Banquet des anciens du groupe Maximilien

Légende :

Banquet des anciens du groupe Maximilien, donné le 15 octobre 1964

 

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © Association Libération-Nord Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc.

Date document : 15 octobre 1964

Lieu : France - Ile-de-France

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Analyse média

De gauche à droite  figurent Joseph Gangloff, Honoré Farat, Pierre Graffin, Charles Pot, Jean Leguellec, Mme Mahure, Georges Dardel, Jean Le Guen.


Contexte historique

De retour d'exode, Jean Le Guen, cheminot et syndicaliste actif, décide d'agir contre l'occupant. Plusieurs camarades se joignent à lui et constituent le groupe Maximilien, "en souvenir de l'Incorruptible qui paya de sa vie sa lutte contre les prévaricateurs, les profiteurs et les fossoyeurs de la grande Révolution" (ADY, J 2561). C'est donc sous l'égide de Robespierre que le groupe fut formé. La première activité du groupe fut la propagande contre l'occupant et contre le gouvernement de Vichy.

Le groupe reproduisit et diffusa entre autres plusieurs brochures : "Le Rail au service de la nation" (novembre 1943), "Katyn = Ascq" (avril 1944) relatant le massacre par les Allemands des cheminots et de leurs familles dans cette cité du Nord, "Alerte aux cheminots" (avril 1944). Toutes ces publications étaient réalisées en différents endroits à Saint-Cloud, Viroflay, Meudon et Suresnes. Le groupe Maximilien favorisa l'hébergement de prisonniers de guerre évadés et de réfractaires au STO, ainsi que le passage en zone libre de volontaires pour la France libre.

Dans le courant de l'année 1943, sur les instructions d’Henri Ribière, Jean Le Guen entre en contact avec le socialiste Charles Dumas. Le Guen est également en contact avec le Front national, les FTP de la région parisienne ainsi qu'avec le mouvement Résistance. Aidé de Pierre Pujol, Jean Le Guen participe à l'implantation du parti socialiste clandestin en Seine-et-Oise. Rattaché à Libération-Nord, le groupe Maximilien a signalé de nombreux objectifs et transmis des renseignements intéressant particulièrement la région parisienne : gare d'Achères, viaduc de Viroflay, trains d'essence en gare de Melun, central téléphonique du fort de Bois d'Arcy, station de repérage de Saint-Nom-la-Bretèche, gares de triage de Trappes et Massy-Palaiseau... Des sections actives furent mises en place pour organiser le sabotage des voies ferrées, du matériel roulant et des appareils de signalisation. Une de ces sections était implantée à Plaisir-Grignon et placée sous les ordres de Pierre Cahard.

En juin 1944, une formation paramilitaire est constituée et placée sous le commandement de Pierre Graffin et René Moune. Cette formation participe à la libération de Paris et plus particulièrement aux opérations suivantes : occupation et protection du standard téléphonique de la gare Saint-Lazare, coup de main sur le magasin d'armement allemand de la gare Saint-Lazare et distribution des armes aux combattants de la préfecture de police. Rattaché au commandement FFI du secteur Sud (colonel Busson), le groupe fut engagé dans les combats qui aboutirent à la prise du lycée Montaigne et de l'Ecole de pharmacie. Les sections de Sèvres et Suresnes participèrent aux opérations de libération de leurs secteurs respectifs. En liaison avec les sapeurs-pompiers de Paris, les membres de Maximilien eurent l'honneur d'assurer, en pleine insurrection, le transport et la distribution du premier journal de la Libération : le Bulletin officiel des Armées de La République. Jean Le Guen, fondateur du groupe, considéré comme un responsable dangereux par la police allemande, fut pourchassé par la Gestapo et la Feldgendarmerie dans la nuit du 27 au 28 juin 1944. Il réussit à rejoindre un maquis de Normandie où il poursuivit son action jusqu'à la libération de Paris, avant de revenir à Saint-Cloud où il fut nommé président du Comité local de libération.


Fabrice Bourrée, « Le groupe Maximilien » in DVD-ROM La Résistance en Ile-de-France, AERI, 2004.