Avertissement pour la livraison de métaux non ferreux
Légende :
La pénurie de toutes les matières premières entraîne la récupération par tous les moyens du cuivre nécessaire pour l'industrie mais aussi pour le sulfatage de la vigne.
Genre : Image
Type : Document officiel
Source : © ADD, fonds Pierre Vincent-Beaume Droits réservés
Détails techniques :
Papier de mauvaise qualité, déchiré. Taille : 21 x 27 cm.
Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Drôme - Romans-sur-Isère
Analyse média
Auguste Bombrun, représentant à Romans, a livré, le 31 mars 1944, 101 hectogrammes d' « équivalent cuivre » pour une somme de 3 220 francs, en application de la loi du 9 février 1943.
Il semble qu’il y ait une erreur dans l’indication du poids. S’agit-il de 101 hectogrammes ou kilogrammes payés 3 220 francs ? Un tarif indique, par ailleurs : plomb, 6 francs le kg ; cuivre, 30 francs le kg ; étain, 75 francs le kg. En rapprochant les deux données, il semble que ce soit plutôt 101 kg.
Auteur(s) : Jean Sauvageon
Contexte historique
Pour maintenir leur production de matériel de guerre, les Allemands réquisitionnent toutes les matières premières dans les pays occupés. Sur l'instigation des occupants, dès 1941, est déclenchée en France une campagne pour la récupération des métaux non ferreux, notamment du plomb, du cuivre, de l'étain.
Dans toutes les villes et toutes les bourgades de grandes affiches informent la population en s'appuyant sur des arguments fallacieux, par exemple que sans cuivre on ne pourrait pas lutter contre le mildiou, maladie de la vigne, par le sulfate de cuivre, donc qu'on produirait moins de vin ; et sans plomb on ne pourrait pas fabriquer l'insecticide (arséniate de plomb) destiné à détruire les doryphores qui ravagent les champs de pommes de terre.
Une collecte des métaux non ferreux est organisée, à la suite d'une circulaire adressée aux maires, pendant la période allant du 18 août au 18 octobre 1941. Par une lettre de l'inspecteur d'académie aux directeurs d'écoles, les enfants sont incités à y participer.
Par les lois du 26 janvier 1942 et du 4 juin 1942, est créé le Commissariat à la mobilisation des métaux non ferreux. Un contrôle principal Drôme-Ardèche est installé 5, rue Chevandier à Valence. Des ordres impératifs sont donnés pour récupérer le plomb et le bronze des installations d'éclairage à gaz des rues et des bâtiments ne répondant plus à aucune utilité. La loi du 9 février 1943 institue un impôt métal.
Par la suite sont envoyées à la refonte les statues et les plaques en bronze de certains monuments. Par exemple, la statue de l’insurgé de 1851 à Crest, les statues du monument des États provinciaux de 1788 à Romans sont livrées. À Valence, ce sont les statues d'Émile Augier, de Bancel, de Montalivet, de Louis Gallet, les plaques du monument aux Morts de la guerre de 1870, qui sont déboulonnées. Par contre, le monument de Championnet a bien été descendu de son piédestal, mais dans la nuit M. Reboul, secrétaire général de la mairie, et M. Caillet, conservateur du musée, ont réussi à le dérober et à le cacher dans la cour du musée et de replacer les pavés, malgré ses 2 500 kg !
À signaler que cette récupération des métaux non ferreux est générale chez tous les belligérants, y compris aux USA.
Auteur(s) : Jean Sauvageon
Sources : Dvd-rom La Résistance dans la Drôme-Vercors, éditions AERI-AERD, février 2007.