Maquisards F-TP à Châteauneuf-de-Bordette (Drôme)
Légende :
Maquisards Francs-Tireurs et Partisans cantonnés à Châteauneuf-de-Bordette, près de Nyons (Drôme)
Genre : Image
Type : Photographie
Source : © Collection Jacques Jolas Droits réservés
Détails techniques :
Photographie analogique en noir et blanc.
Date document : 1943
Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Drôme - Nyons
Analyse média
Les maquisards F-TP cantonnés dans une ferme abandonnée à Châteauneuf-de-Bordette, près de Nyons, région de la Drôme où furent créés les premiers maquis armés dès le printemps 1943. Les fusils hétéroclites (Mauser ou Lebel) dont sont munis les maquisards sont des armes de la guerre de 1914-1918, récupérées chez des paysans patriotes de la région.
La photo, prise sans doute en août, ce qui explique les torses nus, a été prise par Jacques Jolas alors qu’il était l'un des maquisards du détachement, le deuxième en bas de la photo en partant de la gauche.
Raoul Galataud
Contexte historique
La plupart de ces "ex-jeunes" photographes ne sont hélas plus présents pour témoigner. Un exemple cependant avec celui d’un des plus typiques spécialistes du genre, Jacques Jolas, demeurant au Cheylard, encore apte à témoigner. Fin juin 1943, le père de Jacques Jolas avait pu trouver dans la région de Reims, où la famille demeurait, une filière pour diriger son fils et l'un de ses compagnons, Eugène Desprez (grièvement blessé, il fut l'un des F.F.I. soignés clandestinement à l’hôpital de Lamastre) vers un maquis F-TP de la Drôme et c’est le papa lui-même qui eut l’idée de munir son fils d’un modèle d'appareil photo déjà perfectionné pour l’époque !
Une anecdote quant à la part de "joyeuse insouciance" : Jacques et Eugène se retrouvèrent tout d’abord aux abords de la frontière suisse car ils s’étaient tout simplement trompés de quai en gare de Lyon. Ils parviennent tout de même au maquis de Châteauneuf-de-Bordette, près de Nyons, le 13 juillet 1943. Jacques utilise aussitôt son appareil photo pour photographier ses camarades, notamment un groupe de 15 garçons, torses nus, munis de vieux fusils hétéroclites. Lorsqu'il lui fut demandé : "Comment ton chef de camp avait-il pu t’autoriser à prendre de telles photos aussi compromettantes ?" Il répondit : "Il était bien d’accord puisque c’est lui qui avait porté les pellicules à développer chez un photographe de Valence qu’il connaissait." Inutile de chercher d’autres explications et cheminements pour les photos sur les maquis de l’Ardèche qui ont fort heureusement enrichi nos archives.
Raoul Galataud