Mémorial des maquis de l’Ain à Cerdon (Ain)
Légende :
Dès la fin de la guerre, de nombreux monuments célèbrent le rôle des maquis comme le Mémorial des maquis de l’Ain et de la Résistance au Val d’Enfer à Cerdon (Ain). Inauguré en 1951, ce monument « à la mémoire des morts des maquis de l’Ain et du Haut-Jura » est érigé à proximité d’une nécropole dans laquelle reposent 88 maquisards tombés pendant les combats de la Libération.
Genre : Image
Type : Monument
Producteur : Photo Frantz Malassis
Source : © Photo Frantz Malassis Droits réservés
Détails techniques :
Photographie analogique couleur
Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Ain - Cerdon
Analyse média
Le monument aux 700 morts des maquis de l'Ain et du Haut-Jura a été érigé au lieudit "Val d'enfer", dans un virage de la RN 84, au-dessus du village de Cerdon. Il est placé dans un cadre grandiose et sauvage, sorte d'amphithéâtre fait de rochers et de verdure. Une statue imposante haute de dix-sept mètres en pierre du Gard représente la France debout, se libérant de ses chaînes, sous les traits d'une femme qui semble jaillir de la montagne. Sur le flanc ouest du monument figure une phrase empruntée au poète Aragon : "Où je meurs renaît la patrie". Au pied de la statue est inhumé un maquisard inconnu qui est le symbole des "Combattants de l'ombre". A l'est du monument s'étend le cimetière où reposent quatre-vingt-neuf maquisards morts au combat, dont trente-six inconnus. Parmi les cinquante-trois autres tombes, on trouve trente-six Français, quelques noms de chefs : Albert Chambonnet "Didier", Edouard Bourret "Brun", Charles Blétel...et un certain nombre d'étrangers : sept Espagnols, deux Polonais, deux Italiens, un Russe, cinq Nord-Africains, venus combattre sur notre sol et reposant au pied du mât où flotte le drapeau tricolore.
Sources : Archives de l'ANACR et livrets-programmes édités en 1951, 1954 et 1956 et Témoignage écrit de Marius Roche.
Claude Morel, "Le monument emblématique du souvenir de tous les maquisards de l'Ain et du Haut-Jura morts pour la Liberté.",DVD rom, La Résistance dans l'Ain et le Haut-Jura, AERI, à paraître.
Contexte historique
Dès la fin de la guerre, Henri Romans- Petit, avec quelques-uns de ses anciens compagnons, émet l'idée d'ériger ce monument. Un comité spécialement créé, regroupant les divers courants de la Résistance, ainsi que les collectivités locales et départementales est créé le 19 avril 1945. Un comité du Monument est créé en 1946. Sous l'égide de l'AMAHJ, le comité est élargi dans un souci d'unité de la Résistance aux FTPF (Francs-tireurs et partisans français) qu'anime leur chef, Paul Cribeillet "Grillon". Maurice Morrier, "Plutarque" le préside jusqu'à sa mort en 1882 puis Marius Roche jusqu'en 2010. Le comité retient en 1947 le projet des architectes Noël Albert et Robert Jaine et confie la réalisation au sculpteur Claude Machet. Celui-ci, né à Izieu en 1902, s'inscrit en 1927 à l'Ecole des Beaux-Arts de Lyon. Son professeur de sculpture est Monsieur Prost. Il obtient une bourse de Paris. Il étudie les œuvres de Rodin, Bourdelle, Pompon. En 1933, il est nommé Professeur à l'Ecole des Beaux-Arts de Saint-Étienne. En 1942, il la quitte pour l'Ecole des Beaux-Arts de Lyon où il enseigne jusqu'en 1966. Il est surtout connu pour ses portraits, sculptures, pastels, dessins. Le choix du site s'explique par sa position sur un axe de circulation important, par l'aspect imposant du décor et la proximité d'un village martyr : Cerdon, fortement impliqué dans la Résistance et durement touché, avec trois fusillés, douze déportés et cinquante maisons incendiées. Malgré les tracasseries de certains services administratifs et techniques et malgré de nombreuses péripéties, l'œuvre a pu être menée à terme selon la volonté des Maquis de l'Ain et du Haut-Jura. En 1965, le Conseil général de l'Ain accepte la remise du Monument du Val d'Enfer dont l'entretien est ainsi pérennisé. Pour le financement, une souscription est lancée, les collectivités locales sont sollicitées, on recueille des dons individuels, on vend des vignettes, des recettes de bals s'y ajoutent ; les syndicats professionnels incitent employés et ouvriers à verser une heure de salaire. Dans un tronc placé sur le site, parmi les dons, on remarque de nombreuses devises étrangères, et même des marks allemands. Ce magnifique élan collectif va permettre l'érection d'un des plus beaux monuments dédiés à la Résistance française. Quatre dates sont à retenir au long de la période de réalisation : - 26 juin 1949 : présentation de la maquette de la statue et pose de la première pierre en présence du général Koenig, commandant en chef des FFI (Forces françaises de l'intérieur). - 29 juillet 1951 : inauguration du monument sous la présidence d'honneur de Madame veuve Chambonnet "Didier" et la présidence de Monsieur Jean Saint-Cyr, ministre de l'agriculture, député de l'Ain, président du conseil général de l'Ain. - 29/30 mai 1954 : inhumation du maquisard inconnu en présence de Monsieur Gaston Monnerville, président du Conseil de la République (futur Sénat). - 24 juin 1956 : inauguration du cimetière des maquisards par le général de Gaulle. Depuis lors, le monument est pour les résistants un lieu de rassemblements, de commémorations, dont la plus importante est celle du 8 mai, date anniversaire de la capitulation de l'Allemagne. Sources : Archives de l'ANACR et livrets-programmes édités en 1951, 1954 et 1956 Témoignage écrit Marius Roche
Sources : Archives de l'ANACR et livrets-programmes édités en 1951, 1954 et 1956 et Témoignage écrit de Marius Roche.
Claude Morel, "Le monument emblématique du souvenir de tous les maquisards de l'Ain et du Haut-Jura morts pour la Liberté.",DVD rom, La Résistance dans l'Ain et le Haut-Jura, AERI, à paraître.