Gabriel Pelouze
Légende :
Photographie de groupe prise à Eysses.
Genre : Image
Type : Photographie
Producteur : Inconnu
Source : © Dépôt MRN, fonds Amicale d'Eysses Droits réservés
Détails techniques :
Photographie argentique en noir et blanc.
Date document : Fin 1943 - début 1944
Lieu : France - Nouvelle-Aquitaine (Aquitaine) - Lot-et-Garonne - Villeneuve-sur-Lot
Contexte historique
Né le 10 janvier 1910 à Carcassonne (Aude), Gabriel Pelouze est employé des PTT à Narbonne, où il demeure. Attiré par la politique et par le syndicalisme, il devient secrétaire de la CGT-PTT de Narbonne. Secrétaire de la section du parti communiste de Narbonne, il se présente aux élections cantonales en 1935. Pendant la guerre d’Espagne, il assure le recrutement et, avec l’aide de cheminots, le transfert vers la République espagnole de combattants des brigades internationales. Il organise la solidarité et héberge des familles espagnoles.
Après la dissolution du parti communiste, il continue de militer au PC clandestin et crée le premier mouvement de résistance de l’Aude rassemblant des communistes et des sans-parti, mouvement affilié ensuite au Front national de l’époque. Il devient ensuite membre de l’état-major départmental des FTP de l’Aude. Etroitement surveillé par la police, il est interné au camp de Rivel (Aude) d’où il s’évade le 26 janvier 1942. Il connaît ensuite le camp de Sulpice-la-Pointe d’où il s’évade également. Repris à Saint-Etienne, il est condamné à trois mois de prison et à sa sortie, interné au camp de Fort-Barraux (Isère). Une enquête menée à la suite de l’arrestation en octobre 1941 d’un groupe de jeunes résistants narbonnais fait ressortir la responsabilité de Gabriel Pelouze dans la reconstitution du PC clandestin dans le département. Transféré à la prison militaire de Montpellier, il est condamné le 11 novembre 1941 à 20 ans de travaux forcés et incarcéré à Carcassonne.
En octobre 1943, il est envoyé à la centrale d’Eysses et affecté au préau 4.
Au plus fort des combats du 19 février 1944, il conduit le groupe de combat qui se lance à l’assaut de la porte Est (murée depuis l’évasion de janvier 1944) et du mirador attenant. Il est accompagné notamment de Jaime Sero et Félicien Sarvisse.
Après la reddition, il est pris comme otage au quartier cellulaire puis condamné à mort par la cour martiale. Dans la cour d’étendage, Pelouze est attaché à un poteau à l’écart, le dos au mur extérieur est de la centrale, à dix mètres de l’angle. Non atteint par les balles des GMR, il est abattu d’une balle de revolver. René Filhol, emprisonné au quartier cellulaire, l’aperçoit sans savoir que c’est lui et ne le quitte pas des yeux.
Le 25 janvier 1945, ses cendres sont transférées au cimetière de Narbonne. La rue Lapeyrade où il demeurait à Narbonne a été rebaptisée rue Gabriel Pelouze.
D’après Corinne Jaladieu, Michel Lautissier, Douze fusillés pour la République, Association pour la mémoire d’Eysses, 2004.