Efficacité des maquis grâce à la tactique de la guérilla
Genre : Film
Type : Témoignage filmé
Producteur : Ministère de l'Intérieur - DICOM
Source : © Archives Mémorial Leclerc – Musée Jean Moulin Droits réservés
Détails techniques :
Extrait : 00 :00 :25 - Interviewer : Christine Levisse-Touzé - Lieu : Paris - Date : 03/12/98.
Lieu : France - Ile-de-France - Paris - Paris
Analyse média
Dans cet extrait très court, Serge Ravanel explique que la pratique de la guérilla dans la Résistance a pu mettre en cause les autres formes de combat.
Passage tiré du film Sur les pas de Jean Moulin, réalisé par Alex Boutin en partenariat avec le Mémorial Leclerc – Musée Jean Moulin (ville de Paris), production Ministère de l'Intérieur - DICOM, février 2009.
In this very short clip, Serge Ravanel explains the importance of Guerilla war tactics for the Resistance, and how it helped create other means of combat.
Traduction : Catherine Lazerwitz
Contexte historique
A partir du 6 juin 1944, la prolifération des maquis et des groupes armés permet à la Résistance d'intensifier et de diversifier ses actions. Pour satisfaire à ses besoins elle a recours à différents prélèvements, parfois abusifs, mais le plus souvent justifiés par la remise de bons de réquisitions. Des parachutages d'armes ont lieu, malheureusement tardifs, sélectifs et très insuffisants. Depuis le 15 avril 1944, c'est Henri Guillermin ("Pacha") qui est le chef régional SAP (Service d'atterrissages et de parachutages). Jean Arhex est chargé de vérifier les différents arrivages : armes, matériel, radio, documents, argent. A partir du Débarquement du 6 juin, "Pacha" établit son PC dans le Gers, près de Fleurance. Avec le développement de la guérilla, les besoins en armes et en matériel augmentent. Mais le nombre de parachutages reste toujours aussi insuffisant et inégalement réparti. Les maquis disposent souvent de fusils, revolvers, mitraillettes, fusils mitrailleurs, grenades, explosifs, soit de l'armement léger, mais pas d'armement lourd (mitrailleuses et mortiers). L'essentiel de l'activité de la période est toutefois représenté par des actions de guérilla, des sabotages, des accrochages et des combats avec des éléments des forces d'occupation renforcés, parfois, par des miliciens. Les opérations sont menées souvent de façon autonome, désordonnée, parfois imprudente. Les sabotages concernent des objectifs variés : le complexe industriel de Boussens ; les communications téléphoniques et télégraphiques ; les lignes électriques et à haute tension ; les ouvrages d'art... Mais ce sont surtout les voies ferrées qui sont les plus touchées. Le Plan vert est intensifié et les trains circulent de plus en plus difficilement, notamment sur la ligne Toulouse-Tarbes. Les destructions de pylônes et de voies sont nombreuses. Le seul Groupe franc de l'AS à Saint-Gaudens revendique des sabotages ferroviaires toutes les trois ou quatre nuits durant les mois de juillet et d'août. Conséquence : les communications allemandes sont souvent interrompues ou désorganisées. Les détachements ennemis sont soumis au risque d'être attaqués lors de leurs déplacements, parfois même sur leur lieu d'implantation. Le nombre des accrochages et des combats est relativement important. Plusieurs des opérations menées sont des succès, d'autres ont des résultats plus nuancés. L'ennemi riposte souvent durement.
Beginning June 6th, 1944, because of the growing strength of the maquis and other armed Resistance groups, the Resistance movement was able to diversify and increase its operations. The airdrops by the British forces were often late, limited, and never sufficient. In order to meet its needs, the Resistance resorted to different deductions, some exorbitant, but most, if not all, were justified with paperwork. From April 15, 1944 on, Henri Guillermin («Pacha») served as the Regional Head of SAP (Service d'Atterissages et de Parachutages). Jean Arhex was in charge of keeping track of supplies: arms, rations, radios, paperwork, and money. With the Allied landing on June 6th, «Pacha» established his headquarters in Gers, close to Fleurance. As Guerilla tactics became the preferred way to attack, the Resistance's armed forces needed more weapons and supplies. But the number of airdrops remained the same and they were unevenly distributed amongst the different sectors. The maquis went through rifles, pistols, machine guns, grenades, bombs—any kind of light munitions—incredibly quickly. They rarely used anything larger, such as turrets or mortars. Guerilla tactics were essential for sabotage attacks and as well as fighting the Germans directly, who were often reinforced by the Milice. These operations were carried out independently, and were often, as a result, disorganized and dangerous. The targets for sabotage attacks were varied: the industrial complex in Boussens; telephone and telegraph lines; electrical and power lines; and bridges, canals, and highways...But the railways were the biggest target. The Green Plan continued to intensify, and trains ran with more and more difficulty, particularly on the Toulouse-Tarbes line. Pylons and tracks were hit hard, and several were destroyed. The only Groupes Francs in the AS, stationed in Saint-Gaudens, launched attacks on the railways every three or four nights during July and August. The result: the German army's ability to communicate was often interrupted or scrambled. Enemy troops were at risk of being attacked while moving in addition to when they stayed put. The effect of these operations was substantial, and many were successful, even while other were less so. The enemy, as a result, had to move often, making them vulnerable.
Traduction : Catherine Lazerwitz
Source : Cédérom sur la Résistance en Haute-Garonne, AERI, 2009.