Raymond Aubrac
Légende :
Raymond Aubrac à Lyon en 1941
Genre : Image
Type : Photographie
Source : © Archives privées Raymond Aubrac Libre de droits
Détails techniques :
Photographie analogique en noir et blanc.
Date document : 1941
Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Rhône - Lyon
Contexte historique
Raymond Samuel est né le 31 juillet 1914 à Vesoul. Il étudie le Droit et entre à l'Ecole nationale des Ponts et Chaussées. A la déclaration de guerre, il effectue son service militaire à Strasbourg où il fait la connaissance de Lucie Bernard, qui deviendra sa femme en décembre 1939. Mobilisé, il est fait prisonnier le 21 juin 1940 à Sarrebourg. Lucie l'aide à s'évader, lui remettant un médicament provocant une forte fièvre. Une fois transféré à l'hôpital, l'évasion est plus facile.
Le couple part alors à Lyon. En octobre 1940, Lucie revient d'un séjour à Clermont-Ferrand où elle a rencontré Jean Cavaillès, Emmanuel d'Astier de la Vigerie, Georges Zérapha et Jean Rochon qui ont créé La dernière colonne : un petit groupe anti-vichyste décidé à passer à l'action. Elle propose à Raymond de se joindre à eux. Ils collent des papillons, diffusent des tracts, mais peinent à recruter et à développer d'autres actions...
En 1941, le groupe change de stratégie et crée un journal afin de dénoncer plus amplement l'Occupation et la collaboration et, ainsi, recruter plus facilement : le premier numéro du journal Libération paraît en juillet.
Libération-Sud est en train de naître. Son champ d'action et sa puissance s'étendent au gré de rencontres. En 1942, Libération a différents services (action politique, faux papiers, groupes francs, propagande-diffusion et service social). Raymond est responsable de l'action paramilitaire.
Le 15 mars 1943, lors d'une réunion, Raymond est arrêté avec Maurice Kriegel-Valrimont et Serge Ravanel, sur dénonciation. Lucie obtient sa liberté provisoire le 10 mai et Raymond peut donc participer au coup de main permettant la libération de ses camarades, deux semaines plus tard.
Le 20 juin, Raymond rencontre " Max ", Jean Moulin, à Lyon, qui lui propose de devenir inspecteur de l'Armée secrète (AS) pour la zone Nord. Le lendemain, ils doivent se réunir à Caluire, chez le docteur Dugougeon. Véritable coup de filet, à la suite d'une dénonciation, Jean Moulin, Raymond Aubrac et les autres participants - sauf René Hardy - sont arrêtés et internés à la prison de Montluc. Jean Moulin succombera aux interrogatoires de la Gestapo et de son chef Klaus Barbie. Une fois de plus, Lucie Aubrac décide de tout faire pour l'évasion de son mari : elle prend contact avec la Gestapo, et se faisant passer pour une jeune femme de bonne famille enceinte, elle demande d'épouser Raymond afin de sauver l'honneur de sa famille. Elle obtient ainsi le transfert de Raymond pour la célébration du mariage. Elle s'appuie sur les groupes-francs dirigés par Serge Ravanel, pour attaquer le 21 octobre 1943, le fourgon dans lequel Raymond et les 13 autres détenus se trouvent.
En février 1944, Raymond et sa famille gagnent Londres à bord d'un petit avion Lysander. Il rejoint ensuite Alger, où il siège à l'Assemblée consultative provisoire.
En août, il est nommé Commissaire régional de la République à Marseille. Il dirigera ensuite le déminage du pays, puis poursuivra une carrière internationale. Raymond Aubrac a été élevé à la dignité de Grand'Croix de la légion d'Honneur, le 14 juillet 2010.
Raymond Samuel was born July 31st, 1914, in Vesoul. He studied Law and attended the École Nationale des Ponts et Chaussées. When war was declared, he went to Strasbourg to fulfill his military service. There, he met Lucie Bernard, the woman he would marry in December of 1939. He was captured during the war and imprisoned on June 21st, 1940, and was held in Sarrebourg. Lucie helped him to escape by giving him medicine that would produce an extremely high fever. Once he was transferred to the hospital, he escaped easily. The couple left for Lyon, and in October, 1940, Lucie went to Clermont-Ferrand where she met Jean Cavaillès, Emmanuel d'Astier de la Vigerie, Georges Zérapha, and Jean Rochon. These men created the anti-Vichy Resistance group, la Dernière Colonne. Lucie asked Raymond to join them. The group printed pamphlets and distributed them, but had trouble recruiting new members and developing other ways to fight...
In 1941, la Dernière Colonne changed their strategy and created a newspaper that denounced the Occupation and France's collaboration with Germany. The first edition of Libération was published in July, and quickly interest spread about the Resistance group. Libération-Sud grew out of the small group soon after. Its ability to act and its power depended on contacts and new recruits. In 1942, Libération's operations had grown to include political affairs, fabricating false papers, groupes francs, propaganda, and social services. Raymond served as head of the paramilitary sector.
On March 15th, 1943, Raymond, Maurice Kriegel-Valrimont, and Serge Ravanel were arrested during a meeting. They had been denounced. Lucie got Raymond out of prison on May 10th, which allowed him to help free his comrades two weeks later. On June 20th, Raymond met «Max», Jean Moulin, in Lyon. Moulin asked Raymond to become inspector of the Armée Secrète (AS) for the North Zone. The next day, they met in Caluire at Dr. Dugougeon's home. Denounced once again, the meeting was raided by the police, and Jean Moulin, Raymond Aubrac, and everyone else—except for René Hardy—were taken to the prison at Montluc. Jean Moulin died during the Gestapo's and Klaus Barbie's interrogation. Lucie Aubrac, willing to do whatever it took to free her husband, took action: she contacted the Gestapo pretending to be pregnant, and because she was from a good family, she needed to marry Raymond to preserve her family's honor. She convinced the Gestapo to allow Raymond to attend their marriage celebration. On October 21st, 1943, she sent the groups francs, led by Serge Ravanel, to attack the train car on which Raymond and thirteen others were being transferred.
In February, 1944, Raymond and his family left for London on a tiny plane, the Lysander. They then went on to Algeria where Raymond led the temporary Assemblée Consultative. In August, he was named Commissioner for the Republic of Marseille. He led the bomb disposal unit for the country, and then decided to pursue an international career. Raymond Aubrac was given the Grand Croix de la légion d'Honneur on July 14th, 2010.
Traduction : Catherine Lazerwitz
Auteur : AERI