Gilbert Gaillardon
Légende :
Gilbert Gaillardon, chef du mouvement des Volontaires paysans et ouvriers (VPO) pour le Gâtinais de Seine-et-Marne, responsable de Libération-Nord pour le secteur de Lorrez-le-Bocage puis chef du secteur FFI sud Seine-et-Marne.
Genre : Image
Type : Photographie
Source : © Service historique de la Défense Droits réservés
Détails techniques :
Photographie analogique en noir et blanc extraite du DVD-ROM La Résistance en Île-de-France, AERI, 2004.
Lieu : France - Ile-de-France - Seine-et-Marne
Contexte historique
Gilbert Gaillardon naît à Lorrez-le-Bocage (Seine-et-Marne) le 14 juin 1903. Sa famille est originaire du Massif central. Son père est ferblantier à Lorrez. Après son service militaire, qu'il effectue à partir de mai 1923 à Dijon dans l'aviation, il épouse Julie Raymonde Morin qui lui donne deux enfants. En 1937, il peut acquérir un fonds de livraisons à Souppes où il s'installe comme transporteur, activité qui induit les déplacements et l'acheminement des hommes, du matériel, du renseignement.
Le 27 janvier 1940, il est rappelé à l'activité et affecté au dépôt d'artillerie de Fontainebleau jusqu'en avril 1940. A partir de ce mois, il est affecté spécial comme chaudronnier en cuivre au titre des usines Robindus à Souppes-sur-Loing et y reste jusqu'en juin 1940.
Ulcéré par la défaite et l'Occupation, hostile à Vichy, Gilbert Gaillardon songe rapidement à la Résistance et cherche à établir un contact avec Londres. Ce ne sera pas possible avant fin 1942, époque où son nom est difficilement séparable de celui de Piat qui, à Nemours, se livre aux mêmes prospectives.
La rencontre avec la Résistance se fera dans le département du Loiret avec l'OCM de Montargis dont le chef est Veissière. Roger Mercier, de Sceaux-du-Gâtinais, constitue son contact le plus immédiat. Le premier terrain de parachutage est fixé à Chaintreaux. Leur réception est assurée par une antenne du réseau Prosper (Buckmaster), à Chuelles, bourgade entre Châteaurenard et Courtenay. L'intervention de la police allemande à Chuelles, en juillet 1943, au cours de laquelle le responsable Carmignac est abattu, casse tout contact et isole les groupes. L'affaire est d'autant plus grave que Gaillardon a déjà su s'entourer d'une équipe qui compte notamment en son sein Camille Picard, Roger Remy, René Rose…
Par le truchement de Madame Lelong de Montgeron, dont le mari a rejoint les gaullistes au Levant, Gaillardon –comme Piat et Mercier- peut renouer avec O'Neill (OCM). L'action de Gaillardon prend alors une nouvelle direction. O'Neill, en rupture avec l'OCM, vient de créer son propre mouvement, VPO (Volontaires paysans et ouvriers) et c'est celui-ci que Gaillardon rejoint alors. De plus, engagé dans des pourparlers avec Libération-Nord en la personne de Grégoire, O'Neill leur propose de travailler de concert avec ce mouvement, surtout sur le plan du renseignement.
Gaillardon devient responsable de Libération-Nord pour le secteur de Lorrez-le-Bocage. L'essentiel de son action résistante est cependant bien réalisé au sein de VPO. Le capitaine Gaillardon en est bien le chef pour le Gâtinais et son groupe de Souppes, l'élément moteur. Gaillardon n'a de cesse d'étendre le mouvement, rattachant Nemours, Voulx (dont le responsable est Pouvreau, Pigelet conservant la responsabilité militaire), Lorrez ou encore Bourron. Cet élargissement se poursuit jusqu'à l'été 1944 à Villecerf, Château-Landon, Beaumont et La Chapelle-la-Reine. Gaillardon peut alors utiliser six terrains et il bénéficie de plus d'une douzaine de parachutages réussis pour le seul été 1944. Il intègre bien son secteur dans le dispositif allié, en particulier dans le cadre du plan Sussex, imaginé à l'état-major d'Eisenhower en mars 1943.
Dans la seconde quinzaine de juillet 1944, le commandement régional devient véritablement militaire sous l'autorité de Hubert Desouches (pseudo "Dugas"). Le 1er août 1944, Henri Rol-Tanguy nomme Gaillardon chef du secteur FFI sud Seine-et-Marne avec le grade de capitaine FFI. L'idée de marcher sur Orléans pour laquelle Gaillardon s'enthousiasme trop rapidement se serait sans doute révélée fort dangereuse. En revanche, on peut admirer l'organisation de la guérilla mise sur pied par le capitaine avec tous ses groupes devenus maquis et la défense très professionnelle du pont de Souppes, préservé de la destruction jusqu'à l'arrivée des Américains.
Rentré dans le rang après la Libération, Gaillardon n'a assumé aucune fonction officielle jusqu'à son décès en 1958.
Décorations :
Chevalier de la Légion d'honneur, médaille de la Résistance, croix de guerre 1939-1945, médaille commémorative 1939-1945 avec agrafe "Libération".
Claude Cherrier, " Gilbert Gaillardon " in DVD-ROM La Résistance en Île-de-France, AERI, 2004.