Feuille de témoignage concernant Denise Lévi déposé à Yad Vashem
Légende :
Denise Lévi, née Lévy, était la sœur de Jean-Pierre Lévy, chef du mouvement Franc-Tireur.
Genre : Image
Type : Feuille de témoignage
Source : © Yad Vashem Droits réservés
Détails techniques :
Feuille 21 x 29,7 cm imprimée.
Lieu : France - Ile-de-France - Drôme - Tain-l’Hermitage
Analyse média
L’Institut Yad Vashem à Jérusalem recueille les témoignages, même incomplets, de membres survivants ou de proches des déportés. Ils sont consignés par écrit dans des formulaires, appelés « feuilles de témoignage », comme celui présenté ici.
Il s’agit du témoignage écrit en français et en hébreu déposé à Yad Vashem (Jérusalem) par la belle-sœur de Denise Lévi, Madame Jean Lévi.
Il a été rédigé à Strasbourg le 3 juillet 1992. Ces « feuilles de témoignage » sont une forme de documentation unique à Yad Vashem, déposées dans la Salle des Noms, tombeau symbolique des millions de victimes de la Shoah.
Sources : Robert Serre
Contexte historique
À Tain, la chasse aux Juifs paraît particulièrement assidue. En juin 1943, le personnel des douanes allemandes procède à l'arrestation de trois Juifs originaires du Bas-Rhin, les nommés Oscar Lazare Lévi, 69 ans, Henri Lévi 30 ans, et Denise Lévi, 23 ans, qui seront déportés le 2 septembre et le 20 novembre à Auschwitz. « Appréhendés pour un motif inconnu et dont on ignore le sort actuel », dit le rapport des gendarmes.
Il s'agissait là d'une prise importante. En effet, Denise Lévi, née Lévy, était la sœur de Jean-Pierre Lévy, chef du mouvement Franc-Tireur. De nationalité française, née en 1920 à Strasbourg, ville redevenue française, elle avait épousé Henri Lévi avec qui elle se trouvait aux Éclaireurs israélites de France. En 1943, le couple s'est replié à Roanne. Tous deux participent à la Résistance, en particulier en distribuant les papiers et le journal Franc-tireur que le frère de Denise lui apporte. Ils sont à l'origine de l'extension du mouvement à Roanne. Denise, son mari Henri et son beau-père Oscar se font prendre par la Gestapo sur le pont à Tain le 11 juin lors d'un banal contrôle de police et ils sont internés à Drancy. Jean-Pierre Lévy est à ce moment-là à Londres : lorsqu'il atterrit dans l'Ain le 25 juillet, il apprend avec douleur l'incarcération de sa sœur et son beau-frère. Il ne les reverra jamais. À Drancy, ou plutôt à l'hôpital Rotschild où sont envoyés les internés de Drancy, Denise met au monde un bébé, Jean-Michel. Elle-même, son mari et le bébé partiront dans le convoi du 20 novembre vers Auschwitz où ils seront tous trois gazés à leur arrivée le 23. Le père d'Henri avait été embarqué pour Auschwitz dès le 2 septembre.
Le 29 janvier 1944, les Allemands arrêtent à Tain Léon Picard, juif né dans le territoire de Belfort, il partira vers Auschwitz le 7 mars. Le 29 janvier 1944, des Juifs français, Édouard Zalta, né à Paris, 39 ans, et son épouse Fernande, née au Havre, 37 ans, déjeunent au restaurant Chambon à Tain. La Gestapo fait irruption dans l'établissement et emmène le couple. Ils sont incarcérés à Montluc, puis déportés le 27 mars à Auschwitz par le convoi 70.
Auteurs : Robert Serre
Sources : Robert Serre, De la Drôme aux camps de la mort, Valence, Peuple Libre/Notre Temps, 2006.