Alexis Lelièvre

Légende :

Alexis Lelièvre, agent de renseignement au sein de Cohors-Asturies

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © Collection Résistance et Mémoire Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc.

Lieu : France - Normandie (Basse-Normandie) - Calvados - Caen

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Contexte historique

Inspecteur de l'Assistance publique à Caen, où il est né le 16 mai 1910, Alexis Lelièvre s'engage résolument dans la Résistance. En cela, il est encouragé par sa famille, pour laquelle résister, c'est s'engager. En effet, son père, Louis Lelièvre, secrétaire de mairie à Douvres, est membre de l'OCM et son oncle Anatole appartient au réseau Arc-en-Ciel.

Alexis Lelièvre résiste très vite à l'Occupation nazie. C'est ainsi qu'il cache chez les sœurs de la Charité des enfants juifs dont les parents ont été arrêtés. Il leur fournit des faux papiers fabriqués par son père. Lorsque la Gestapo se montre menaçante, il lui oppose systématiquement le secret professionnel. Mais Alexis Lelièvre protège aussi les enfants de résistants. C'est ainsi qu'en avril 1943, il cache les enfants de Jules Godfroy, militant communiste arrêté lors du démantèlement du groupe FTP de Caen, et responsable des attentats d'Airan.

En octobre 1943, il est contacté par Pierre Audigé, ancien camarade du lycée Malherbe, pour entrer au sein du réseau Cohors Asturies. Alexis Lelièvre va se révéler un agent de renseignement des plus précieux grâce à son expérience militaire. En effet, durant la drôle de guerre, il avait été affecté au Deuxième bureau, chargé du renseignement. Il devient l'adjoint de Pierre Audigé, responsable du réseau pour la Basse-Normandie, et mène une intense politique de recrutement.

Il collecte et centralise de nombreux renseignements sur les défenses allemandes entre Cherbourg et Ouistreham, les rampes de lancement de V1 entre Falaise et Saint-Pierre-sur-Dives… En janvier 1944, il héberge Pierre Audigé et sa famille, traqués par la Gestapo.

Un recrutement malheureux entraîne l'arrestation de Pierre Audigé le 17 avril 1944. Mis au courant des risques par Simone Audigé et sa femme, Alexis Lelièvre décide de se rendre à son travail, peut-être pour récupérer des documents compromettants. Il est lui aussi arrêté à l'entrée des locaux le 17 avril. Torturé, il ne parle pas. Alexis Lelièvre est fusillé, le 6 juin à la maison d'arrêt de Caen, en compagnie de 75 à 80 autres prisonniers, sur ordre de la Gestapo.


Jean Quellien, " Alexis Lelièvre ", in CD-ROM La Résistance dans le Calvados, AERI, 2004