Eugène Jaccoud (Manifeste des douze)
Légende :
Eugène Jaccoud, secrétaire général de la Fédération des transports et signataire du Manifeste des douze
Genre : Image
Source :
Lieu : France
Contexte historique
Né le 6 octobre 1879 à Neufchâtel (Suisse), Eugène Jaccod débuta dans le syndicalisme en 1904, à Aix-les-Bains, dans la boulangerie. Entré comme receveur à la Compagnie générale des omnibus à Paris en août 1907, Eugène Jaccoud fut très vite un militant actif, contribuant notamment à la réorganisation du syndicat de la Compagnie et en devenant secrétaire général appointé, à la fin de décembre 1909. Le 18 décembre 1913, il fut élu membre de la commission exécutive de l’Union des syndicats de la Seine.
En 1913, il avait été élu secrétaire de l’Union syndicale du personnel non gradé des Compagnies de transports en commun des départements de Seine-et-Oise et Seine, et, en 1917, du syndicat des Tramways départementaux. Dans l’Humanité du 18 juillet 1920, Henri Fontaine l’accusa d’être « un calomniateur de la Révolution russe », puis il publia une lettre rectificative dans La France libre du 4 septembre : « J’ai écrit et rendu publiques des accusations contre toi qu’après enquête personnelle, je reconnais absolument fausses. »
En décembre 1920, quittant le secrétariat du syndicat de la Compagnie générale pour reprendre celui de l’Union syndicale, abandonné en 1918 et 1919, il présida à la fusion de celle-ci quelques jours plus tard, avec le syndicat du personnel non gradé des omnibus sous le titre de syndicat général du personnel des transports en commun de la Région parisienne dont il devint secrétaire général permanent ; depuis janvier, il était en outre trésorier général de la Fédération nationale des transports de la CGT et fut, de 1914 à 1928, conseiller prud’homme de la Seine, vice-président des conseillers ouvriers en 1924. Au début des années 1930, il occupait toujours ces divers postes, et il était également le gérant de L’Auto-Tram, le journal du syndicat général des transports et collaborait régulièrement au quotidien de la CGT, Le Peuple. En septembre 1929, le congrès confédéral national l’avait fait entrer à la Commission administrative, et à compter d’août 1931, il devint membre de celle de l’Union des Syndicats ouvriers confédérés de la Région parisienne et même secrétaire général en 1932. De 1921 à 1936, il appartint à la CA de la Bourse du Travail de Paris.
Il représenta sa fédération lors des congrès de l’ITF (Fédération Internationale des Travailleurs des Transports), notamment en mars 1920 à Christiana [Oslo], octobre 1922 à Vienne, août 1924 à Hambourg et septembre 1930 à Londres. Au cours du congrès de 1920, avec E. Vignaud, des Ports et Docks, il soutint une proposition britannique pour que le siège de cette internationale soit transféré de Berlin à Londres. Finalement c’est Amsterdam qui fut choisie. Sans y avoir de responsabilités particulières, Eugène Jaccoud était adhérent de la 14e section de la Fédération de la Seine du Parti socialiste SFIO. En 1936, il devint l’un des quatre secrétaires permanents de la Fédération des transports (avec Paul Leclaire, Charles Garcias et Henri Molard) depuis l’unité, conserva ses fonctions jusqu’à la guerre et, au congrès confédéral de l’automne 1938, il se retrouva parmi les fidèles de la direction de la CGT. Il collabora à la revue Syndicats. Il fut membre suppléant du Conseil national économique de 1935 à 1936 puis membre de 1936 à 1940 (15e puis 17e section professionnelle - transports). Il est présenté alors comme secrétaire puis secrétaire général de la Fédération nationale des moyens de transports.
Le 15 novembre 1940, il entra au comité d’Études économiques et syndicales. Il fut fait membre du conseil général des transports par arrêté du 20 janvier 1941. Il était secrétaire général de la Fédération nationale des moyens de transports jusqu’au congrès de novembre 1945, au cours duquel il fut remplacé par C. Garcias et devint alors secrétaire général adjoint. Il était également membre de la commission administrative de la CGT. Il travailla jusqu’en février 1946 puis tomba malade et mourut le 26 février 1947 à Paris. Force ouvrière du 6 mars 1947 rendit compte des ses obsèques au Père Lachaise et cita les discours de Robert Bothereau.
Yves Lequin, " Eugène Jaccoud ", site Internet Maitron-en-ligne.