Rencontre avec un certain « M. Jacques »
Genre : Film
Type : Témoignage sonore
Producteur : Makros Costa
Source : © Archives Makros Costa Droits réservés
Détails techniques :
Durée : 00 :38 :26 - Extrait : 00 :02 :15 - Interviewer : Makros Costa - Lieu : Paris -<
Lieu : France - Ile-de-France - Paris - Paris
Analyse média
Dans cet extrait, Serge Ravanel raconte sa rencontre, par l’intermédiaire de trois amis (André Helbronner, Jacques Bergier et Alfred Eskenazi), avec un dénommé M. Jacques pour qui il va servir d’officier de liaison. Il découvrira plus tard que ce dénommé « M. Jacques » est en fait Jacques Brunschwig-Brodier, ancien sous-préfet révoqué du fait de sa condition juive, travaillant pour le mouvement Libération.
Meeting a certain «Mr. Jacques»
In this video, Serge Ravanel remembers when he first met the man known as «Mr. Jacques», a meeting that had been arranged by Ravanel's three friends André Helbronner, Jacques Bergier, and Alfred Eskenazi. Ravanel would become «Mr. Jacques»'s liaison. He discovered later that «Mr. Jacques» was Jacques Brunschwig-Bordier, a former minister in the French government who had been fired because he was Jewish, who now was a part of the Resistance movement Libération.
Traduction : Catherine Lazerwitz
Auteur : Laure Bougon
Contexte historique
Jacques Brunschwig, « Brun », « Bordier », « Périgny », « Dupuis », « Barret », Compagnon de la Libération
Jacques Brunschwig, né en 1905 à Avignon, polytechnicien, est administrateur au ministère de l’Intérieur avant guerre. Il est recruté début 1942 par Emmanuel d'Astier de la Vigerie, fondateur de Libération-sud. Convaincu de ses qualités d’organisateur, il lui confie rapidement d’importantes responsabilités au sein du mouvement. Arrêté le 1er mai 1942 par la police française, Jacques Brunschwig est interné à Marseille au Fort Saint-Nicolas ; relâché le 19, il reprend ses activités.
Adjoint de D’Astier parti pour Londres en avril, il assure alors l’intérim de la direction du mouvement jusqu’en juillet 1942. Il est particulièrement chargé de l’action politique (organisation des grèves, sabotages, manifestations…) Mais, fin 1942, en désaccord avec les cadres dirigeants du mouvement, car il estime que les grèves sont prématurées et en raison de l’arrivée de Pascal Copeau, très proche d’Emmanuel d’Astier, il quitte la zone Sud et entre dans le mouvement fondé par Christian Pineau en zone occupée : Libération-nord. Chargé des affaires politiques de Libération-nord, il assure sous le nom de Périgny, de février à début avril 1943, les fonctions de délégué général intérimaire du mouvement en l’absence de Jean Cavaillès parti pour Londres.
Parti à son tour en Angleterre par une opération aérienne en octobre 1943, il est désigné pour représenter Libération-nord à l'Assemblée consultative à Alger. Quittant l’Afrique du nord pour l’Angleterre fin mars 1944, il est parachuté en France près de Saint-Aignan le 31 mars 1944 et reprend sa place de délégué général au sein de Libération-nord, épaulé dans sa tâche par son épouse, Fernande Brunschwig.
Arrêté par la Gestapo le 20 juin 1944 sous l’identité de Bordier, torturé, détenu à Fresnes, il est déporté le 15 août 1944 à Buchenwald, puis à Dora et à Nordhausen, kommando de Buchenwald.
Jacques Brunschwig, «Brun», «Bordier», «Périgny», «Dupuis», «Barret», made Companion of the Libération
Jacques Brunschwig, born in 1905 in Avignon, was an engineer and administrator in the Ministry of the Interior before the war. He was recruited into the Resistance at the beginning of 1942 by Emmanuel d'Astier de la Vigerie, founder of Libération-Sud. Impressed by his organizational and leadership skills, D'Astier gave Brunschwig more and more responsibilities in the movement. Arrested on May 1st, 1942, by the French police, Jacques Brunschwig was imprisoned in Fort Saint-Nicolas in Marseille. He was released on the 19th and resumed his duties.
When D'Astier left for London in April, Brunschwig took over as interim head of Libération-Sud until July 1942. His main focus was on the political affairs of the movement, (organizing strikes, sabotages, and demonstrations). But by the end of 1942, Brunschwig no longer agreed with the other leaders—he believed the strikes were premature and only protesting Pascal Copeau—and so he left for the Occupied Zone where he joined Libération-Nord, founded by Christian Pineau. Head of political affairs for the Libération-Nord, he assumed the name Périgny, and served as interim director for Jean Cavaillès while he was in London from February to the beginning of April, 1943.
Brunschwig went to England for an aerial operation in October of 1943. He was then chosen to represent Libération-Nord at the Assemblée consultative in Algeria. Brunschwig left Algeria for England at the end of March, 1943, and parachuted back into France March 31st, landing close to Saint-Aignan. He returned to Libération-Nord as director with his wife, Fernande Brunschwig, by his side.
He was arrested by the Gestapo on June 20th, 1944 under the identity of Bordier. Brunschwig was tortured, detained at Fresnes, and then sent to Buchenwald on August 15th. He was then sent to Dora, and after, Nordhausen, one of Buchenwald's work camps.
Traduction : Catherine Lazerwitz
Sources : Musée de l’Ordre de la Libération ; Laurent Douzou, La désobéissance – Histoire du mouvement Libération-Sud, Editions Odile Jacob, 1995.