Mise à disposition de FFI pour les combats toulousains

Légende :

12 août 1944

Genre : Image

Type : Note de la Résistance

Source : © Archives privées Serge Ravanel, don à l’AERI Droits réservés

Détails techniques :

Document dactylographié d’une page papier pelure, format A4.

Lieu : France - Occitanie (Midi-Pyrénées) - Haute-Garonne - Toulouse

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Analyse média

Note envoyée, le 12 août, à « Durenque », colonel Redon qui dirige la colonne Schneider, « Michaud » Pierre Dournaud, qui doit rétablir les contacts entre la région et les départements et « Berthier », Jean-Pierre Vernant, chef départemental FFI.



            FFI Make Themselves Available to Resistants in Toulouse

Note sent on August 12 to « Durenque » alias of Colonel Redon, who led the Schneider column; « Michaud » alias of Dournaud, who had established contacts between the region and other departments; and « Berthier » alias of Jean-Pierre Vernant, the departmental head of the FFI.


Traduction : Carolyn Burkett


Contexte historique



Le 12 août 1944, les Allemands désarment les gendarmes et les gardes mobiles républicains (GMR) sur lesquels la Résistance comptait pour déclencher l'insurrection populaire, occuper les positions stratégiques de la ville et empêcher d'éventuelles destructions. Serge Ravanel décide alors, le 14 août, de faire venir sur Toulouse des renforts FFI, 6000 hommes répartis par tiers, à parts égales, entre les FTPF (en provenance essentiellement du Lot), les corps-francs de la Libération (CFL) (en provenance de la Haute-Garonne, du Tarn, et du Gers avec le bataillon d'Armagnac) et le corps-franc Pommiès (CFP) (avec le groupe Chiron du chef de Clerck). Tous se mettent en marche, même si le chef Pommiès manifeste quelques réticences pour détacher le groupe Chiron. Ils sont invités à se placer " sous l'autorité exclusive du chef insurrectionnel Berthier (...), afin d'y accomplir de façon impeccable (...) l'insurrection et la prise de pouvoir ". Le 15 août, a lieu un deuxième événement : le débarquement allié en Provence. Avec celui de Normandie, les occupants allemands dans le Sud-Ouest craignent d'être désormais pris dans un étau et de ne plus pouvoir se replier à leur gré. Ils décident d'anticiper eux-mêmes leur départ. Le 19 août, après avoir réquisitionné des véhicules, incendié des bâtiments, procédé à des destructions de centraux téléphoniques et de wagons de munitions (à l'aérodrome de Blagnac), ils commencent à évacuer Toulouse en prenant la direction du littoral languedocien. Dans cette période d'incertitudes on peut encore redouter des incendies, des destructions de ponts sur la Garonne ou un éventuel retour en force des Allemands... D'où ce même 19 août, la demande de Serge Ravanel faite aux renforts FFI d'accélérer leur mouvement pour être à Toulouse le 21 août au petit matin, et sa décision de convoquer de nouveaux groupements en provenance du Tarn-et-Garonne et de l'Ariège.. Un dernier événement imprévu survient la veille du déclenchement de l'insurrection libératrice, dans la nuit du 19 au 20 août 1944. Une réunion du CDL élargi à d'autres personnalités et responsables comme Serge Ravanel, Jean-Pierre Vernant, Pierre Degon (le chef régional des MUR-MLN), Antoine Poggioli (le futur intendant de police), ou Jean Cassou, le commissaire de la République, se tient rue d'Orléans, dans des locaux appartenant à Virgile Vuillemin, un ancien mutin de la Mer noire. Les tâches de chacun sont définies, les conditions de passation des pouvoirs pour le lendemain sont précisées. Mais après la réunion, la voiture du commissaire de la République, qui arbore déjà les insignes de la Résistance, se heurte à l'angle de la rue de Roquelaine et du boulevard de Strasbourg à un détachement ennemi. Jean Cassou reçoit un violent coup de crosse et il est abandonné, grièvement blessé. Ses compagnons cherchent à s'enfuir. Le socialiste Lucien Cassagne et le chauffeur Courtinade sont tués. Un seul homme réussit à s'échapper, bien que blessé : Marcel Ségaut (qui est prévu pour être le futur préfet des Hautes-Pyrénées). C'est la catastrophe : le commissaire de la République est incapable d'occuper ses fonctions. Le temps presse, il faut trouver une solution. Une seconde réunion du CDL a lieu dans la nuit : le suppléant de Jean Cassou, Pierre Bertaux, est désigné pour le remplacer. Finalement, la Libération de Toulouse se déroule dans des conditions non prévues et non voulues par la Résistance. La tension est vive. Mais, la Libération est plus rapide que prévu.


