Georges Navotte
Légende :
Georges Navotte, adjoint de Henri Mennecart au maquis Aillot (Tonnerrois, Yonne)
Genre : Image
Type : Photographie
Source : © ARORY - Archives privées Georges Navotte Droits réservés
Détails techniques :
Photographie analogique en noir et blanc extraite du CD-ROM La Résistance dans l’Yonne.
Lieu : France - Bourgogne - Franche-Comté (Bourgogne) - Yonne
Contexte historique
Georges Navotte est un fils d'exploitants forestiers né le 10 septembre 1918 à Vireaux, dans le canton d'Ancy-le-Franc. Sa jeunesse est bercée par les idées de gauche et les récits patriotiques de son père, décoré de la guerre 1914-1918. En 1936, il est apprenti serrurier à l'atelier d'entretien mécanique de la cimenterie de Frangey mais est licencié à la suite d'une grève. Il part travailler avec ses parents jusqu'à sa mobilisation au service militaire à Dieuze, près de Nancy, en octobre 1938. Pendant la " drôle de guerre ", il réalise du transport de matériel sur la ligne Maginot puis à Dunkerque, dans la 641e compagnie du 125e escadron du train. En mai 1940, il fait partie du corps expéditionnaire de Hollande, qui reflue devant l'ennemi. En octobre 1940, il est maintenu dans l'armée d'armistice. En 1941, il est au 41ème régiment d'infanterie à Brive-la-Gaillarde, d'où il tente vainement de rejoindre Londres par l'Espagne. Il est finalement démobilisé le 15 novembre 1941 et rentre à Vireaux.
Il y retrouve quelques amis et notamment Fernand Botte qui a constitué un petit dépôt d'armes. A l'été 1943, Fernand Botte, qui est déjà chef de groupe de Libération-Nord, intègre Georges Navotte dans le mouvement. A l'automne 1943, Georges Navotte et Fernand Botte rencontrent " Verneuil " chez Firmin Semblat et décident de l'organisation de leur groupe sédentaire. " Verneuil " leur promet des armes qui seront parachutées. C'est la naissance du groupe sédentaire de Vireaux qui réalise alors quelques sabotages.
Au début de l'année 1944, sans doute au début du mois de février, Georges Navotte se retrouve avec Brossard (" Soulier ") chez Maurice Carré à Noyers-sur-Serein. " Verneuil " leur demande d'organiser un maquis avec Fernand Botte et Albert Moncomble. Quelques jours après, Navotte reçoit une lettre de " Verneuil ", transmise par son agent de liaison Paulette Gentot, qui lui confirme la décision d'organiser rapidement un maquis avant la fin du mois. Navotte prend l'identité de Gaston Nantier pour ses déplacements. Mais l'installation se fait attendre et le maquis Aillot ne voit pas le jour avant la fin du mois de mars 1944. Navotte en a confié le commandement à l'ancien brigadiste espagnol Henri Mennecart, qui travaille clandestinement avec son père. Il est l'un de ses adjoints.
Le maquis s'installe dans le bois de la ville de Tonnerre mais Georges Navotte n'y réside pas. Il est alors sédentaire à Vireaux et profite de cette couverture pour ravitailler le maquis et y acheminer les volontaires que Roger Picand lui envoie. Au début du mois de mai, il juge plus prudent de rejoindre le maquis. Le 14 mai, " Verneuil " le nomme chef de sous-secteur du Tonnerrois, c'est-à-dire responsable du groupe sédentaire de Vireaux afin qu'il prépare le rassemblement des Iles Ménéfrier. Au maquis, il participe aux sabotages du transformateur de Moutot et de la ligne électrique des Mulots entre Tonnerre et Yrouerre. En juin et juillet, il récupère les armes des parachutages de Villon et de Collan pour son maquis et pour d'autres groupes sédentaires.
Le 18 juin 1944, le maquis est attaqué et décroche. George Navotte sauve son groupe après un journée de fuite dans les bois puis retrouve la section d'Henri Mennecart à Sanvigne, à l'est de Noyers-sur-Serein. Le maquis est décimé et ne forme plus qu'un petit groupe qui campe dans une cabane de vigneron. Au début du mois de juillet, Navotte accompagne " Verneuil " dans sa reconnaissance des Iles Ménéfrier puis se charge de faire des fiches de mobilisation pour les maquisards et sédentaires souhaitant rallier ce maquis.
Aux Iles Ménéfrier, le maquis Aillot devient la section Aillot de la 1e compagnie à la fin du mois de juillet. Georges Navotte en prend le commandement. Sa compagnie est basée à Bousson, près de Quarré-les-Tombes. Le 4 août 1944, il s'illustre avec sa section en portant victorieusement secours au maquis Camille à Chalaux. Il participe ensuite aux combats de la Libération, depuis Avallon jusqu'à Dijon, où il entre le 10 septembre 1944.
A la Libération, il est sous-lieutenant FFI mais préfère se faire démobiliser, le 18 septembre 1944. Il devient mécanicien chez Renault, à l'usine de Boulogne-Billancourt, puis s'installe à sa retraite à Flogny-la-Chapelle où il est un membre actif des associations d'anciens combattants.
Frédéric Gand, « Georges Navotte », in CD-ROM La Résistance dans l’Yonne, AERI, 2004.