Contexte historique

Né à Boisyvon le 1er avril 1895 dans une de ces vieilles familles pour qui l’honneur n’est pas un vain mot, Robert de Carville qui avait déjà été combattant de la Première Guerre mondiale, entra dans la Résistance, dès que la collaboration de Vichy avec les Allemands fut avérée, aux côtés de Henri Ribière, Christian Pineau ou Neumeyer au sein du mouvement parisien de Libération-Nord.

C’est lui qui avait en charge la lourde tâche de centraliser tous les renseignements que les agents venus de province apportaient au mouvement sur l’activité de l’ennemi dans leur secteur.

La "boîte aux lettres", c’est-à-dire le lieu clandestin où chaque membre du groupe pouvait apporter le résultat de ses observations, fut découverte et Robert de Carville fut arrêté au 127, Rue de Vaugirard à Paris, le 18 décembre 1943. Interné à Fresnes puis à Angers jusqu’au 30 avril 1944, il fut déporté à Buchenwald le 12 mai, connut l’enfer du terrible kommando de Dora en août 1944, puis échoua au camp de Bergen-Belsen, ravagé par le typhus. Il ne fut libéré que le 29 avril 1945.

Dès son retour, il estime de son devoir d’aider ses camarades du mouvement à obtenir les réparations matérielles ou morales qui leur étaient dues. Il devint alors l’officier liquidateur du Mouvement Libération-Nord, c’est-à-dire sans la signature duquel aucune attestation d’appartenance au Mouvement ne pouvait être validée. Il accomplit pendant plusieurs années cette délicate mission avec un esprit de droiture et d’équité reconnue de tous.

Robert de Carville, décédé en juillet 1976, était commandeur de la Légion d’Honneur à titre militaire.