Groupe de travailleurs étrangers (GTE) de Saint-Vincent-de-Charpey

Genre : Image

Type : Photo

Producteur : Inconnu

Source : © Collection Maria Caritg Droits réservés

Détails techniques :

Photographie argentique noir et blanc.

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Drôme - Saint-Vincent-de-Charpey

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Analyse média

Cette photographie montre quatre baraques militaires en bois hâtivement construites, sur les hauteurs de Saint-Vincent-de-Charpey (*). Elles hébergeaient des Espagnols travaillant aux coupes de bois. Le « groupe » a été formé à Agde, ce devait être au début une CTE (Compagnie de travailleurs étrangers). Les GTE ont été créés par le décret-loi du 27 septembre 1940, signé de Pétain.

Sur le cliché, on aperçoit quatre baraques. Selon le constructeur du camp, il y en avait cinq. Une d'entre elles n'est pas représentée sur ce cliché.
Au premier plan, sur la photographie, un "genre" de fossé semble être recouvert partiellement de planches. Nous ne savons pas à quoi cela correspond. Peut-être des feuillées ?

(*) Hameau de Saint-Vincent de la commune de Charpey, érigé en commune distincte en 1954 sous le nom de Saint-Vincent-la-Commanderie (JO du 17/12/1954). Aucune indication sur l’auteur du cliché.


Auteur(s) : Robert Serre

Contexte historique

Le premier GTE (Groupe de travailleurs étrangers) installé dans la Drôme pour y interner des Espagnols est le 533e GTE de Saint-Vincent-de-Charpey où cinq baraques de l’armée leur servent de gîte après leur travail dans les coupes de bois des Monts du Matin.
Maurice Raillon, aidé par son frère, a transporté en 80 voyages de charrettes tirées par des bœufs et des mulets les matériaux nécessaires pour construire les baraquements. Il évalue les effectifs à 300 Espagnols arrivés dans l’hiver 1940 (témoignage de Maurice Raillon le 12 mai 1998).

On sait peu de choses de ce GTE commandé par un capitaine, « un petit gros surnommé Boudin » et gardé par des GMR (Groupe mobile de réserve) ou des militaires. Les internés n’y mangent pas à leur faim : Téofilo Nicolas-Baracina, pourtant privilégié par son emploi aux cuisines, garde toute sa reconnaissance à un couple de paysans protestants qui, en échange de menus travaux le dimanche, lui donnent des provisions (témoignages de Téofilo Nicolas-Baracina le 4 mai 1998 et de Maurice Raillon le 12 mai 1998).

Les baraques ont disparu dans un incendie en 1944.

Il semble que ce GTE ait été supprimé en octobre 1942 et que les Espagnols qui le composaient aient été rattachés au GTE de Crest, même si beaucoup d’entre eux continuent à travailler dans les chantiers sur lesquels ils étaient détachés.


Auteur(s) : Robert Serre
Sources : Témoignages de Téofilo Nicolas-Baracina le 4 mai 1998 et de Maurice Raillon le 12 mai 1998. Hervé Mauran, Vincent Giraudier, Jean Sauvageon, Robert Serre, Des Indésirables. Les camps de travail et d’internement durant la Seconde Guerre mondiale dans l’Ardèche et la Drôme, éditions Peuple Libre - Notre Temps, Valence, 1999.