Contexte historique

Michel Boucher, alias "André", est né le 25 février 1912 à Chantilly dans l'Oise.
Docteur en médecine installé à Pisany entre Saintes et Royan, il est membre de CND et de Libération-Nord. 

Socialiste, il entre dans la Résistance dès le début de l'Occupation et établit différents contacts avec ses amis en particulier avec Marcel Guillot à Saintes, Edmond Grasset à La Rochelle, Louis Bouchet à Royan mais également avec Emile Bèche, responsable régional de Libération-Nord et agent de liaison de CND, à Niort.

En juillet 1943, à la suite de la mise au point de l'état-major militaire de la Résistance départemental, il rencontre le commandant Thibaudeau, chef du 2e bureau et responsable du secteur Sud-Ouest. Ayant pu établir un contact avec Henri Ribière, il centralise pour Libération-Nord les renseignements recueillis dans la moitié sud du département tout en restant en relation avec les groupes saintais de Marcel Guillot et de René Lagrange. Son frère, étudiant en médecine à Bordeaux, lui sert de boîte aux lettres avec Roger Faraud à l'OCM.

En septembre 1943, la Gestapo lance une opération d'envergure et pendant six semaines les membres de l'état-major et les cadres de la Résistance départementale sont successivement arrêtés. Edmond Grasset, le responsable départemental de Libération-Nord, est en fuite. Roger Faraud, recherché par la Gestapo, se réfugie momentanément chez Michel Boucher qui le remet en contact avec le colonel Camplan, le nouveau responsable de l'OCM à Bordeaux. A la demande de Marcel Guillot, le docteur Boucher accepte de prendre la relève d'Edmond Grasset et entre en contact avec le général Faucher, chef militaire de Libération-Nord pour la région de Poitiers et avec le professeur René Chichéry, successeur de Emile Bèche comme responsable régional. Michel Boucher est officiellement chargé d'organiser la Résistance militaire en Charente-Maritime en tant que chef départemental de Libération-Nord et reçoit également la mission de constituer le CDL et de prévoir la formation du nouveau conseil général.
Fidèle à sa mission médicale, il recueille et soigne chez lui sous contrôle allemand des parachutistes américains rescapés des bombardements simultanés de Cognac et de Saint-Jean-d'Angély, le 31 décembre 1943. Huit jours plus tard, au cours d'un nouveau bombardement à Cognac, une nouvelle bataille a lieu et des aviateurs sont abattus. Trois d'entre eux, échappant aux recherches allemandes, sont réunis chez le docteur Boucher puis évacués grâce à l'aide de Louis Bouchet de Royan.

Le docteur Michel Boucher est arrêté le 9 février 1944 sur dénonciation alors qu'il s'apprêtait à partir pour rencontrer Henri Ribière à Paris. Emprisonné et torturé à la prison de Lafond, il est déporté en juin, au camp de Neuengamme en Allemagne.

Rescapé du camp de Neuengamme, il est rapatrié en juin 1945 et mène par la suite une carrière politique locale :
Élu conseiller municipal de Pisany et conseiller général du canton de Saujon dès son retour (1945-1949) ; 
Maire de Pisany de 1965 à 1982 ;
Réélu conseiller général (1967-1973) ;
Le conseil général le désigne en 1973 pour le représenter au conseil régional ; 
Président du Conseil régional en 1981 et réélu en janvier et avril 1982.

Il décède à l'hôpital de Saintes en juin 1982.

Décorations :
Chevalier de la Légion d'honneur ;
Médaille de la Résistance avec rosette.