                  FFI Make Themselves Available to fight in Toulouse

On August 12 1944, the Germans disarmed the French police and active paramilitary groups (known as the Gardes Mobiles Républicains), a move which the Resistance had counted on in order to begin the uprising, occupy strategic positions in the city and prevent even more destruction in the future. Serge Ravanel then decided, on August 14, to send FFI reinforcements to Toulouse: 6,000 men equally split between the Franc-tireurs et partisans francais (all essentially from the Lot department); the Corps-francs de la libération [CFL] from the Haute-Garonne, Tarn and Gers provinces with the Armagnac battalion; and the Corps-franc Pommiès [CFP] with the Chiron group led by Clerck. All units began to head towards Toulouse, even though Pommiès showed some reluctance to part with the Chiron group. They were invited to place themselves « under the exclusive authority of Berthier, head of the uprising...in order to flawlessly accomplish...the uprising and taking of power ». On August 15, there was another development: the Allied landing in Provence. After the landing in Normandy, the German occupants in the south-west part of the country feared being caught in a vice and not being able to flee; they decided to leave on their own terms before being caught. On August 19, after having commandeered vehicles, torched buildings, destroyed call centers and munitions train cars (at the Blagnac air field), they began to evacuate Toulouse and headed towards the Mediterranean coast. During this uncertain period, the Resistance leaders were still afraid of German arson and destruction of bridges over the Garonne or even an eventual resurgence of German power...On the same day, August 19, Serge Ravanel requested FFI reinforcements accelerate their trips in order to be in Toulouse in the early morning of August 21. He also decided to hold a meeting of the new groups from Tarn-et-Garonne and Ariège...One last unexpected event occurred on the eve of the liberation, on the night of August 19-20 1944. A meeting of the expanded CDL [Comité national de la Libération] leaders such as Serge Ravanel, Jean-Pierre Vernant, Pierre Degon (the regional head of the Mouvement unis de la Résistance-Mouvement national de la Libération), Antoine Poggioli (future superintendent of police) and Jean Cassou (the commissioner of the Republic) was held on Orléans road in rooms belonging to Virgile Vuillemin, a former mutineer in the Black Sea. Each person's tasks were decided on; the plan for the succession of power after the liberation was finalized. But after the meeting, the commissioner of the Republic's car (carrying the symbols of the Resistance) met an enemy unit at the corner of Roquelaine road and Strasbourg Boulevard. Jean Cassou was violently hit by a rifle butt and abandoned, seriously injured. His companions tried to find a way to escape; the socialist Lucien Cassagne and the driver Courtinade were killed. Only one man managed to escape despite being injured: Marcel Segaut (who had been chosen as the future prefect for Hautes-Pyrénées). It was a catastrophe: the commissioner of the Republic was incapable of fulfilling his duties. Pressed for time, they needed to find a solution. A second meeting of the CDL took place at night: Jean Cassou's aide Pierre Bertaux was chosen to replace him. Finally, the liberation of Toulouse began, under circumstances that were unanticipated and unwanted by the Resistance movement; tension was rife. But, the final liberation was closer than they realized.


Traduction : Carolyn Burkett


Source : Michel Goubet, in cédérom sur la Résistance en Haute-Garonne, AERI, 2009.