Note sur l’attitude à suivre des FFI
Genre : Image
Type : Note de la Résistance
Source : © Archives privées Serge Ravanel, don à l’AERI Droits réservés
Détails techniques :
Document dactylographié, format A4.
Lieu : France
Analyse média
Cette note est l’œuvre de « Fouché » (Marcel Degliame), délégué général des FFI en zone Sud. Il l’adresse à tous les responsables FFI de la zone Sud. Dans ce document de 7 pages, « Fouché » explique l’attitude à suivre par les FFI dans l’optique du débarquement qui aura lieu cinq jours plus tard ; cette note étant datée du 1er juin 1944.
Document Outlining the FFI's Mission
This document, dated June 1st, 1944, was written by «Fouché,» (Marcel Degliame), who served as the General of the FFI in the South Zone. This document is addressed to all leaders in the FFI. In its 7 pages, «Fauché» outlines the FFI's mission in light of the coming Allied Landing, which would occur five days later.
Traduction : Catherine Lazerwitz
Auteur : Laure Bougon
Contexte historique
Marcel Degliame, né en 1912 dans les Ardennes, ouvrier bonnetier à Troyes puis à Paris, syndicaliste, membre du parti communiste, est fait prisonnier par les Allemands, le 18 juin 1940, en Haute-Saône. Interné en Allemagne, il s’évade en septembre, mais est repris au bout de quelques jours. Conduit au Stalag IV C, en Europe centrale, il parvient à s'en évader en mars 1941 pour rejoindre, avec sept de ses compagnons d'évasion, la Syrie, après avoir traversé la Tchécoslovaquie, la Hongrie, la Roumanie, et la Turquie. Enrôlé dans l'armée vichyste, il se fait hospitaliser à Beyrouth et rejoint les Forces françaises libres (FFL) après la campagne de Syrie. Envoyé en France sur sa demande pour organiser la résistance dans les milieux syndicaux, il débarque à Marseille en août 1941 et prend contact par l'intermédiaire de Claude Bourdet, avec le Mouvement de Libération nationale (qui deviendra Combat). Après avoir rencontré Henri Frenay à Lyon, Marcel Degliame devient l'un des plus importants responsables de Combat. Il s'efforce d'y développer une discipline proche de celle des organisations ouvrières clandestines. A l'été 1942, il est arrêté à Draguignan, mais il réussit à s'échapper. Quelques temps plus tard, il s'installe à Lyon et participe à l'édition du journal Combat. Puis, il fonde, à la demande d'Henri Frenay, l'Action ouvrière de Combat dont le but est d'organiser des opérations de sabotage dans les usines travaillant pour les Allemands. En 1943, il conserve la même fonction au sein des Mouvements unis de Résistance (MUR) puis, en 1944, dans le Mouvement de Libération nationale (MLN) qui succède aux MUR. Sous sa direction, l'Action ouvrière se développe d'abord en zone Sud avant de s'étendre à l'ensemble du territoire national. Membre du Comité directeur de Combat, Marcel Degliame est aussi responsable depuis l'été 1943 pour les MUR (puis le MLN) de la commission de l'Action immédiate qui comprend l'Action ouvrière, les groupes francs et la Résistance-fer. Serge Ravanel devient son adjoint après son évasion de mai 1943 à Lyon. En 1944, membre du comité directeur du MLN, il participe également à la constitution des Forces françaises de l'Intérieur (FFI) et représente le mouvement Combat au sein du Conseil national de la Résistance (CNR), après l'arrestation par la Gestapo de Claude Bourdet en mars 1944. Au printemps 1944, il devient chef national de l'Etat-major des Corps francs de la Libération (CFL), il occupe aussi les fonctions de délégué général des FFI pour la zone Sud. Au printemps 1944, le général Koenig lui confère le grade de lieutenant-colonel en raison des fonctions importantes qu'il remplit et qui l'obligent à parcourir la France en tous sens jusqu'au débarquement allié en parfaite entente avec le délégué militaire de zone sud, Maurice Bourgès-Maunoury. Il prend également sous ses ordres les opérations militaires aboutissant à la libération de Lyon, le 3 septembre 1944.
Marcel Degliame was born in 1912 in the Ardennes. He worked in a textile factory in Troyes, and then Paris where he became involved in the trade unions and the Communist Party. He was captured by the German army on June 18th, 1940, in Haute-Saône and imprisoned in Germany. He escaped in September, but was captured a few days later. Taken to Stalag IV C in Central Europe, Degliame managed later to escape in March, 1941, and joined seven comrades in Syria, after crossing through Czechoslovakia, Hungary, Romania, and Turkey. Conscripted into the Vichy army, Degliame was hospitalized in Beyrouth and then joined the Forces Françaises Libres after the Syria campaign. Sent to France to organize trade unions for the Resistance, Degliame arrived in Marseille in August, 1941, and made contact with Claude Bourdet in the Movement de Libération Nationale (which would later become Combat). After meeting Henri Frenay in Lyon, Marcel Degliame became one of the most important leaders in Combat. His goal was to create the same discipline in Combat that the clandestine workers organizations had already demonstrated in their groups. In the summer of 1942, Degliame was arrested in Draguignan, but successfully escaped. Soon after, he went to Lyon to help publish Combat's newspaper alongside André Bollieret Jacqueline Bernard. He also founded the Action Ouvrière de Combat, at Henri Frenay's request. The group's goal was to carefully organize sabotage operations in factories under German control. All the while Degliame worked closely with Jean-Guy Bernard, René Hardy, and others. In 1943, Degliame continued his same responsibilities throughout the transition into MUR and later, MLN. Under his leadership, the Action Ouvrière grew stronger in the South Zone before spreading nation-wide. As a member of the Comité Directeur de Combat in the summer of 1943, Marcel Degliame was also in charge of the commission of the Action Immédiate, which under MUR, had absorbed the Action Ouvrière (which would be led by Maurice Kriegel-Valrimont), the Groupes Francs, and the Résistance-fer. Serge Ravanel became one of Degliame's deputies after he escaped the Gestapo in May, 1943, in Lyon. In 1944, member of the Comité Directeur for MLN, Degliame also helped to create the FFI and represented Combat in the CNR, taking over for Claude Bourdet who had been arrested in March, 1944. That spring, Degliame became national leader for the Etat-Major for CFL and also took on the role of General for the FFI in the South Zone. Because of the new responsibilities that came along with these titles, General Koenig gave Degliame the rank of Lieutenant-Colonel. Degliame and Maurice Bourgés-Maunoury worked together to run operations in the South. Degliame also led the military operations that freed Lyon on September 3rd, 1944.
Traduction : Catherine Lazerwitz
Source : Musée de l’Ordre de la Libération.