Carabiniers italiens à Valence le 3 mars 1943

Légende :

Promenade dans les rues

Genre : Image

Type : Photographie

Producteur : Inconnu

Source : © Mémoire de la Drôme, réf. : 17MDBOYA25 Droits réservés

Détails techniques :

Photographie argentique en noir et blanc.

Date document : 3 mars 1943

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Drôme - Valence-sur-Rhône

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Analyse média

Photo de deux carabiniers italiens circulant dans les rues de Valence. Il s’agit certainement de l’avenue Félix-Faure.
Le soldat de gauche porte une cape et un chapeau à plume. Celui de droite est vêtu d’une capote et coiffé d’un bicorne.

L’auteur de la photographie n’est pas identifié.


Auteur(s) : Jean Sauvageon

Contexte historique

La Drôme a été placée sous administration italienne du 11 novembre 1942 au 9 septembre 1943. Les premiers soldats italiens (IXe bataillon de la GAF) arrivent à Valence le soir du 12 novembre sur une quarantaine de camions venant de Modane. Les régiments de la Pusteria n’arrivent dans la Drôme que le 16 novembre. 1943 C’est le 11e Alpini avec le bataillon Bolzano à Valence et le bataillon Trento à Romans, le 5e RAA à Valence et Montélimar.

Mais, par la suite, la présence italienne s’est remarquée surtout à Valence et à Montélimar.

Les troupes italiennes ont monté plusieurs opérations contre les résistants et la population :

- Après la dissolution de l’Armée d’armistice, les Italiens tentent de récupérer les dépôts d’armes clandestins (Camouflage Du Matériel, CDM). Entre le 19 décembre 1942 et le 5 mars 1943, ils en découvrent à Allex, Crest, Condillac, Valence, Saint-Uze, Montélier, Saint-Jean-en-Royans, Menglon, Chabeuil, Cobonne, Clérieux.

- Les transports des troupes italiennes sont largement tributaires de la traction hippomobile. Dans la Drôme, elles récupérèrent 101 chevaux et 20 mulets de l’Armée d’armistice et réquisitionnèrent chez les civils 466 mulets.

- Des vols sont signalés. Dans son rapport au ministre de l’Intérieur du 1er mars 1942, le préfet indique : « La population reste digne et calme vis-à-vis des troupes d’occupation. Une certaine impatience se manifeste, néanmoins, tant en ville qu’à la campagne, en raison de multiples vols commis par les troupes italiennes (pain, légumes, volailles). En particulier, à Loriol, 3 ruches ont été complètement saccagées et détruites et plus de 10 kg de miel dérobés… ».

- Les occupants italiens se trouvent confrontés dès février 1943 aux réfractaires au STO qui se cachent dans les maquis. Ils montent des opérations de ratissage. Le préfet de la Drôme, Eugène Hild, prévient le gouvernement que « des perquisitions avaient été effectuées par 400 soldats italiens, le 18 mai, dans certaines habitations de Saint-Julien-en-Vercors afin de découvrir des défaillants pour le travail obligatoire » débouchant sur quatre arrestations. Il ajoute : « Sur des révélations faites par la Milice aux Autorités italiennes indiquant que de nombreux défaillants munis d’armes de guerre se trouvaient dans le Vercors et la Forêt de Lente, il fut procédé, début mai, par une section de carabiniers, à des fouilles de ferme dans la région de Combovin. Elles ne donnèrent aucun résultat et il ne fut rencontré aucun réfractaire avec ou sans armes ». D’autres ratissages sont effectués le 18 mars au camp d’Ambel et à Cournouze, le 24 à Saint-Ange et Saint-Michel, le 1er avril à Rousset et Béguère, le 19 et le 30 à Saint-Ange (destruction du camp), le 5 mai au col de Rousset, etc.

- Dans la nuit du 8 au 9 août 1943, c’est le camp de la Fournache, près de Buis-les-Baronnies, qui est investi par les soldats italiens. Les maquisards ont été trahis par un espion au service de la Milice, venu se planquer, reparti au bout de huit jours sous le prétexte qu'il languissait sa famille. Mais grâce à la vigilance d’un ami venu les prévenir, les maquisards peuvent se disperser dans les bois. Des avions survolent le camp pendant l’approche des Italiens qui, ne trouvant personne, pillent et incendient le camp.

L’occupation italienne se termine en septembre 1943 avec la destitution de Mussolini et l’armistice séparé avec les alliés. Un tract lâché dans la Drôme reproduit une « Proclamation du maréchal Badoglio, président du Conseil après la chute de Mussolini, demandant un armistice au général Eisenhower, début septembre 1943 ».


Auteur(s) : Jean Sauvageon
Sources : Jean-Louis Panicacci, L’Occupation italienne. Sud-Est de la France. Juin 1940 – septembre 1943, Presses Universitaires de Rennes, 2010. AN, AJ 41 438. AN, F1 cIII 1152, rapport périodique du préfet de la Drôme du 1er juillet 1943 sur les mois de mai et juin. V. Giraudier, H. Mauran, J Sauvageon, R. Serre, Des Indésirables, Peuple Libre & Notre Temps, 1999. Dvd-rom, La Résistance dans la Drome - le Vercors, éditions AERD-AERI, 2007.