Analyse média

Photographie figurant dans une brochure pétainiste de 1941, « Sous le signe de la flamme », éditée à l’époque. Il s’agit du défilé des Légionnaires, devant le kiosque du Champ de Mars à Valence, le 31 août 1941, lors de la fête du 1er anniversaire de la Légion. 

Précédés du porteur de la flamme et de deux porte-drapeaux, les légionnaires défilent devant le kiosque du Champ de Mars à Valence en passant sous la banderole marquant l’anniversaire de la Légion, tendue entre deux candélabres pavoisés.

Contexte historique

La célébration du premier anniversaire de la Légion est placée sous le signe de la flamme symbolique : feux de joie allumés sur les points hauts de chaque commune, festivités organisées sur le passage d’un des itinéraires de la flamme. Au monument aux morts de Vichy, le Maréchal a allumé trois flambeaux et donné le départ aux porteurs qui vont sillonner ce qu’il reste de la métropole et de l’Empire jusqu’à Dakar.

Une « immense chaîne de feux embrase tous les sommets de la France ». La section locale de Crest allume des feux au sommet de la montagne des Trois Becs et au sommet de la Tour. La fête s'ouvre par une messe célébrée par le chanoine Eynard, délégué de zone de la Légion, et un office au temple, puis, dans les rues pavoisées, tandis que des jeunes filles vendent des fleurettes au profit de l'œuvre des prisonniers, les légionnaires portant le béret avec l'insigne de rigueur se rassemblent et défilent jusqu'au cours du Joubernon où ont lieu le salut aux couleurs et la déclaration du président local Jean Fétaz et du premier adjoint Bovet, puis l'audition de l'allocution radiodiffusée du Maréchal et le serment. Une flamme venant de Die s'incline au passage devant les monuments aux morts des villages.

Malgré les recommandations pour que « les surveillances [aient] pour but de prévenir les appositions de papillons, de "V" et de toute autre inscription ainsi que la distribution de tracts », les festivités diverses sont souvent l'occasion, au grand dépit des organisateurs, de manifestations d'opposition au régime. Une inscription injurieuse envers le chef de l'Etat et l'amiral Darlan, « Mort au Paitain, Darlan et Cie et tous ceux qui le décrètent » [sic] a été peinte à deux kilomètres à l'ouest de Die, sur le parapet d'un pont sur la Drôme. D'autres inscriptions ont été tracées dans la nuit du 30 au 31 août 1941, sur le mur d'une maison inhabitée, dans la commune de Piégon. À Pierrelatte, des drapeaux placés par la mairie au monument aux morts sont enlevés et détériorés par des inconnus. Des lacérations d'affiches de la Légion ont eu lieu à Loriol. À Saint-Jean-en-Royans, la gendarmerie a eu à enquêter sur l'enlèvement de guirlandes tricolores à l'occasion de la fête, par des jeunes gens et jeunes filles mineurs. L'enquête n'a pas permis d'établir qu'ils avaient agi à l'instigation d'ennemis du gouvernement du Maréchal.