Contexte historique

Jean Auguste Pélissier est né le 4 novembre 1889 à Saint-Quentin (Aisne). Il exerce la profession d'instituteur. Le 16 décembre 1915, il épouse Camille Bertrand, institutrice à Versailles.

Mobilisé le 3 août 1914 au 129e régiment d'infanterie, le sous-lieutenant Pélissier est grièvement blessé le 11 octobre 1915 à Tahure (Marne). Affecté au 1er groupe d'aviation le 26 février 1918, il est démobilisé le 19 juillet 1919 et se retire à Versailles. Le 22 juin 1920, dans le cadre de la réserve, il est affecté au 34e régiment d'aviation d'observation et promu capitaine le 25 juillet 1929. Le 28 juillet 1939, il est promu au grade de commandant. Un mois plus tard, il est rattaché au Grand Quartier Général de l'Armée. Démobilisé le 19 août 1940, il se retire à Villacoublay.

De 1940 à 1944, il est directeur du cours complémentaire de Sèvres. Pendant ces quatre années, il est aussi membre du bureau clandestin de la Ligue française de l'enseignement.

Entré à Libération-Nord en 1942, Jean Pélissier est chargé, en mars 1943, de l'organisation militaire des secteurs Nord et Nord-Ouest de Seine-et-Oise pour ce mouvement. Il recrute des hommes en liaison avec André Kleinpeter. En juillet 1943, ses responsabilités militaires s'étendent au département entier. Nommé par le colonel Fouré au commandement des FFI de Seine-et-Oise Sud en mars 1944, il coordonne l'action des groupes Libé-Nord, OCM et CDLR dans cette moitié du département. Après l'arrestation du colonel Fouré, il est confirmé dans ce commandement par Lefaucheux.

A ce titre, il assure la réalisation du Plan vert pour son secteur, notamment des destructions d'aiguillages entre Versailles et Saint-Cyr. Le 17 août 1944, il assure la liaison avec l'état-major américain à Epernon et lui fournit des renseignements sur l'ordre de bataille allemand. Le lendemain, après quelques combats, il entre dans Rambouillet avec les premiers éléments américains, secondés par le groupe de combat de Libé-Nord.

Au cours du mois d'août, des tensions se font ressentir entre Rol-Tanguy, chef régional des FFI d'Ile-de-France, et Pélissier. Dans un rapport adressé à Joinville, chef national des FFI, le 31 juillet 1944, Rol-Tanguy se plaint de Pélissier en ces termes : "Forestier [pseudonyme de Jean Pélissier, NDLA] est un incapable. Il rate des rendez-vous, ceux de mon chef d'état-major et de mon officier de liaison, et ne donne pas de travail à l'officier FTP que je lui avais donné. Je verrai donc demain Malivert, pour régler avec Duc ce problème qui intéresse en partie Libération, puisque Forestier relève de ce mouvement. En tout cas, mon intention est de relever Forestier de ce commandement".  Dans une seconde note datée du 9 août, nous apprenons que l'état-major régional des FFI accepte la décision de relever Pélissier de ses fonctions.

Le 20 août, quittant Rambouillet pour se rendre à Versailles en compagnie du Lieutenant Nicolas des pompiers de Versailles, il est arrêté à Bois-d'Arcy par un groupe mobile allemand. Il est libéré deux ou trois jours plus tard suite à une intervention de la préfecture de Versailles. Dans cet intervalle, Rol-Tanguy le relève de son commandement et le remplace par le lieutenant-colonel Pastor.

Rappelé en activité au ministère de l'Air en octobre 1944, Jean Pélissier commande le quartier général du ministère.
Promu lieutenant-colonel le 25 septembre 1945, il devient chef du service social de la Cité de l'Air jusqu'en juin 1946.

Jean Pélissier est décédé le 15 juillet 1985 à La Verrière (Yvelines)

Décorations : Officier de la Légion d'honneur,  croix de guerre 1914-1918, croix des services militaires volontaires de 2e classe, médaille de la Résistance.