Analyse média

Cette carte de membre comprend, sur sa partie gauche, la signature et la photographie d'identité du titulaire, René Malbrant, estampillée du cachet de l'Association nationale des médaillés de la Résistance française. 
Sur la partie droite figurent le nom du titulaire, sa profession (député), son adresse (Palais Bourbon), et la date du décret d'attribution de la Médaille de la Résistance (16 août 1944). La carte est signée par le président de l'association, Claude Hettier de Boislambert, et le secrétaire général, Guy de Boissoudy.

Contexte historique

Né le 8 mars 1903 à Dangé-Saint-Romain (Vienne), René Malbrant suit les cours de l'École nationale vétérinaire de Maisons-Alfort, d'où il sort avec le titre de médecin-vétérinaire. Il poursuit son enseignement à l'Institut Pasteur et au Muséum national d'histoire naturelle, où il accumule des certificats de bactériologie et de médecine vétérinaire exotique. Lauréat de l'Académie de médecine et de la société d'acclimatation, il est nommé chef du service de l'élevage au Tchad en 1927, puis pour toute l'Afrique équatoriale française.

Inspecteur général des services vétérinaires d'Afrique équatoriale, René Malbrant se trouve à Brazzaville au moment de l'armistice de 1940. Répondant à l'appel du général de Gaulle, il organise dès juin 1940 la résistance de la capitale du Congo dans des circonstances particulièrement difficiles. Malgré les mesures de répression très sévères prises par les autorités militaires régionales, il déploie une activité intense et prend la tête du mouvement de libération avec une poignée d'officiers dont Guy Baucheron de Boissoudy. Cette petite équipe, dont il était l'un des animateurs les plus ardents, devait galvaniser le patriotisme des Français résidant en Afrique équatoriale et former le premier noyau de la France libre en Afrique. Suivi rapidement par les fonctionnaires, dès août 1940, il organise le ralliement au général de Gaulle et participe à la libération de l'Afrique noire.

En 1944, estimant que son combat était terminé en Afrique alors que la métropole n'était pas encore libérée, il gagne clandestinement la France, rejoint un maquis d'Indre-et-Loire et participe, les armes à la main, aux combats de la Libération. 

René Malbrant est désigné pour siéger à l'Assemblée consultative provisoire, à Alger puis à Paris, au titre de la Résistance extra-métropolitaine, au nom du "ralliement des colonies" et du mouvement Combat. Il représente ensuite à toutes les législatures de la IVe République le collège des citoyens de statut français de l'Oubangui-Chari (Tchad). Il est élu député aux deux Assemblées constituantes, puis à l'Assemblée nationale jusqu'en 1958. 

Membre de l'Académie des sciences coloniales, René Malbrant entre au Conseil économique et social en juin 1959. Il termine sa carrière comme inspecteur général de la France d'Outre-Mer. René Malbrant est en outre membre associé du Muséum d'histoire naturelle et membre de la Société de pathologie exotique.

Il est l'un des fondateurs de l'Association nationale des médaillés de la Résistance française en 1947 et en sera vice-président durant de nombreuses années.

René Malbrant est décédé le 25 novembre 1961 à Paris.

Décorations : Officier de la Légion d'honneur, Médaille de la Résistance par décret du 16 août 1944 et promu officier de la Résistance par décret du 24 avril 1946, Croix de guerre 1939-1945, commandeur de l'Etoile équatoriale du Gabon et officier de l'Ordre national du Tchad.