Premier « Salut au drapeau » au lycée Saint Charles de Marseille

Légende :

Photo à la Une du Petit Marseillais, complétée par un article en page 2, de la cérémonie qui s'est déroulée au lycée Saint Charles en janvier 1941.

Genre : Image

Type : Presse

Source : © archives privées Robert Mencherini Droits réservés

Date document : 7 janvier 1941

Lieu : France - Provence-Alpes-Côte-d'Azur - Bouches-du-Rhône - Marseille

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Analyse média

La photographie en première page du Petit Marseillais montre une des premières cérémonies de « Salut au drapeau » dans un établissement marseillais, le lycée Saint Charles. La mise en scène rappelle les cérémonies militaires. La légende souligne que des élèves ont participé à la guerre comme engagés volontaires avant de reprendre le cours de leurs études. En page deux (album), un article détaille la brève cérémonie. L'organisation de ce lever des couleurs revient à « la phalange patriotique » créée par des élèves des grandes classes. Il est à noter que c’est « La Marseillaise » qui est entonné à la fin de la cérémonie et non l'hymne au maréchal Pétain, « Maréchal nous voilà ! ». L'hymne national instauré par la Troisième République, expurgé de ses couplets les plus révolutionnaires, incarne encore le patriotisme. L'article conclut à l'exemplarité de cette cérémonie : « Tel fut ce geste symbolique d'une haute valeur, car il y symbolise la volonté de la jeunesse de se consacrer au redressement français. Les élèves de Saint Charles ont donné un exemple qui portera ses fruits et d'autres « Phalanges patriotiques » sont en formation dans d'autres lycées. »


Auteure : Sylvie Orsoni

Contexte historique

A la devise républicaine « Liberté, Egalité, Fraternité » a succédé le triptyque « Travail, Famille, Patrie. » La jeunesse est sommée de multiplier les manifestations de patriotisme et de faire oublier l'internationalisme de certains de ses aînés. Dans la Revue des Deux Mondes du 15 août 1940, le maréchal Pétain déclare « L'école française sera nationale avant tout ». Des associations d'élèves en accord avec cet objectif se forment dans les établissements secondaires. A partir de 1941, les cérémonies de levées des couleurs se multiplient. Il était prévu que dans tous les établissements scolaires, le lundi avant le début des classes et le samedi après-midi en clôture des cours, élèves et enseignants assisteraient au lever des couleurs. Le ministère craint que ce rythme soutenu conduise à la banalisation de la cérémonie qui doit toujours s'accompagner « d'une atmosphère d'ordre, de gravité et de recueillement ». Aux chefs d'établissement de trouver la bonne mesure pour ne pas laisser place au doute sur leur loyauté envers le régime... et réussir à maintenir leurs élèves dans le recueillement de rigueur.


Auteure : Sylvie Orsoni

Sources :
Barreau jean Michel, Vichy contre l'école de la République, Paris, Flammarion, 2000.
Mencherini Robert, Vichy en Provence, Midi rouge, ombres et lumières, 2, Paris, Syllepse, 2009.