Plaques en hommage à Henri Auzias

Légende :

Plaque apposée rue Henri Auzias à Marseille

Genre : Image

Type : Plaque commémorative

Producteur : Photo R. Viale

Source : © Collection privée Thérèse Dumont Droits réservés

Détails techniques :

Photographie argentique noir et blanc, format 12,7 x 9 cm.

Date document : Novembre 1974

Lieu : France - Provence-Alpes-Côte-d'Azur - Bouches-du-Rhône - Marseille

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Analyse média

La plaque du bas porte l’inscription « 3e arrondissement. Rue Henri Auzias ». C’est lors de sa séance du 19 juillet 1945 que le conseil municipal de Marseille a décidé de changer les dénominations de certaines rues de la ville pour leur attribuer des noms de résistants. 34 rues de la commune sont ainsi rebaptisées. La rue Saint Régis devient la rue Henri Auzias. C’est en effet dans cette rue qu’Henri Auzias était domicilié avec sa femme Augustine et c’est à son domicile marseillais qu’il fut arrêté en janvier 1941.

La seconde plaque a été installée en février 1946 à l’occasion du deuxième anniversaire de l’exécution d’Henri Auzias. Elle porte la mention « A Henri Auzias. 2e anniversaire de sa mort héroïque au service de la France. 23 février 1946 ».


Auteur : Fabrice Bourrée
Sources : Archives municipales de Marseille

Contexte historique

Né le 9 avril 1912 à Villevieille (Basses-Alpes), marié et père de deux enfants, Henri Auzias est agent manipulant au tri du bureau-gare de Marseille dès 1929. Il adhère au Parti communiste en 1935. De 1937 à 1939, il est élu secrétaire du syndicat des PTT de Marseille, section des ambulants. Il devient trésorier adjoint de l’union locale de Marseille le 5 mars 1939, puis entre à l’union départementale. 

Après sa démobilisation en 1940, Henri Auzias continue de militer au sein du parti communiste clandestin, organise des groupes de base ainsi qu’une équipe spéciale à Marseille. Militant communiste connu, il est arrêté à son domicile marseillais en janvier 1941 et écroué à la prison militaire Saint-Nicolas de Marseille. Condamné par le tribunal militaire de Marseille, le 19 mars 1941, à quatre ans et trois mois de prison, il est transféré le 8 avril suivant à la Maison centrale de Nîmes. Henri Auzias y joue un rôle prépondérant dans l’organisation clandestine des détenus. 

En octobre 1943, Auzias est transféré à la Centrale d’Eysses. Sur tout le parcours qui le mène avec ses compagnons de détention à Eysses, il entraine ses camarades à chanter des airs patriotiques et à clamer des slogans de la Résistance. A Eysses, il devient très rapidement le délégué communiste des internés aux côtés de Stéphane Fuchs, délégué gaulliste comme porte-parole des détenus auprès de l’administration pénitentiaire. Il défend avec ténacité les revendications de ses camarades et obtient de nombreuses libéralités : statut de détenu politique, vêtements civils, partage des colis… Il est également l’un des principaux organisateurs de la tentative d’évasion collective du 19 février 1944 qui se soldera par un échec. Condamné à mort par une cour martiale réunie à Eysses, il est fusillé le 23 février 1944 en chantant La Marseillaise et en criant « Vive la France ». 

Chaque année, les postiers lui rendent hommage à Marseille où il repose dans le cimetière Saint-Pierre.


D'après Corinne Jaladieu, Michel Lautissier, Douze fusillés pour la République, Association pour la mémoire d’Eysses, 2004.
Renseignements communiqués par Thérèse Dumont, association "Basses-Alpes 1939-1945"