Jean Gemähling
Légende :
Jean Gemähling, membre de la direction du service de renseignements des Mouvements Unis de la Résistance (MUR), puis, du Mouvement de la Libération Nationale (MLN)
Jean Gemähling, member of the MUR (Mouvements Unis de la Résistance) and then the Mouvement de la Libération Nationale (MLN)
Genre : Image
Type : Photographie
Source : © Musée de l’Ordre de la Libération Droits réservés
Détails techniques :
Photographie analogique en noir et blanc.
Date document : Sans date
Lieu : France
Contexte historique
Jean Gemähling est né à Paris le 19 novembre 1912, d'un père professeur à la Faculté de Droit et d'une mère professeur de lycée, directrice de l'Ecole de formation sociale. Il suit des études à l'Ecole nationale supérieure de chimie de Strasbourg, obtient une licence ès Sciences et devient Ingénieur-chimiste.
Jean Gemähling fait son service militaire en 1934 et 1935, au régiment de chasseurs d'Afrique à Mascara et Constantine. Il travaille ensuite à la Compagnie sucrière à Paris. Mobilisé en 1939, il prend part à la campagne de France comme maréchal-des-logis au 46e GRDI en Alsace puis comme agent de liaison auprès du corps expéditionnaire britannique en France (campagne du Nord, de Belgique et Dunkerque). Evacué de Dunkerque, il est démobilisé et regagne la France.
D'octobre 1940 à novembre 1941, il travaille à Marseille, comme son ami Daniel Bénédite, avec Varian Fry, au Centre Américain de Secours, organisme s'employant à faire partir des artistes et intellectuels antinazis réfugiés en France et risquant d'être appréhendés par la Gestapo. Il contribue à l'organisation de filières pour l'évasion de soldats alliés et prend contact dès octobre 1940, par l'intermédiaire de l'écrivain Victor Serge, avec le mouvement de résistance de Henri Frenay, Les Petites Ailes, qui deviendra Combat, pour lequel il recueille des renseignements.
Dès les premiers mois de 1941, le réseau qu'il a contribué à créer et dont il assure la direction, couvre essentiellement la région Sud-Est. Arrêté en novembre 1941 à Marseille, il est interné quatre mois au fort Saint-Nicolas. Mis en liberté provisoire en mars 1942, il devient chef du Service de renseignement de Combat et, avec son adjoint, l'écrivain et diplomate Benjamin Crémieux, organise des réseaux sur Lyon, Marseille, Nice, Montpellier, Toulouse, Limoges, Clermont-Ferrand, Vichy et, plus occasionnellement, dans diverses régions de zone occupée. Des bulletins hebdomadaires de renseignement sont transmis à Combat et au Bureau central de renseignements et d'action (BCRA) de Londres.
De nouveau arrêté en janvier 1943, son évasion un mois plus tard de la prison Chave, à Marseille, organisée par Combat, lui permet de reprendre son activité. Bien qu'activement recherché par les polices allemandes et françaises, Jean Gemähling assure depuis Lyon la direction du Service de renseignements des Mouvements unis de Résistance (MUR), puis du Mouvement de la libération nationale (MLN). Il fait prendre à ce service toute son ampleur, le dotant peu à peu d'une branche spécialisée dans le renseignement militaire, dont les informations sont très appréciées par les Alliés, et d'un Service de renseignement sécurité, destiné à mettre en garde les militants du MLN et des autres organisations des dangers qui les menacent. Il met en place également un service de renseignement politique s'ajoutant à la masse des renseignements divers (sociaux, économiques, ordre public, comptes rendus de sabotages, etc.).
A partir d'octobre 1943, il étend son service à la zone Nord (notamment Bordeaux, Loire, Bretagne, Ile-de-France, Nord, Lorraine, Champagne, etc.). Il dispose alors d'un important service de liaison amenant, de chaque région au Centre, un courrier tous les cinq jours. Jean Gemähling est homologué à la fin de la guerre au grade de lieutenant-colonel des Forces françaises combattantes (FFC), le réseau SR du MLN ayant été homologué par la France combattante sous le nom de Kasanga.
Après la guerre, il fonde Bilans Hebdomadaires, revue de documentation économique, sociale et politique. Il travaille dans le journalisme et l'édition, notamment comme directeur littéraire de la société des éditions Défense de la France créées par un autre grand résistant, Philippe Viannay. Il collabore également à une société d'import-export.
