Analyse média

Le 27 mai 1945 a lieu la première cérémonie à La Parade en l’honneur des maquisards de Bir Hakeim, victimes du combat contre les troupes d'Occupation après l'encerclement du maquis à La Parade  le 28 mai 1944 (34 morts au combat ou fusillés, dont Jean Capel dit "commandant Barot") et de la fusillade de La Tourette du 29 mai 1944 (27 victimes, préalablement torturés à Mende). 

A dix heures trente, la cour du château Lapeyre de La Borie (commune de La Parade) est emplie d'une foule nombreuse (environ 800 personnes), qui assiste aux discours des personnalités présentes : Henri Cordesse, préfet de la Lozère ; Jean Huc, sous-préfet de Florac ; Émile Peytavin, président du CDL de la Lozère ; le colonel commandant la Subdivision militaire de Mende ; Albert Agulhon, chef de Cabinet de la préfecture de la Lozère ; Jean Ribot, président du Comité local de Libération d'Alès ; Raymond Fages, maire de La Parade. Le balcon du château Lapeyre décoré d'une croix de Lorraine en buis sert d'estrade aux personnalités et à quelques maquisards de Bir Hakeim rescapés du combat (Pierre Damiani dit "Popeye" et "Cartouche").

Après les discours, un cortège est organisé en direction du cimetière de La Parade où l'appel des morts et la sonnerie aux morts retentissent avant que les gerbes de fleurs soient déposées sur la fosse commune des Biraquins. A quinze heures trente, à La Tourette, l'appel des morts et la sonnerie aux morts sont écoutés "avec ferveur, par une assistance recueillie. La douleur des familles de ces héros a vivement impressionné la foule qui avait tenu à s'associer aux autorités pour venir s'incliner devant leur mémoire".

Au cimetière militaire de Badaroux, devant les tombes des 27 maquisards, Henri Cordesse, préfet de la Lozère ; le commandant Barry, représentant la Résistance de Lozère ; Jules Masseguin, maire de Badaroux et le colonel des Guérilleros Paz, représentant l'Espagne républicaine prennent tour à tour la parole devant une foule estimée à 3500 personnes. La réussite de cette commémoration et la volonté d'honorer la mémoire des maquisards disparus vont donner naissance à une association qui travaillera à l'érection de monuments commémoratifs à La Parade, Badaroux et au pont de La Rouveyrette (commune de Sainte Croix Vallée française). 

Contexte historique

Après la libération du département de la Lozère, le Comité départemental de Libération (CDL) demande à madame Anna Rousseau de coordonner les recherches des familles des victimes du combat de La Parade (28 mai 1944) et de la fusillade de La Tourette (29 mai 1944) pour préparer l'exhumation des corps des maquisards.

Les recherches entreprises par Anna Rousseau permettent de mettre des noms sur la quasi totalité des corps des maquisards. Ces recherches permettent aussi la création d'un réseau de relations entre les familles des disparus, les maquisards de Bir Hakeim ayant survécu aux combats de la Libération et les nouvelles autorités départementales issues des rangs de la Résistance. Très rapidement, l'idée d'une commémoration annuelle sur le lieu du combat et sur celui de la fusillade prend corps. D'un commun accord, le dimanche le plus proche du 28 mai est retenu comme jour de commémoration.Mais, en ce printemps 1945, malgré la victoire finale sur le nazisme et la proximité des douloureux événements, l'organisation d'une grande cérémonie commémorative est difficile : les moyens de transport sont très limités, la plupart des familles des victimes sont dans l'incapacité financière de pouvoir se déplacer... Malgré ce contexte difficile, une grande cérémonie est organisée le dimanche 27 mai 1945.