Les étrangers dans la Résistance drômoise

Genre : Image

Type : Graphique

Producteur : Jean Sauvageon

Source : © AERD Droits réservés

Détails techniques :

Graphique et tableau.

Date document : 2007

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Drôme

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Analyse média

Seuls figurent, sur le tableau et le graphique, les étrangers ayant demandé une carte de CVR (Combattant volontaire de la Résistance). C'est donc une statistique très incomplète. Certains n'ont pas demandé leur carte parce qu'ils ne remplissaient pas les conditions, d'autres parce qu'ils n'habitaient plus dans le département après la guerre.


Auteurs : Jean Sauvageon

Contexte historique

Les étrangers ont joué un rôle important. Les Espagnols, par exemple, mais aussi des ressortissants d'autres nationalités s'étant engagés dans les Brigades internationales, ont apporté leur expérience récente de la guerre et ont souvent servi d'instructeurs, notamment pour le maniement des armes. Les Allemands, par la connaissance de la langue des envahisseurs, ont permis de mieux comprendre parfois les intentions de ceux-ci. Leur expérience de l'action politique, la force de leurs convictions ont été aussi des motivations primordiales.

De nombreux ressortissants de diverses nations se retrouvent dans les compagnies drômoises de Résistants. Les Italiens sont présents dans la Drôme avant la guerre, ils y sont venus pour des raisons économiques. Ils sont restés après la fin du conflit ce qui explique qu’ils ont demandé leur carte CVR en plus grand nombre. Les Espagnols sont venus, surtout, après février 1939, fuyant l’invasion franquiste. Beaucoup n’ont pas rejoint leur pays sous la coupe de Franco et sont restés en France. De nombreux habitants des nations sous les régimes nazis et fascistes ont dû quitter leurs pays pour échapper à la répression à partir de 1933, Allemands, Autrichiens, puis Tchèques, parmi eux de nombreux Juifs. Dès 1938, surtout, une série de mesures législatives et réglementaires encadre strictement les conditions de séjour des étrangers en France. Une propagande xénophobe, exacerbée par la presse d'extrême-droite, entretient une haine contre ces indésirables. Nombre d'étrangers sont internés dans des camps (Loriol, Montélimar, Crest).

Les Arméniens sont nombreux dans le Sud-Est et notamment dans la Drôme (Valence et Romans) ; quelques-uns s’engagent dans la Résistance. On trouve aussi des Belges, des Russes, etc.

Une autre catégorie, ce sont les citoyens britanniques, américains, canadiens qui, parachutés sur le sol drômois, n'y sont restés que le temps d'une mission durant parfois jusqu'à la fin de la guerre comme Francis Cammaerts (pseudonyme "Roger"), professeur de français à Londres, de mère et de père belge, chef du SOE (Special operation executive) pour R1.

Les FTPF (Francs-Tireurs et partisans français) Sud-Drôme ont deux compagnies espagnoles et une indochinoise, mais qui ne semblent pas être rattachées à la MOI (Main-d'oeuvre immigrée). Si les étrangers ont largement contribué à la Résistance française, ils ont aussi souffert de la répression et de la Déportation.

Il est difficile de déterminer le nombre exact de résistants étrangers, dans la Drôme. Une des sources apportant des renseignements quantitatifs est le dossier des demandes de cartes de Combattants volontaires de la Résistance (CVR), mais pour les étrangers, de toute évidence, elle minore leur nombre plus que pour les Français. Certains sont retournés dans leur pays d'origine après la guerre. Ils n'ont donc pas déposé de demandes de carte de CVR. Le nombre de demandes émanant de résistants étrangers est de 138 sur un total de 3 633 demandes drômoises.


Auteurs : Jean Sauvageon
Sources : Dvd-rom La Résistance dans la Drôme-Vercors, éditions AERI-AERD, février 2007.