En 1955, Jean Gemähling entre au Commissariat à l'énergie atomique où il devient adjoint au directeur des matériaux et combustibles nucléaires. Il part à la retraite à la fin de 1975.
Jean Gemähling est décédé le 2 mai 2003 à Lagny-sur-Marne en Seine-et-Marne.
Décorations :
Commandeur de la Légion d'honneur, Compagnon de la Libération, Croix de guerre 1939-45 avec palme.
Jean Gemähling was born in Paris, November 19th 1912 to a father who taught as a law professor and a mother who taught in a secondary school and was head of a social studies School (Ecole de formation sociale). He studied at the Ecole Nationale Supérieure for Chemistry in Strasbourg, where he obtained his degree before becoming a chemical engineer.
He served in the military from 1934-35 in the regiment of the chasseurs d’Afrique in Mascara and Constantine. Following his service he worked for a sugar company in Paris. Deployed in 1939 in the campaign for France as a marechal-des-logis in the 46th GRDI in Alsace then as a liaison for a British expeditionary group in France (during the campaigns of Northern France, Belgium and Dunkerque). Evacuated from Dunkerque, he was demobilized and then returned to France.
From October 1940 until November 1941 he worked in Marseilles, with his friend Daniel Bénédite helping Varian Fry, at the American Rescue Center, an organization established to rescue anti-Nazi artists and intellectuals who had come to France as refugees and were at risk of being arrested by the Gestapo. He also contributed to the organization of communication channels for allied attacks and starting in October of 1940 he began collecting enemy information, which he would send to Henri Frenay of Les Petites Ailes (which would become Combat) through intermediary and writer, Victor Serge.
Starting in early 1941 the network he contributed to create, and was the head of, was covering the Southeast of France. Arrested in November 1941 in Marseilles, Gemähling was detained for four months in the fort Saint-Nicolas. Granted probation in March 1942, he became head of the Service de renseignement (Information services)for the Combat movement and with his assistant, writer and diplomat, Benjamin Crémieux, the men created multiple Combat networks in Lyon, Marseilles, Nice, Montpellier, Toulouse, Limoges, Clermont-Ferrand, Vichy and various regions within the occupied zone. Weekly bulletins and information was transmitted to Combat and to the Central Bureau of Information and Action (Bureau central de renseignement et d’action, BCRA) from London as well.
Following another arrest in January 1943, Gemähling escaped from the Chave prison in Marseille through an operation organized by Combat, which allowed him to recommence with his clandestine activities. Despite being actively pursued by Vichy and German police Gemähling continued to work as the head of the information service of the Mouvements unis de Résistance (MUR) in Lyon, then moving on to work form the Mouvement de la Libération Nationale (MLN). He took on this post in its full magnitude, gradually developing a specialized branch dedicated to military information that was very much appreciated by the allied troops and also created a service providing security intelligence designed to alert fighters of the MLN and other clandestine organizations of impending attacks. Gemähling is also accredited with a political information service which contributed greatly to the already numerous services providing information (social and economic issues, public order, reports of sabotages...).
Starting in October 1943, Gemähling began working in the Northern occupied Zone (Bordeaux, Loire, Bretagne, Ile-de-France, Nord, Lorraine, Champagne, etc.). He ran an extensive liaison service bringing to each region a report every five days. At the end of the war Jean Gemähling was given the title of Lieutenant-Colonel of the Forces Françaises Combattantes (FFC), as the information service of the MLN was ratified by the FFC under the name “Kasanga”.
After the war Gemähling founded Bilans Hebdomadaires, an economic, social and political review. He worked in journalism and publishing, notably as the literary director for the publishing house of Resistance movement Défense de la France which was created by fellow Resistant of the Interior, Philippe Viannay. He was equally active in an import-export society.
In 1955 Jean Gemähling began working in the Commissary for atomic Energy where he became the assistant to the director for combustible nuclear material. He retired in late 1975.
Jean Gemähling died on May 2nd, 2003 in the town of Lagny-sur-Marne in Seine-et-Marne.
Vladimir Trouplin, "Jean Gemähling", in DVD-ROM La Résistance en Ile-de-France, AERI, 2004.
Traduction : Sarah Buckowski.