Véhicules allemands ensablés dans le lit de la Drôme

Légende :

Véhicules et canons embourbés en amont du pont de Livron

Genre : Image

Type : Engin militaire

Source : © Collection Jeanne Sauvageon Droits réservés

Détails techniques :

Photographie argentique noir et blanc.

Date document : après le 30 août 1944

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Drôme - Livron-sur-Drôme

Ajouter au bloc-notes

Analyse média

La photo a été prise par un civil, Emile Siffermann, après la crue du 27 août 1944. On distingue des véhicules allemands de divers types, dont un armé d’un canon, abandonnés dans le lit de la rivière Drôme, en amont du pont routier de Livron.

A droite sur la photo, on devine le pont routier de Livron, dont une arche a été détruite avant l’aube du 17 août 1944 par le commando Henri Faure. Il s’agit d’un des grands actes de sabotage de la Résistance drômoise qui a eu plusieurs conséquences :
Connue très rapidement par les Américains, ils n'ont pas monté une opération aérienne pour tenter de détruire ce pont en prenant le risque de tuer et d’endommager les Livronnais. Sur le plan militaire, la rupture de l’arche et la crue de la Drôme du 27 août ont fortement ralenti la retraite de la 19e Armée allemande.


Auteur : Pierre Balliot

Contexte historique

Le but stratégique de l'opération Anvil-Dragoon, le débarquement de Provence, décalée de dix semaines de l'opération Overlord, est de créer la deuxième mâchoire de l'étau dans lequel les Alliés veulent broyer les forces allemandes de l'intérieur de la France. Du point de vue français, elle va permettre à une armée reconstituée, avec le renfort de la Résistance, de redonner à la France une place digne d'elle dans le concert des Nations unies.

Le 15 août 1944, la 7th US Army du général Patch, comprenant le 6e corps d'armée états-uniens (6th USAC) de Truscott et le détachement d'armée B de De Lattre de Tassigny, prend pied sur la côte provençale entre Hyères et Cannes, sans que la 19e Armée allemande du General der Infanterie Wiese puisse l'en empêcher. Le 16, le succès du débarquement est définitivement acquis et le général Patch décide de passer à l'exploitation.

Une exploitation qui va se dérouler en trois étapes jusqu'à la jonction (en Bourgogne) entre les forces d'Overlord et celles de Dragoon. Au cours de la première - jusqu'au 30 août, tandis que le détachement d'armée B réduit Toulon et Marseille, le 6e corps états-unien cherche à couper la retraite de l'ennemi vers le nord ; cette étape est marquée par une bataille que les Américains ont nommé "la bataille de Montélimar" au cours de laquelle ils vont être aidés par les FFI de la Drôme. Déjà, dans la nuit du 16 au 17 août, une vingtaine de maquisards commandée par le capitaine Henri Faure détruisent le pont routier de la nationale 7 sur la rivière Drôme à Livron. Cette action ponctuelle, exécutée avec une totale maîtrise, va entraîner des conséquences très graves pour les colonnes allemandes qui vont s'entasser sur la coupure en un gigantesque embouteillage.

La bataille se déroule en trois phases :
- la rencontre des adversaires et la fermeture du chaudron, du 21 au 24 août ;
- le choc suivi de la percée allemande, les 25 et 26 août ;
- le matraquage des colonnes allemandes par les bombardements de l'artillerie et de l'aviation, du 27 au 30 août.


Auteurs : Pierre Balliot
Sources : Balliot Pierre, Le Chaudron, bataille dite de Montélimar, édition par l’auteur, 2007.