Lettre au sujet de la nomination de Pierre Degon
Genre : Image
Type : Lettre
Source : © Archives Serge Ravanel, don AERI Droits réservés
Détails techniques :
Document manuscrit recto-verso, format A4.
Lieu : France - Occitanie (Midi-Pyrénées) - Haute-Garonne - Toulouse
Analyse média
Dans cettre lettre de "Gauthier" à "Talbert", il parle de son opposition à la nomination du dit "Florian" au poste de chef des CFL, demande à être plus renseigné sur ce qui se trame et fait l'éloge d'une certaine "Clara".
Contexte historique
Dans cette lettre, "Gauthier" (Pierre Degon) parle de son opposition à la nomination du dit "Florian" au poste de chef des CFL, demande à être plus renseigné sur ce qui se trame.
Né en 1911, Camille Souyris, « Florian », fait ses débuts dans la Résistance dans le Lot. En 1943, il est à la tête des Mouvements unis de Résistance (MUR) du département et, en relation avec Sarda de Caumont (" Rosette "), le chef régional des maquis, il devient le premier chef des maquis du Lot. Il représente Combat au directoire régional des MUR-MLN et il participe à ce titre à différentes réunions à l'échelon national.
Les corps-francs de Libération (CFL) sont créés le 1er avril 1944. Ils regroupent les cinq branches Action des MUR-MLN : Armée secrète (AS), maquis, groupes-francs (GF), Action ouvrière (AO) et Résistance Fer. Très vite des difficultés apparaissent en région R4 pour en assurer la direction. La candidature de Louis Pélissier (" Carton ") est écartée, et c'est un autre représentant de Combat, Camille Souyris (" Florian " -" Aubert "), qui est d'abord choisi comme chef régional. Professeur, grand amateur de poésie, c'est un ancien responsable des maquis du Lot, devenu membre du Directoire régional des MUR-MLN. Mais sa nomination est tout de suite contestée, en particulier par Noël Duplan (" Chopin "- " Nil "), un responsable AS venu du Tarn-et-Garonne, et par Pierre Degon (" Bouconne ", « Gauthier »), un autre membre du Directoire régional des MUR-MLN. Aucun accord ne peut être obtenu et la crise n'est dénouée que par la venue et la nomination de Serge Ravanel à la tête des CFL puis des FFI.
Camille Souyris devient alors un de ses adjoints. Il est envoyé en Ariège. Sous le pseudonyme de " Aubert ", il y assure le regroupement entre les guérilleros - FTP et l’AS : il devient alors le chef des FFI du département. Mais il aspire à succéder à Serge Ravanel quand celui-ci est accidenté en septembre 1944, or c'est Jean-Pierre Vernant qui est nommé. Il considère qu'il est victime d'intrigues et d'ostracisme de la part de " pseudos-résistants ", de " profiteurs et de nantis de la dernière heure ". C'est un homme aigri qui n'a pu accéder aux différentes fonctions et responsabilités régionales de la Résistance qu'il souhaitait. Sa personnalité et ses compétences ont été en fait discutées par des personnes venues d'horizons différents, la réalité est donc sans doute plus complexe qu'il ne l'a prétendu
Letter Discussing «Florian's» Nomination for Head of the CFL
In this letter from «Gauthier» to «Talbert,» Gauthier (Pierre Degon) discusses his reasons for opposing «Florian» as a nominee for the head of the CFL. He demands to learn more about the man from «Clara,» the individual who put Florian's name forward and sang his praises.
Born in 1911, Camille Souyris, alias «Florian,» began working for the Resistance in Lot. In 1943, he was Lot's department head in MUR, and alongside Sarda de Caumont («Rosette») the regional head of the maquis, Souyris became the first head of the maquis in Lot. He represented Combat at the Directoire Regional of MUR-MLN and he served the same role at several other such meetings in the area.
The Corps-Francs de Libération (CFL) was created on April 1st, 1944. The CFL joined together the five action branches of MUR-MLN: AS, maquis, GF, Action Ouvrière, and Résistance-fer. But choosing a leader for region R4 proved difficult early on. The first candidate, Louis Pélissier («Carton»), withdrew, and so the other candidate, Camille Souyris from Combat («Florian» «Aubert»), was nominated to serve as the regional head. Souyris was a professor, a lover of poetry, had served as leader for the maquis in Lot, and as a member of the Directoire Regional of MUR-MLN. But his nomination was immediately contested, particularly by Noël Duplan («Chopin» «Nil»), a leader in the AS for Tarn-et-Garonne, and Pierre Degon («Bouconne» «Gauthier»), a member of the Directoire Regional of MUR-MLN. No one could agree on a nominee and the crisis continued until Serge Ravanel's name was submitted by the FFI and he was named the leader of the CFL for Toulouse.
Camille Souyris became one of Ravanel's deputies and was stationed in Ariège. Under the alias «Aubert,» he integrated the guérillos, the FTP and the AS in the region into one entity and, as a result, became the department head for the FFI there. When Ravanel was injured in September of 1944, Souyris believed he would take over the post, but it went instead to Jean-Pierre Vernant. Souyris thought he had been victimized and deliberately ostracized by the «pseudo-resistance fighters» who «swooped in at the last minute to reap the benefits.» In reality, Souyris was a bitter man who simply did not have the skills necessary to lead the Resistance at the regional level. His character and his skills had been widely discussed, so the decision to overlook him was far more complex than Souyris claimed.
Traduction : Catherine Lazernitz
Source : Michel Goubet, in cédérom sur la Résistance en Haute-Garonne, AERI, 2009.