Nom de rue à Henri Auzias attribué par la ville de Marseille en 1945
Légende :
Extrait (page 2) des délibérations du conseil municipal de Marseille en date du 19 juillet 1945 attribuant le nom d’Henri Auzias à une rue de la ville (rue Saint Régis).
Genre : Image
Type : Délibérations municipales
Source : © Archives municipales de Marseille / cote 2 D 3102 Droits réservés
Détails techniques :
Document dactylographié de 4 pages sur papier (voir l'intégralité dans l'album joint).
Dimensions : 30,6 x 20,1 cm
Date document : 19 juillet 1945
Lieu : France - Provence-Alpes-Côte-d'Azur - Bouches-du-Rhône - Marseille
Analyse média
Le conseil municipal de Marseille, dans sa séance du 19 juillet 1945, présidée par M. Gaston Deferre, maire de Marseille, a décidé de changer les dénominations de certaines rues de la ville pour leur attribuer des noms de résistants. 34 rues de la commune sont ainsi rebaptisées. Parmi les noms attribués figurent notamment Gabriel Péri, Guy Mocquet, Danielle Casanova, Pierre Brossolette ou encore Honoré d’Estienne d’Orves. La rue Saint Régis devient la rue Henri Auzias. C’est en effet dans cette rue qu’Henri Auzias était domicilié avec sa femme Augustine et c’est à son domicile marseillais qu’il fut arrêté en janvier 1941.
Auteur : Fabrice Bourrée
Contexte historique
Né le 9 avril 1912 à Villevieille (Basses-Alpes), marié et père de deux enfants, Henri Auzias est agent manipulant au tri du bureau-gare de Marseille dès 1929. Il adhère au Parti communiste en 1935. De 1937 à 1939, il est élu secrétaire du syndicat des PTT de Marseille, section des ambulants. Il devient trésorier adjoint de l’union locale de Marseille le 5 mars 1939, puis entre à l’union départementale.
Après sa démobilisation en 1940, Henri Auzias continue de militer au sein du parti communiste clandestin, organise des groupes de base ainsi qu’une équipe spéciale à Marseille. Militant communiste connu, il est arrêté à son domicile marseillais en janvier 1941 et écroué à la prison militaire Saint-Nicolas de Marseille. Condamné par le tribunal militaire de Marseille, le 19 mars 1941, à quatre ans et trois mois de prison, il est transféré le 8 avril suivant à la Maison centrale de Nîmes. Henri Auzias y joue un rôle prépondérant dans l’organisation clandestine des détenus.
En octobre 1943, Auzias est transféré à la Centrale d’Eysses. Sur tout le parcours qui le mène avec ses compagnons de détention à Eysses, il entraine ses camarades à chanter des airs patriotiques et à clamer des slogans de la Résistance. A Eysses, il devient très rapidement le délégué communiste des internés aux côtés de Stéphane Fuchs, délégué gaulliste comme porte-parole des détenus auprès de l’administration pénitentiaire. Il défend avec ténacité les revendications de ses camarades et obtient de nombreuses libéralités : statut de détenu politique, vêtements civils, partage des colis… Il est également l’un des principaux organisateurs de la tentative d’évasion collective du 19 février 1944 qui se soldera par un échec. Condamné à mort par une cour martiale réunie à Eysses, il est fusillé le 23 février 1944 en chantant La Marseillaise et en criant « Vive la France ».
Chaque année, les postiers lui rendent hommage à Marseille où il repose dans le cimetière Saint-Pierre.
D'après Corinne Jaladieu, Michel Lautissier, Douze fusillés pour la République, Association pour la mémoire d’Eysses, 2004.