Note sur la coupure des câbles téléphoniques
Légende :
Il s’agit de câbles à grande distance.
Genre : Image
Type : Note de la Résistance
Source : © Archives privées Serge Ravanel, don à l’AERI Droits réservés
Détails techniques :
Document dactylographié sur 1 page, format A4.
Lieu : France - Occitanie (Midi-Pyrénées)
Analyse média
Cette note date du 3 juin 1944. Elle s’inscrit dans la mise en place de plans d’action en France en vue du débarquement allié en Normandie. Quatre principaux plans de sabotage vont être privilégiés : vert (voies ferrées), violet (lignes téléphoniques souterraines à grande distance), bibendum (coupures de voies de communication autres que ferroviaires, notamment de trente itinéraires routiers importants) et bleu (lignes à haute tension des voies ferrées électrifiées et des zones côtières).
Document on Cutting Telephone Lines
This document is dated June 3rd, 1944 and outlines preparing the sabotage attacks in France after the anticipated Allied landing in Normandy. Four sabotage plans were made the priority: Green (railways), Violet (long-distance, underground telephone lines), Bibendum (cutting off communication cables), and Blue (power lines for the trains and coastal regions).
Auteur : Laure Bougon
Contexte historique
Les plans d’action en France
Au printemps 1944, sont décidés par le BCRA (Bureau central de renseignements et d’action) en liaison avec la Résistance intérieure, approuvés par l’état-major FFI du général Koenig, quatre principaux plans de sabotage : vert (voies ferrées), violet (lignes téléphoniques souterraines à grande distance), Bibendum (ex-« tortue » ; coupure des itinéraires routiers importants) et bleu (lignes à haute tension des voies ferrées électrifiées et des zones côtières), rouge (déclenchement de la guérilla dans des zones montagneuses peu accessibles).
Ces plans doivent être exécutés en fonction de la progression des armées alliées. Mais, le 5 juin 1944, par deux cent dix messages personnels de la BBC, l’ordre est donné de déclencher tous les plans, sur toute la France, dans le but d’inciter les Allemands à conserver un maximum de troupes loin du front. Les résistants gagnent les maquis, ceux qui existent déjà, et ceux qui sont nouvellement créés. Ils prolifèrent dans le sud de la région, près des Pyrénées. Le relief à la fois vallonné et boisé favorise leur installation et des maquis étendent leurs activités hors de leurs départements d'origine, à l'exemple des maquis de Betchat (Ariège) et de Nistos (Hautes-Pyrénées)… Tous ces groupements voient leurs effectifs augmenter, parfois plus en quantité (avec l'afflux de résistants de la dernière heure...) qu'en qualité. Le manque de cadres, de moyens d'équipement et d'armement se fait cruellement sentir.
Plusieurs maquis ont une vie très courte, rapidement détruits par une attaque allemande, d'autres parviennent à résister à des offensives ennemies au prix d'une très grande mobilité qui les fait changer de lieux de cantonnements. C'est en grande partie grâce à la prolifération de tous ces maquis que la Résistance peut intensifier et diversifier ses actions à partir du 6 juin 1944. En application des plans vert et violet, les sabotages des lignes ferroviaires, électriques et téléphoniques deviennent de plus en plus fréquents. Les liaisons ferroviaires Toulouse-Bayonne, Toulouse-Montauban (vers Paris ou Bordeaux ) et Toulouse-Auch sont les plus visées. Les coupures des lignes électriques et des communications téléphoniques sont aussi nombreuses : des pylônes et des lignes à haute tension sont abattus dans tout le département à un moment ou à un autre. Des câbles téléphoniques sont coupés, et des centraux sont détruits, comme à Saint-Lys au début juin. Le 22 juin, une bombe explose dans la boite principale de raccordement des câbles téléphoniques de la gare Matabiau ; le 3 juillet, un groupe fait sauter le central téléphonique de la gare Raynal à Toulouse, interrompant toutes les communications allemandes… Durant l'été 1944, la Résistance atteint, malgré des faiblesses persistantes, un niveau de dynamisme qui lui permet de développer des formes de guérilla qui inquiètent de plus en plus l'ennemi.
France's Plans of Action
In the spring of 1944, the BCRA worked with the interior Resistance to enact five main plans of sabotage, which were then approved by the Etat-Major of the FFI General Koenig: Green (railways), Violet (long-distance, underground telephone lines), Bibendum (cutting off communication cables), Blue (power lines for the trains and coastal regions), and Red (launching guerilla attacks in the mountains).
These attacks were meant to be launched alongside the Allied landing. But on June 5th, 1944, 210 personal messages from the BBC ordered the Resistance to launch all of the operations across France, hoping the attacks would keep German troops where they were rather than sending them North. The maquis, teams that had already been formed and those that had just been created, were the first to act. They spread all across the South, close to the Pyrenees. The terrain was hilly and heavily wooded, which made stationing the groups difficult, and many maquis were forced to launch their operations outside of their assigned zones, like the maquis in Betchat (Ariège) and Nistos (Haute-Pyrénées). All of the maquis watched as their efforts made a difference, though more in quantity (thanks to more resistance fighters joining at the last minute...) than in quality. But the lack of organization, supplies, and arms was out of their control.
A maquis lifespan at this point was a short one with many killed in German offensives, and others while storming German army barracks. Because of the massive deployment of maquis, the Resistance was able to grow and intensify following the Allied landing. Following the Green and Violet plans, sabotage attacks on railways, electrical lines and telephone lines grew more and more frequent. The railway routes at Toulouse-Bayonne, Toulouse-Montauban (to Paris or Bordeaux), and Toulouse-Auch were the most targeted. Cutting electric and telephone lines increased as well, destroying all of the power lines and pylons in one department after another. Cable lines were severed as well as prisons destroyed, including the one in Saint-Lys in the beginning of June. On June 22nd, a bomb exploded in the junction box for the telephone cables at the Matabiau train station. July 3rd, another group destroyed the central telephone system at the Raynal train station in Toulouse, cutting off all German communication...During the summer of 1944, the Resistance, despite lasting weaknesses, had become stronger and stronger through guerilla tactics and successfully began to rattle the enemy.
Traduction : Catherine Lazerwitz
Sources : Dictionnaire historique de la Résistance, coll. Bouquins, Robert Laffont, Paris, 2006. Cédérom sur la Résistance en Haute-Garonne, AERI, 2009.