Un parachutage d'armes dans le Calvados : témoignage de Raymond Abdon

Légende :

Raymond Abdon est interviewé par Caroline Audard et Domnine Plume le 20/02/2003. 

Genre : Son

Type : Témoignage audio

Source : © Archives départementales de la Manche - 9 AV 53 Droits réservés

Détails techniques :

Enregistrement sonore. Durée de l'extrait : 0:00:30s.

Lieu : France - Normandie (Basse-Normandie) - Calvados

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Contexte historique

Né le 20 septembre 1920 à Folligny, Raymond Abdon est élève à l'Ecole normale de Saint-Lô. A sa sortie en 1941, il est nommé instituteur à Villebaudon. Il entre dans la Résistance en décembre 1942, comme agent de renseignement au sein du groupe OCM formé par Alphonse Fillâtre, sous le pseudo de "Le Cornu". Menacé par le STO, Raymond Abdon est orienté vers le docteur Martin qui lui délivre un certificat de complaisance de non-aptitude au travail. A côté de son métier d'instituteur, il assure des permanences à la mairie de La Haye-Bellefond, ce qui lui permet de fournir des faux papiers et de collecter de nombreux renseignements. A partir de l'année 1943, le groupe d'Alphonse Fillâtre est sollicité par Action PTT qui installe un poste émetteur à Beaucoudray. L'activité du groupe est désormais liée à la Résistance PTT. Raymond Abdon effectue plusieurs missions de liaison en compagnie de Marcel Richer, responsable PTT de Saint-Lô. Il fournit des renseignements sur les positions allemandes, les installations de blockhaus, les emplacements de la Flak, la localisation des champs de mines. Au début du mois de mai 1944, Raymond Abdon participe à la réception du parachutage d'armes sur le terrain de Sainte-Marie-Outre-l'Eau, dans le Calvados. Une partie du matériel est alors stockée au maquis de Beaucoudray, dans une ferme abandonnée. Dans la nuit du 4 au 5 juin 1944, Raymond Abdon sabote, dans le cadre du Plan violet, les liaisons téléphoniques entre Villebaudon et Percy. Il prend le maquis à Beaucoudray à partir du 6 juin et attend avec ses compagnons l'arrivée des renforts alliés. Le 14 juin, un détachement allemand cerne le maquis. Après un échange de coups de feu, qui fait deux morts parmi les soldats allemands, onze maquisards sont retenus captifs et fusillés le lendemain. Raymond Abdon qui, le matin même, avait dû s'absenter pour aider sa femme à meubler la petite maison de garde du maquis, échappe à ce drame. Il part avec sa femme se cacher chez la famille de celle-ci, puis réussit à gagner les lignes américaines. Fin juillet 1944, il rentre avec sa femme à Villebaudon et participe à l'exhumation de ses camarades.


Source : Caroline Audard et Cédric Neveu, "Raymond Abdon" in cédérom La Résistance dans la Manche, AERI, 2004.