Raymond Le Corre

Genre : Image

Source :

Lieu : France - Normandie (Basse-Normandie) - Manche

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Contexte historique

Né le 18 septembre 1901 à Equeurdreville, adjoint au maire de cette commune, Raymond Le Corre est agent du contrôle économique à Cherbourg. Ancien responsable de la SFIO, patriote ardent, Raymond Le Corre soutient les organisations clandestines. C'est ainsi qu'il ferme les yeux, comme le maire Hippolyte Mars, sur les journaux apportés par le facteur Victor Lecesme pour le compte du parti socialiste clandestin, et stockés à la mairie. Comme contrôleur économique, Raymond Le Corre se rend tous les lundis à Saint-Lô. Il y rencontre d'autres patriotes prêts à l'action contre l'occupant comme Marcel Menant, et quelques fonctionnaires des contributions indirectes comme Jean Duriau, André Rouault et Pierre Yvinec.

A partir de 1942, son bureau devient la véritable plaque tournante du groupe des cheminots de Cherbourg, qui s'approvisionne régulièrement en tracts et en journaux à la mairie d'Equeurdreville. C'est en mai 1942 que Raymond Le Corre intègre le parti socialiste clandestin après une rencontre avec René Schmitt, son voisin. En juillet 1942, le mouvement Libération-Nord est officiellement constitué sous la direction de René Schmitt. Raymond Le Corre se voit confier la responsabilité du parti socialiste. Il développe rapidement le mouvement en agissant avec une extrême prudence et créé ainsi de nombreux groupes : Saint-Lô, Cherbourg, Avranches... En compagnie de Joseph Bocher, il s'efforce de regrouper ces militants, de les organiser et de les orienter en particulier sur la propagande avec Le Populaire, Socialisme et Liberté, Libération. Mais le renseignement n'est pas pour autant ignoré.

Raymond Le Corre s'entoure rapidement d'agents de renseignement efficaces, recrutés parmi d'anciens membres de la SFIO ou des sympathisants comme l'inspecteur de police Maxime Leluan, Jean Duriau ou André Le Bellec. Les renseignements sont centralisés dans son bureau à la mairie. Raymond Le Corre organise également le camouflage des requis au titre de la loi du 4 septembre 1942 puis du STO. En mai 1943, à Cherbourg, Raymond Le Corre repousse une demande de Robert Colléate, responsable départemental du Front national, qui lui demande l'adhésion de Libération-Nord au Front national. Mais il accepte de coordonner l'activité des deux organisations. Le 4 juillet 1943, René Schmitt est arrêté par la Gestapo puis interné jusqu'au 24 janvier 1944. Raymond le Corre prend alors la direction du mouvement. Il se rend à Paris pour recevoir les instructions d'Henri Ribière, responsable national. Raymond Le Corre continue inlassablement à développer le mouvement dans tout le département et multiplie les contacts. C'est ainsi qu'il participe aux discussions pour la création d'un Comité départemental de libération.

Le 1er mars 1944, dénoncé par une collaboratrice, Raymond Le Corre est arrêté par la Gestapo. Interné à la prison de Saint-Lô, il meurt lors de son bombardement dans la nuit du 6 au 7 juin.

Plusieurs plaques rappellent son sacrifice.


Cédric Neveu, "Raymond Le Corre" in CD-ROM La Résistance dans la Manche, AERI, 2004.