Insigne du maquis d'Epernon
Genre : Image
Type : Insigne
Source : © Collection Maurice Bleicher Droits réservés
Détails techniques :
Dimensions : 30 X 56 mm.
Fixation par 2 anneaux.
Fabrication Drago.
Lieu : France - Centre - Val-de-Loire (Centre)
Analyse média
Dessiné en octobre 1944 par l'aspirant Depont du 1er bataillon du 32e RI, cet insigne fabriqué par Drago aurait une version peinte en bleu et une autre peinte en vert.
Sous la forme d'un losange, l'insigne représente une croix de Lorraine chargée d'un lion terrassant un aigle (symbole de l'Allemagne nazie).
Outre la mention "Maquis d'Epernon", l'insigne porte l'inscription "32" pour le 32e RI dont il est issue et à qui il redonnera naissance.
Contexte historique
En 1942, le 2e bataillon du 32e RI, armée d'armistice, tient garnison dans la région lochoise sous le commandement du chef de bataillon René Costantini. Après la dissolution de l'armée d'armistice, le commandant Costantini s'intègre immédiatement à l'ORA et élit domicile à Loches.
Au XVIIe siècle, le duc d'Epernon avait son siège ducal à Loches dont il était le seigneur féodal. Il était également gouverneur de la forteresse et, à ce titre, symbolisait la résistance aux ennemis du royaume. C'est cela qui fait dire au colonel Chomel, responsable de l'ORA dans la région, rendant visite au commandant : "A l'exemple du duc d'Épernon, vous représentez vous aussi la résistance à l'ennemi, aussi vous serez "d'Épernon" dans la Résistance et la formation dont vous allez prendre le commandement, prendra le nom de maquis d'Épernon".
Le commandant Costantini prend rapidement des mesures pour la constitution de ce maquis, s'employant à coordonner l'ensemble de ce mouvement clandestin.
Le maquis bénéficie pour son armement de deux parachutages : à Luzillé ("Poulpe") et Obterre ("Montgomery"). De même, les parachutages dans l'Indre (Yzeures-sur-Creuse) contribuent à armer le maquis. La zone d'action du maquis d'Épernon se situe au sud de l'ancienne ligne de démarcation dans la zone lochoise rattachée à l'Indre. Il campe successivement en forêt de Preuilly ou dans les bois de Paulmy, de Sainte-Julitte et de la Celle-Guenand. Le maquis d'Épernon est rejoint par le maquis Césario qui, lui-même, a reçu le renfort du groupe de l'ORA de Bienvault (ce dernier ayant été arrêté par les Allemands), et par le groupe Berthault de Manthelan.
Outre les multiples actions de guérilla et de harcèlement menées jusqu'au 23 juillet 1944, il faut noter que se succèdent de plus amples opérations : combats particulièrement intenses dans la forêt de Preuilly, dispersion des unités Costantini dans la forêt de Sainte-Julitte, ainsi que du bataillon Carol dans la région de Buzançais (Indre) et dans le bois des Michodières. A partir du 4 août, le maquis d'Épernon pratique une série d'attaques de harcèlement, de sabotages, de coupures de routes par abattage d'arbres, destruction de ponts et de caténaires. Cette succession d'embuscades et de coups de mains entrave considérablement la retraitedes unités allemandes.
Fin août 1944, après la libération de la région, le maquis d'Épernon est articulé avec un poste de commandement, un état-major et deux bataillons. Le maquis d'Épernon défile à Tours libérée le 4 septembre 1944. Le 32e régiment d'infanterie vient de renaître.
D'après Jack Vivier in cédérom La Résistance en Indre-et-Loire, AERI, 2005.