Contexte historique

Serge Caselli est né à Bibbiéna en Haute-Toscane (Italie) le 11 mai 1922, dans une famille de petits métayers. En 1923, son père et son oncle émigrent en France, munis d'un contrat d'ouvriers bûcherons. En 1924, Serge et sa mère les rejoignent. En 1926, Amédée, frère de Serge, né le 2 septembre 1923, arrive à son tour en France avec ses grands-parents. La famille vit dans les bois et s'agrandit avec la naissance de Louis en 1925 puis de Marcel en 1926.

Durant l'hiver 1927-1928, la famille s'installe à Joigny. En 1931, les époux Caselli sont naturalisés français. Serge et Amédée fréquentent l'école communale de Joigny. Bon élève, grand sportif, parfaitement bilingue, Serge est bien intégré. Amédée est moins bon élève mais tout aussi sportif : tous deux jouent au football, l'un à Joigny, l'autre à Migennes avec Henri Pannequin, Roger Varrey, Jean Buet, André Lafeuille, tous inscrits à l'école des apprentis de la SNCF.

Serge et Amédée sont attirés très tôt par la vie politique. Tandis que Serge s'inscrit en 1936 aux Jeunesses socialistes, Amédée milite aux Jeunesses communistes. En 1937 ou 1938, Serge va passer cinq semaines dans sa famille en Italie ; il en revient confirmé dans sa répulsion viscérale du fascisme et du cléricalisme. En 1939, Serge est admis au concours d'entrée de l'Ecole normale d'Auxerre. Amédée, qui n'a pas voulu poursuivre ses études après son certificat d'études, est apprenti dans une imprimerie de Joigny.

Quand la guerre éclate, les parents de Serge et Amédée tiennent un café-hôtel-restaurant sur les quais de l'Yonne. Les affaires marchent bien, la cuisine de Madame Caselli a bonne réputation et il y a affluence les jours de marché. Au retour d'exode, ils trouvent leur établissement complètement pillé et dévasté. Ils ne s'en remettront pas. Madame Caselli meurt en 1942, son mari un an plus tard.

Serge est entré à l'Ecole normale. En 1941, il obtient le brevet supérieur, mais l'Etat français résilie son contrat pour « origine étrangère ». Amédée est embauché dans l'entreprise de maçonnerie de Jean Hémery.

Durant l'hiver 1941-1942, un ami de Serge qui connaît Paula Buchillot le met en en contact avec le groupe de Résistance constitué autour d'Irène Chiot.

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