Sous-marin le Glorieux

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © AGASM Section sous-marin le Glorieux - Tours Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc

Lieu : France

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Contexte historique

Le Glorieux est un sous-marin de 1ère classe de grande patrouille, construit à Cherbourg et mis en service le 1er juin 1934. Entre 1935 et 1939, il effectue plusieurs missions en Extrême-Orient, au Maroc puis en Afrique Occidentale Française (AOF).

A la déclaration de guerre, il est affecté aux ordres de l'amiral Ollive aux patrouilles de l'Atlantique-Sud, où il est chargé de la surveillance des îles Canaries-Les Açores et Madère, refuges des navires allemands. Après l’armistice de juin 1940, il mouille à Dakar. En août 1940, il quitte Dakar pour Casablanca puis appareille pour Toulon en octobre 1940. Arrivé à Toulon, "Le Glorieux" est mis en gardiennage sur ordre de la commission d'armistice allemande et italienne. L'équipage est réduit, l'uniforme des matelots dépourvu d'insigne de grade, la casquette remplace le bonnet. En septembre 1941, le sous-marin appareille pour Madagascar. En novembre 1941, il attaque à la torpille un navire marchand anglais au large du cap de Bonne-Espérance, puis appareille et mouille à Diego Suarez (Madagascar). En décembre, il part pour Djibouti, surchargé de vivres pour ravitailler la population victime du blocus anglais. Il effectue plusieurs missions entre Djibouti et Diego Suarez jusqu’en février 1942. Le 5 mai 1942, la flotte anglaise attaque et débarque à Madagascar. Elle coule les sous-marins Bévéziers, Monge, Héros, les avisos d'Entrecastreau et BougainvilleLe Glorieux attaque sans succès le porte-avions anglais Illustrious. Le Glorieux met le cap sur Dakar qu’il atteint péniblement le 22 juin 1942 après 47 jours de mer dans des conditions très pénibles (pénurie d'eau et de vivres). Le 10 juillet, il appareille pour Toulon, où il est de nouveau mis en gardiennage.

Le 27 novembre 1942, la flotte se saborde à Toulon. A 5 h 30, le Glorieux s’évade de Toulon avec le tiers de service, deux officiers mariniers et l'état-major (soit, 35 hommes sur un effectif de 75). Il fait escale à Alicante (Espagne) mais repart rapidement sous la menace d'un internement par les autorités espagnoles en accord avec le gouvernement de Vichy. Le 30 novembre, il fait surface à Oran et rallie les Forces Navales Françaises Libres. Cette évasion de Toulon fut sanctionnée par le gouvernement de Vichy en application de l'article 75 du 27 juillet 1940 du code pénal. Les équipages des sous-marins le Glorieux, Casabianca et Marsouin, coupables de trahison, sont punis de la peine de mort par contumace. 

Le 20 décembre 1942, l’amiral de la flotte, haut commissaire en Afrique française, cite le Glorieux à l’ordre de l’Armée de mer : "Sous le commandement du capitaine de corvette Meynier, le Glorieux étant partiellement indisponible à la base du Mourillon à Toulon, a, le 27 novembre, dans la nuit et sous le feu des premiers ennemis parvenus sur les quais, réussi un appareillage précipité, avec son état-major, un équipage sommaire et une maistrance réduite à deux officiers mariniers. Attaqué en rade par bombes et grenades, poursuivi par des vedettes rapides mouillant des filets indicateurs, est parvenu à sortir des passes. Plongeant et manoeuvrant sans compas, a esquivé le contact ennemi maintenu jusqu’à la nuit. Ayant gagné Alicante en Espagne, un port neutre, le 28 novembre, en est reparti en hâte sous la menace d’un internement, pour gagner Oran, le 30 novembre au matin. A donné ainsi un splendide exemple de valeur et de discipline collective suppléant à l’entraînement d’ensemble, esprit de décision, énergie, connaissance technique et abnégation de tous, Commandant, État-major, Maistrance et Équipage a maintenu haut son pavillon en échappant au sabordage des forces de Haute Mer."

En avril 1943, le sous-marin est affecté aux îles Bermudes, où il assure des patrouilles dans le légendaire Triangle des Bermudes à la recherche des ravitailleurs de sous-marins allemands et effectue des exercices avec l'aéronavale américaine, les destroyers et les sous-marins anglais. En octobre 1943, le Glorieux mouille à Philadelphie aux USA. Le bâtiment est à bout de souffle, n'ayant pas bénéficié de grandes réparations depuis le carénage de 1941. De très nombreux accus de batteries sont hors service et les moteurs sont très fatigués. De nombreux travaux sont entrepris : modernisation du bateau, pose d'un radar, d'un sondeur, d'un sonar... Ces travaux sont faits en prévision de l'affectation du sous-marin le Glorieux aux forces maritimes alliées du Pacifique.

Suite aux événements du Pacifique, en mai 1944, le Glorieux rejoint Casablanca escorté d'un destroyer américain. En juin 1944, il appareille pour Oran et effectue des patrouilles en Méditerranée.

Il est de retour à Toulon le 22 décembre 1944, deux ans après en être parti. En 1946, le Glorieux est affecté à la base sous-marine de Brest, puis réaffecté à Toulon en 1949. En 1950, le sous-marin est désarmé pour sa mise en réserve. Condamné le 27 octobre 1952, il est vendu en 1956 à une entreprise de démolition italienne par les services des douanes de Toulon.

Médailles obtenues :
• Croix de guerre, Ordre de l'armée de Mer N° 133M du 20/12/1942
Médaille de la Résistance avec rosette, décret du 29/11/46
• Médaille des évadés, ordre N°1443 MGP/CK du 07/05/1943
• Médaille de l'Afrique noire, arrêté N° 1 du 07/01/1942
• Lettre de félicitations N° 186 du 22/01/1943


Auteur : Fabrice Bourrée
Sourcehttp://leglorieux.free.fr