Alphonse Souquet
Légende :
Alphonse Souquet, frère de René Souquet et fondateur du groupe éponyme
Genre : Image
Type : Photographie
Source : © Archives privées Bernard Madurell Droits réservés
Détails techniques :
Photographie analogique en noir et blanc, extraite du CD-ROM La Résistance dans l’Aube.
Lieu : France - Grand Est (Champagne-Ardenne) - Aube
Contexte historique
Garde-forestier à Vauchassis, Alphonse Souquet devient au printemps 1944 le responsable de groupe de Libération-Nord pour ce secteur du pays d'Othe. Dans l'après-midi du 6 juin 1944, Maurice Lafon, 38 ans, receveur des contributions à Aix-en-Othe et délégué cantonal de Libération-Nord, reçoit l'ordre d'envoyer Jean Barbier à Vauchassis afin de rejoindre Alphonse Souquet. Réfractaire au STO originaire de la Marne, Barbier s'est réfugié chez sa cousine qui tient le café des Glaces à Aix-en-Othe. Doté d'une fausse carte d'identité au nom de Richet, il souhaite entrer au plus tôt dans une formation de la Résistance.
À l'annonce du débarquement des troupes alliées en Normandie et alors que chacun pense que la libération va intervenir rapidement, d'autres jeunes gens se présentent le 6 juin 1944 au domicile d'Alphonse Souquet. Leur objectif : intégrer un maquis qui s'installerait dans la forêt communale de Prugny toute proche.
Se rassemblent René Souquet, 22 ans, manoeuvrier à Vauchassis, frère cadet d'Alphonse ; Gilbert Morin, 22 ans ; Gilbert Bottot, 24 ans, boulanger, réfractaire au STO ; Roger Hengy, 21 ans, bonnetier ; Michel Cléry, 22 ans, coupeur en bonneterie à Sainte-Savine et son frère René, 24 ans, bûcheron originaire de Maraye-en-Othe.
En début de soirée, le groupe quitte Vauchassis et se dirige vers les bois de Prugny, situé à quelques centaines de mètres, lorsque des Allemands les surprennent et tirent sans sommation sur les résistants qui tentent de s'enfuir. René Cléry tombe, blessé à mort. Gilbert Bottot connaît le même sort. Les frères Souquet, Roger Hengy et Jean Barbier sont appréhendés. Quant à Michel Cléry, blessé d'une balle à la clavicule, il ne peut échapper à l'arrestation.
Tous les membres survivants sont incarcérés à la prison de la rue Hennequin de Troyes. Seuls Michel Cléry et Roger Hengy quittent leurs camarades pour gagner la prison de Châlons-sur-Marne puis le camp de Compiègne, d'où ils partent en déportation le 15 juillet. Parvenus à Neuengamme le 18 juillet, ils survivent tous deux aux affres de l'univers concentrationnaire et reviennent en France en mai 1945. Ils ignorent alors le sort funeste des membres rescapés du groupe Souquet.
En effet, le 22 août 1944, les Allemands ont extrait de la prison de Troyes 49 détenus, parmi lesquels les frères Souquet et Gilbert Morin. Conduits sur la champ de tir de Creney, les trois résistants sont exécutés sommairement.
Ainsi s'achève l'histoire du groupe d'Alphonse Souquet qui a cessé d'exister avant même que d'avoir pu réaliser la moindre action.
Sébastien Touffu, " La destruction du groupe Souquet (Libération-Nord) " in CD-ROM la Résistance dans l'Aube, AERI, 2010.