Analyse média

Cet ordre d'opération est destiné aux chefs de groupements FFI devant pénétrer dans Toulouse le 21 août 1944. Le colonel Ravanel exige de ces hommes qu'ils fassent "cette entrée dans le plus ordre militaire, afin de s'imposer d'emblée à la population et de lui faire sentir que les FFI constituent un instrulent militaire puissant et discipliné". 

       Order Number 8 Dated August 20 1944

This order was for the heads of the FFI units before entering Toulouse on August 21 1944. Colonel Ravanel ordered his men to make sure they led « the best military entry, in order to immediately make an impression on the population and make them feel that the FFI is a powerful and disciplined military instrument ».


Traduction : Carolyn Burkett

Contexte historique

Entre le 3 et le 20 août 1944, Serge Ravanel, chef régional FFI en R4, adresse huit ordres d'opération aux groupements militaires FFI de la région. Ils tiennent compte de l'évolution de la conjoncture politico-militaire du moment. Initialement, le premier ordre d'opérations du 3 août se contente de demander une intensification des actions de guérilla. Le 8 août, l'ordre d'opérations n°2 envisage une déconcentration géographique du commandement, dans l'éventualité d'une coupure des communications liée à une intensification des combats rendue possible par "un débarquement allié en Méditerranée".

A partir du 15 août, les événements se précipitent, des situations nouvelles et imprévues se présentent. L'ordre d'opération n°3 réagit au désarmement des " GMR, GM et gendarmes " toulousains sur lesquels on comptait pour assurer le succès de "l'insurrection et de la prise de pouvoir" : des groupements FFI d'origines variées sont alors appelés en renfort. L'ordre d'opération n° 4 est une réaction au débarquement allié en Méditerranée du 15 août.
Le 19 août, l'ordre d'opérations n° 7 annonce le départ des Allemands de Toulouse et demande aux groupements FFI d'accélérer leur marche sur la ville pour "être prêts à y rentrer dès le lundi 21 août à 5 heures du matin". Enfin, le 20 août, l'ordre d'opération n° 8 constate que "l'évacuation de Toulouse est presque achevée" mais que des accrochages subsistent encore : les groupements FFI sont invités à entrer en ville " dans le plus bel ordre militaire "afin d'y constituer " un instrument militaire puissant et discipliné".

Ces différents ordres ont évidemment des conséquences sur la situation qui règne à Toulouse, mais ils sont parfois difficilement reçus et appliqués, notamment par le groupement Chiron (1) du CFP : le chef Pommiès cherche à diriger cette unité sur les Pyrénées et non...sur Toulouse, en se prévalant d'avoir reçu des ordres du général Koenig différents de ceux de Ravanel ! Mais il finit par trouver un arrangement qui lui permet de " sauver la face "...

(1) Il est dirigé par le chef de Clerck ("Chiron")

 

Between August 3 and 20 1944, Serge Ravanel, the regional head of the French Interieur Forces (FFI), sent eight operation orders to the active military units of the FFI in the region. They took into account the changing political and military conditions of the time. Initially, the first order on August 3 was simply to intensify the use of guerilla tactics. On August 8, the second order looked toward a geographic decentralization of the leadership, in the event of a stop in communication linked to an increase in action made possible by « an Allied landing in the Mediterranean ».

Beginning on August 15, as events moved forward, new and unforeseen situations presented themselves. Order number 3 was a reaction to the disarmament of the « GMR [groupe mobile de réserve], GM [groupe mobile] and police », in Toulouse on which they had counted on to assure the success of « the insurrection and taking of power »: the FFI groups of various origins were then called in as reinforcement. Order number 4 was a reaction to the landing of the Allies in the Mediterranean on August 15. On August 19, order number 7 announced the departure of the Germans from Toulouse and requested the FFI units accelerate their march on the city in order to « be ready to enter the city on Monday August 21 at 5 o'clock in the morning ». Finally, on August 20, order number 8 stated that « the evacuation of Toulouse is almost achieved » but that clashes were still occurring: the FFI units were invited to enter the city « in the best military order » in order to appear as « a powerful and disciplined military instrument ».

These different orders were obviously the consequences of the situation that was occurring in Toulouse, but they were sometimes poorly received and not fully but into action, notably by the Chiron group (1) of the Pommiès Corps-franc unit: the head Pommiès wanted to lead this unit to the Pyrénées and not to Toulouse, saying that he had received a different set of orders from General Koenig than those from Ravanel! But he was able to find an arrangement which allowed him to « save face »...

(1) It was led by the head of Clerck (« Chiron »)

Traduction : Carolyn Burkett