Analyse média

Note de 24 pages du Comité d’action militaire du CNR (COMAC) : « Ordre d’opération concernant la participation des FFI aux opérations alliées, à la préparation et à la conduite de l’insurrection nationale ».
Le document date de juin 1944, après le débarquement du 6 juin.

       Preparing the FFI for Allied Operations (June 1944)

This twenty-four page document from COMAC is the «FFI's operation orders for participating in the Allies' operations to prepare and launch the fight for France.» The document is dated June 1944, after the Allied landing on June 6th.


Traduction : Catherine Lazerwitz

Contexte historique

Le 1er février 1944, une commission d’action (Comidac) est créée par le Comité central des mouvements de Résistance pour diriger les Forces françaises de l’intérieur (FFI) qui viennent d’être constituées. Cette commission est composée de Maurice Chevance (mouvements de zone Sud), Jean de Vogüe (mouvements de zone Nord) et Pierre Villon (Front national). Assistent aux séances le général Revers (ORA, Organisation de Résistance de l’Armée) à titre de conseiller technique sans voix délibérative, Marcel Degliame (Action immédiate), le général Dejussieu (Etat-major national des FFI, EMN-FFI) et Louis-Eugène Mangin (représentant le Comité français de la Libération nationale).

Le général de Gaulle tente vainement de limiter les pouvoirs de la Comidac qui est dotée de pouvoirs militaires. Le 13 mai 1944, le Conseil national de la Résistance décide que la Comidac relève à l’avenir de son autorité, sous le nom de Comité d’action militaire du CNR (Comac), qui devient l’organisme de direction et de commandement des FFI. Il est composé de Pierre Villon (Roger Ginsburger, représentant le Front national et le CNR), Valrimont (Maurice Kriegel, zone Sud) et Vaillant (Jean de Vogüe, zone Nord). Assistent aussi aux séances Alfred Malleret (EMN-FFI), Jacques Chaban-Delmas (délégué militaire national) et le général Revers (ORA). Le Comac entre en conflit de pouvoir avec l’Etat-major FFI dirigé depuis Londres par le général Koenig (EM-FFI) et par l’autre Comidac créé à Alger. Le Comac refuse de renoncer à la mission qui lui a été confiée par la Résistance. Défenseur de l’action immédiate, il donne une forte impulsion à la lutte armée en France, tout en la subordonnant aux plans d’action alliés.

On February 1st, 1944, a commission for action (COMIDAC) was created within the CCMR to lead the future FFI. Maurice Chevance (Zone South), Jean de Vogüe (Zone North), and Pierre Villon (Front National) all served on the commission. Assisting at the meetings was General Revers (ORA) as the technician consultant—who was without a vote—Marcel Degliame (Action Immédiate), General Dejussieu (Etat-Major for the National FFI, EMN-FFI) and Louis-Eugène Mangin (representative for the CFLN).

General de Gaulle tried in vain to limit COMIDAC's military power. On May 13th, 1944, the CNR decided that COMIDAC would take over for them under the new title, Comité d'Action Militaire du CNR (COMAC). COMAC would, by proxy, take over leadership for the FFI. Pierre Villon (Roger Ginsburger, representative for Front National and the CNR), Valrimont (Maurice Kriegel, Zone South), and Vaillant (Jean de Vogüe, Zone North) served as its leaders. Assisting were Alfred Malleret (EMN-FFI), Jacques Chaban-Delmas (a delegate from the national military), and General Revers (ORA). COMAC however clashed with the Etat-Major for the FFI in London, led by General Koenig (EM-FFI), and with the other COMIDAC in Algeria. But COMAC refused to renounce its mission for the Resistance. As the forefront for offensives in France, COMAC continued to fight for its country even while disobeying orders from the Allies.


Traduction : Catherine Lazerwitz