Article annonçant le couvre-feu à Nice en avril 1943
Légende :
Communiqué de la préfecture des Alpes-Maritimes extrait de L'Éclaireur de Nice du 28 avril 1943, annonçant le couvre-feu à Nice après l’attentat contre des officiers italiens le 27 avril 1943
Official release by the prefect of Alpes-Maritimes, taken from L’Éclaireur de Nice on April 28th, 1943, announcing the curfew established after the attack on three Italian officers April 27th, 1943
Genre : Image
Type : Presse officielle
Source : © Collection Musée de la Résistance Azuréenne Droits réservés
Détails techniques :
Article de presse.
Date document : 28 avril 1943
Lieu : France - Provence-Alpes-Côte-d'Azur - Alpes-Maritimes - Nice
Analyse média
Le préfet Ribière avertit les Niçois des mesures de représailles prises par les autorités italiennes d’occupation à l’issue de l’attentat meurtrier de la veille (extension du couvre-feu, fermeture des lieux de réunion et des salles de spectacle, amende de trois millions de francs imposée à la municipalité). Il les incite également à faire preuve de retenue et de discipline tout en dénonçant « l’inqualifiable » attentat ayant visé trois officiers transalpins.
Prefect Ribière informed the people of Nice of the retaliatory measures that would be taken against them by occupying Italian authorities as a result of the deadly attack on three Italian officers the night before. These measures included a prolongation of the curfew, the closing of performance halls and meetings places, and a fine of 3 million francs imposed on the municipality. He also encouraged them to exercise restraint and discipline while denouncing the "unspeakable" bombing that targeted three Italian officers.
Jean-Louis Panicacci
Traduction : Sawnie Smith
Contexte historique
Cet attentat montre bien l’évolution de la Résistance qui n’hésite plus à s’en prendre à l’intégrité physique des occupants italiens au lieu de les dénoncer par la presse clandestine ou de les gêner par des actions de sabotage visant les lignes téléphoniques militaires, les véhicules du Regio Esercito ou des stocks de matériel. Le passage à la lutte armée se poursuivra durant les derniers mois de l’occupation italienne et prendra davantage d’ampleur sous l’occupation allemande ultérieure. Le maire Jean Médecin protesta vainement contre l’amende infligée, arguant du fait que le maintien de l’ordre était du ressort des autorités préfectorales et non pas municipales ; après avoir réglé l’amende, il n’aura de cesse d’obtenir son remboursement par le gouvernement, qui ne se produira pas. Le maire de Nice deviendra alors la « bête noire » des autorités militaires d’occupation qui parviendront à obtenir de Vichy son éloignement à la fin de juillet 1943.
The nature of this attack illustrates well the evolution of the Resistance movement, wherein the Resistance fighters no longer hesitated in targeting the occupying Italian forces physically as opposed to only denouncing their presence via the press or interfering with them through acts of sabotage. Common targets of sabotage were military telephone lines, the vehicles of Regio Esercito, and material reserves. The transition to armed confrontation occurred during the final months of Italian occupation and would become wider in scope during later German occupation. The mayor, Jean Médecin, protested in vain against the imposed fine. He argued that maintaining the police force was the responsibility of prefectural authorities, not municipal. After adjusting the fine, he constantly demanded reimbursement by the government, but never succeeded. The mayor of Nice thus became the “bête noire” (literally “black beast” referring to someone who is vehemently disliked or avoided) amongst the military authorities of the occupation who succeeded in orchestrating his removal with the approval of the Vichy government at the end of July 1943.
Auteur : Jean-Louis Panicacci
Sources :
Jean-Louis Panicacci, L’occupation italienne du Sud-Est de la France, Rennes, PUR, 2010
Jean-Louis Panicacci, En territoire occupé. Italiens et Allemands à Nice 1942-1944, Paris, Vendémiaire, 2012.
Traduction : Sawnie Smith