Analyse média

La photographie est celle du corps sans vie de Raymond Daujat, tel que Eugénie Daujat, son épouse, est venue le reconnaître le 10 décembre 1943. Ce document provient des archives rassemblées par la veuve de Raymond Daujat. L’auteur du cliché est inconnu.

Le Montilien Raymond Daujat est le premier responsable local du réseau Buckmaster. À Montélimar, le 9 décembre 1943, "quatre résistants, écrit René Ladet, sont désignés pour faire dérailler un train de permissionnaires allemands, à deux kilomètres au sud de la gare de Montélimar. Ils posent leurs bombes contre les rails. [Survient] une ronde qui les oblige à enlever rapidement leurs explosifs et à les remettre en hâte, après le départ de la patrouille. Le train arrive avec une certaine avance et déraille sur les rails coupés par l'explosion. Mais les quatre résistants n'ont pas le temps de quitter les lieux. Raymond Daujat, qui ferme la marche, s'aperçoit trop tard que le dernier wagon bascule dans le vide, au bord du ballast. Le wagon vient l'écraser. Les trois rescapés peuvent rejoindre leur domicile sans encombre. Ils pleurent leur chef et ami, membre de l'Armée secrète, comme eux".
Le corps mutilé de Raymond Daujat est découvert le lendemain matin.

Contexte historique

À partir de décembre 1943, Londres appelle la Résistance à intensifier les sabotages des voies ferrées. Des groupes se constituent, le long des axes ferroviaires, autour de personnes formées à ce type d’action, comme René Ladet à Portes-lès-Valence ou Raymond Daujat à Montélimar.
Selon un calendrier, sur onze attaques contre les voies ferrées, trois sont dirigées contre les Allemands. Ici, l’action du groupe-franc Daujat (SOE - Special operation executive - Buckmaster) provoque sept blessés parmi les militaires allemands.

Raymond Daujat, avec son jeune fils Daniel