Insignes des Groupes mobiles de réserve (GMR)

Genre : Image

Type : Insigne

Source : © Collection Maurice Bleicher Droits réservés

Détails techniques :

Insigne en bronze d'environ 3 cm de diamètre.

Date document : 1941-1944

Lieu : France

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Analyse média

Insigne des GMR : la tête d’un lion rugissant (inspirée de celle d’un corps franc nazi). Les GMR portent une tenue noire (ou kaki pour les opérations) avec un béret incliné à gauche, ou le képi en tenue de ville, ou le casque. Au milieu du bras gauche, l’insigne est encadré par le numéro de région en chiffres romains et le numéro de groupe en chiffres arabes.


Auteur(s) : Robert Serre

Contexte historique

Les Groupes mobiles de réserve (GMR) sont créés par des décrets du 23 avril et du 7 juillet 1941. Ils appartiennent à la police en uniforme et exercent leurs attributions dans toute une région, mais peuvent être appelés à servir hors de cette région. Chaque groupe compte 218 hommes, qui forment un « corps » agissant de façon autonome, avec des officiers et sous-officiers, 170 gardiens, un comptable, un médecin. Trente-deux groupes, dont trois à cheval, portant des noms de province, de pays ou de personnage illustre, se forment en zone Sud dont Dauphiné à Grenoble et Valentinais à Valence. Six autres seront acceptés par les Allemands en zone occupée. En 1944, l’effectif total est passé d’environ 7 000 au début à 11 617 hommes, répartis dans 64 groupes. On est loin cependant des 180 groupes prévus. La lutte « antiterroriste » est leur principale activité. Toutes sortes de tâches policières leur sont demandées. En 1942 et 1943, des GMR escortent les camions transportant les Juifs du 352e GTE de Crest vers Lyon d’où ils partiront pour Drancy et Auschwitz.

Les GMR sont chargés de rechercher, de capturer et de faire partir les réfractaires au STO (Service du travail obligatoire). Le 9 mars 1943, à l'appel de tracts diffusés par l'équipe d'Henri Faure, 500 personnes se rassemblent à Valence pour protester contre le départ pour l'Allemagne d'un train transportant des réfractaires au STO capturés par les GMR. Les manifestants sont dispersés par les GMR.

La répression des maquis est une autre tâche de ces Groupes. En avril 1943, les GMR attaquent le maquis FTPF de Beauvoisin, premier camp FTP créé en mars 1943. Le camp se déplace sur la bergerie de la Fournache dans la montagne de la Lance. Le 1er juillet 1943, de 5 heures du matin à 20 h, 500 GMR du groupe mobile de Marseille accompagnés de miliciens attaquent le maquis AS de la Lance près de La Roche-Saint-Secret. Grâce au jeune Éric Pélegrin, 16 ans, le maquis FTPF de la ferme Buffet est prévenu et évacue les lieux à temps. Mais le camp AS est encerclé, les jeunes sont faits prisonniers, on compte 20 arrestations. Seuls quelques-uns parviennent à s'enfuir et à rejoindre Saint-Pons. Le lieutenant de gendarmerie, le sous-préfet de Nyons et le préfet de la Drôme n'ont été avertis qu'après l'achèvement de l'opération.

Le 16 avril 1944, les GMR sont aux côtés des Allemands et des miliciens qui investissent Die et le Vercors.

Le 19 avril 1944, une opération de police est menée par la gendarmerie et le GMR de Lyon à Bénivay, près de Buis-les-Baronnies. Ils découvrent dans les fermes Blanc et Marcel Naud un fusil Mauser, 2 fusils de chasse, 2 pistolets et des munitions. Les deux fermiers sont arrêtés et déportés.

Le 21 avril, les GMR occupent Crest en nombre et certains auraient été vus à côté du terrain d'atterrissage. Ils perquisitionnent et pillent la maison du chef de maquis Pons qui, avec sa femme, se réfugie à Soyans chez Baud.

Le 12 juin 1944, à la suite du débarquement des troupes anglo-américaines, des milliers de patriotes abandonnent le travail et gagnent le maquis. On verra des gendarmes et des GMR partir avec eux ou les rejoindre.

Dissous le 8 février 1945, ils sont remplacés le même jour par les Compagnies républicaines de sécurité (CRS), conçues sur le même modèle.


Auteur(s) : Robert Serre
Sources : AN, 3AG2/344, rapport LIA/11/31305. AN, F/1a/3901. ADD, 97 J 91, 97 J 27, 9 J 4. Ladet, Ils ont refusé de subir, annexe 3, p. 367. Vilhet, La Résistance dans le Nyonsais, p. 21. Collectif Baronnies, p. 17. Challan-Belval, p. 18-19. Burles, La Résistance et les maquis en Drôme-Sud, p. 113-114. Collavet, page 128. P. & S. Silvestre, p. 189. Gerland, La Résistance en Drôme Centrale, page 60. Pour l'Amour de la France, p. 63-203. Paul Pons, p. 71. Archives Duclos, musée de Montreuil, n° A10172/D133. Henri Faure, p. 44-45. Des indésirables, p…. Pierre Philippe Lambert et Gérard Le Marec, Organisations, mouvements et unités de l’État français, Vichy 1940-1944, J. Grancher Paris 1992, réédition Le grand livre du mois, 2002.