Pierre Arnaud
Légende :
Responsable de l’ORA (Organisation de Résistance de l'armée) en Drôme. S'engage rapidement dans la Résistance drômoise.
Genre : Image
Type : Portrait
Producteur : Inconnu
Source : © Peggy Dailly-Arnaud et Marguerite Dailly-Arnaud Droits réservés
Détails techniques :
Photographie noir et blanc argentique.
Date document : Sans date
Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Drôme
Analyse média
Portrait de Pierre Arnaud.
Contexte historique
Le colonel Pierre Arnaud (« Denis ») naquit à Grenoble le 25 septembre 1905, il est mort à Lyon le 16 avril 1972.
Capitaine au 23e régiment de Tirailleurs algériens (RTA) à la déclaration de la guerre en 1939, il est blessé le 17 mai 1940 dans l'Aisne, ce qui entraîne l'amputation de sa jambe gauche. De retour à Valence, il est nommé à l'état-major de la subdivision, en liaison avec la préfecture.
Rapidement, il prend contact avec le commandant Descour et devient responsable de l'ORA pour la Drôme. Il sera le chef départemental de la Résistance militaire jusqu'au 25 septembre 1943. Avec Descour, ils créent des maquis dans la Drôme : au Grand-Serre avec Geyer, à Lapeyrouse-Mornay avec Drouot et Fanget, sur le plateau de Combovin avec Barbu, à Saint-Martin-en-Vercors, à Crest avec Brentrup et à Taulignan avec Challan-Belval. Il aide à leur organisation et leur ravitaillement.
Grand blessé, il est assisté en permanence par sa femme, Dora, née Decoster, qui l'accompagne dans tous ses déplacements et l'aide dans la Résistance avec enthousiasme. Le 25 septembre 1943, quittant le Vercors en service commandé, le couple est victime d'un très grave accident de voiture, suite à un sabotage, dans les Grands Goulets. Dora Arnaud est tuée sur le coup, à 38 ans, tandis que Pierre Arnaud est gravement blessé. Malgré cela, il reprend, dès qu'il le peut, son rôle dans la Résistance.
Il s'occupe alors de l'AS (Armée secrète) et des services de renseignements de la Résistance. Sa remarquable intelligence complétée par la solide expérience acquise du 2e Bureau, notamment à Shanghaï, lui faisait utiliser ses ennuis de santé pour mettre au point une structure et la collecte de renseignements qui allait servir à la Résistance armée de la Drôme. Sa profonde connaissance de l'allemand lui avait permis de repérer les éléments non allemands des services basés à Valence et de nouer des contacts avec des informateurs antinazis autrichiens, alsaciens et hongrois. En poste auprès de la préfecture de Valence, il est "l'oreille amie" dans la fourmilière vichyste. Grâce à ses informations, de nombreux résistants, sédentaires et maquisards drômois lui doivent d'avoir échappé aux rafles et aux ratissages de la police, de la Milice ou des GMR (Groupes mobiles de réserve). Ainsi il informe Geyer d'une incursion des Vichystes au Grand-Serre, le 18 août 1943, après avoir participé à la réunion préparatoire à cette incursion. Il ne sera jamais soupçonné.
Il transmet fréquemment des informations importantes à Drouot puis à De Lassus, sous les ordres du colonel Descour, notamment pour les opérations qui ont entraîné la libération de Valence, fin août 1944, en liaison avec les armées alliées.
Auteurs : Peggy Dailly-Arnaud, Marguerite Dailly-Arnaud, Pierre Dailly, Pierre Balliot, Patrick Martin
Sources : Dvd-rom La Résistance dans la Drôme-Vercors, éditions AERI-AERD, février 2007.