’usine Air-liquide à Lyon.
Le 6 juin 1944, il participe à la formation du maquis FTP-MOI de la Croix du Ban dont le noyau initial, est composé de combattants du bataillon Carmagnole. À la suite de nombreuses arrestations survenues à Grenoble, Salomon Mossovic est envoyé dans cette ville pour prendre le commandement du bataillon FTP-MOI Liberté. Grenoble libérée, il part avec son bataillon pour venir en aide aux combattants en difficulté lors de l’insurrection de Villeurbanne. Sa formation est l’une des premières à arriver dans le secteur de Pusignan où elle est engagée dans de violents combats. Salomon Mossovic et ses hommes s’illustrent à nouveau lors de la libération de Lyon. Apprenant que des Allemands s’étaient retranchés dans les marais de Jonc-Jonage menaçant ainsi tout le secteur lyonnais, il engage son bataillon. Les combats durent deux jours à l’issue desquels malgré de sévères pertes, ses hommes sont victorieux.
Après la Libération, il sert au 1er régiment du Rhône jusqu’à sa démobilisation le 16 janvier 1945. En 1947, il obtient la nationalité française.
(1) ce nouveau détachement porte le nom d’un ancien du bataillon Carmagnole guillotiné à la prison Saint-Paul à Lyon en décembre 1943.
Auteur : Frantz Malassis
Sources et bibliographie
Service historique de la Défense, Vincennes : GR 16P 432914 (dossier individuel de Salomon Mossovic).
Claude Collin, "Les francs-tireurs et partisans de la main-d’œuvre immigrée (FTP-MOI) en zone sud", in Le monde juif. Revue d’histoire de la Shoah n°152, septembre-décembre 1994.