Maurice Chevance
Légende :
Maurice Chevance, dit "Bertin", membre du mouvement Combat, du comité directeur des MUR et du COMIDAC pour la zone Sud
Maurice Chevance, called “Bertin”, member of the Resistance movement Combat, committee director of the MUR and COMIDAC for the Southern Zone
Genre : Image
Type : Photographie
Source : © Musée de l’Ordre de la Libération Droits réservés
Détails techniques :
Photographie analogique en noir et blanc.
Lieu : France
Contexte historique
Maurice Chevance est né le 6 mars 1910 à Nanteuil-le-Haudoin (Oise). Le 15 octobre 1929, il s'engage dans l'armée. Servant dans l'Infanterie coloniale, il est sous-lieutenant de réserve le 1er octobre 1930, puis sous-lieutenant d'active et lieutenant le 1er octobre 1933. Il est affecté successivement en Algérie, en Tunisie et au Tchad où le surprend la déclaration de guerre de septembre 1939. Commandant d'une compagnie de tirailleurs sénégalais du 8e RTS pendant la campagne de France, le lieutenant Chevance effectue au moment de l'armistice une longue retraite qui le conduit à Rivesaltes dans les Pyrénées-Orientales.
Dès le mois d'août 1940, Maurice Chevance, en congé d'armistice, est recruté par Henri Frenay qui organise les premiers noyaux de la Résistance dans la région de Marseille. Dès septembre, avec son épouse Jeanine, il prend une part active au développement du mouvement de Frenay, les Petites Ailes, dans la région du Sud-Est, puis à celui de Vérités. Il a monté entre-temps à Marseille une agence militaire et coloniale, entreprise destinée à prendre en charge les bagages des militaires et des civils en transit à Marseille. Cette petite société lui permet de rester en contact avec les milieux militaires et coloniaux et de faire de la propagande anti-allemande. Elle devient rapidement une officine de la Résistance.
En juillet 1941, Maurice Chevance assiste à la première rencontre entre Frenay et Jean Moulin à Marseille. Il participe ensuite à la création du mouvement Combat sous la direction de Frenay. Membre du Comité directeur du mouvement dès sa fondation en décembre 1941, Maurice Chevance est nommé ensuite chef du mouvement pour la zone Sud.
En janvier 1942, il est arrêté par la police de Vichy et incarcéré à Lyon, puis à Clermont-Ferrand où il rencontre notamment Emmanuel Mounier. Au mois de mars, il obtient, grâce à un médecin favorable à la Résistance, sa mise en liberté provisoire pour raisons de santé. Recherché à nouveau pour internement administratif, il échappe à une nouvelle arrestation le 30 avril 1942. Il est alors condamné par contumace à 10 ans de prison et à 120 000 francs d'amende.
Malgré les poursuites, Chevance, dit "Bertin", continue ses activités de résistant : il lance le service de renseignements qui devint ensuite le SR des Mouvements unis de Résistance (MUR) après la fusion de Combat, de Franc-Tireur et de Libération. Il est nommé chef régional des MUR pour le Sud-Est.
Le 27 avril 1943, "Bertin" est arrêté par la Gestapo à son domicile à Marseille. Sautant du premier étage, il parvient à s'évader malgré deux jambes brisées grâce à l'aide d'un agent de police. Pendant plusieurs mois, recherché activement, il prend le maquis dans les Alpes-de-Haute-Provence.
Arrivé à Paris en octobre 1943, en l'absence de Frenay resté à Alger, il s'occupe de la direction de Combat avec Claude Bourdet et Pierre de Bénouville, se chargeant plus particulièrement de la branche militaire du mouvement ; il est membre du Comité directeur des MUR puis du MLN (Mouvement de libération nationale) qui lui succède et du Comité anti-déportation (CAD).
En 1944, "Bertin" est chargé de l'action militaire des MUR et il est membre du comité militaire d'action (COMIDAC) pour la zone Sud. A Paris, il s'attache particulièrement à faire entrer l'Organisation de Résistance armée (ORA) dirigée par le général Revers dans les Forces françaises de l'intérieur (FFI). Au mois d'avril, en passant par l'Espagne, il part en mission à Alger où il expose ses vues concernant les FFI au général de Gaulle.
Rentré en France en août 1944, Bertin dirige, avec Pierre de Bénouville, le Bureau FFI du commissariat à la Guerre et est promu au grade de général de brigade.
Il organise un commandement provisoire des FFI pour les régions Sud-Ouest et Centre. Il assure l'envoi de quatre colonnes issues de ces régions sur Autun et la Bourgogne. Il participe à l'établissement du commandement de la région de Royan, Pointe de Grave et la Rochelle. Jusqu'en novembre 1944, il assure le commandement de ces diverses troupes FFI après avoir accompagné le général de Gaulle dans son inspection du Sud-Ouest en octobre 1944.
En 1945, toujours passionné par l'Outre-Mer, il crée l'hebdomadaire Climats et est élu député à la 1ère Assemblée nationale constituante puis comme représentant de la Guinée à l'Assemblée de l'Union française au titre de l'UDSR.
Maurice Chevance-"Bertin" est décédé le 17 juin 1996 à l'hôpital militaire du Val-de-Grâce à Paris. Ses obsèques ont été célébrées en l'église Saint-Louis-des-Invalides. Il a été inhumé dans son village natal de Nanteuil-le-Haudouin dans l'Oise.
Décorations :
Commandeur de la Légion d'Honneur, Compagnon de la Libération, Croix de guerre 1939-1945, Médaille de la Résistance avec rosette.
Maurice Chevance was born March 6th 1910 in Nanteuil-le-Haudoin (Oise). On October 15th 1929 he enlisted in the army, serving in the colonial infantry as a reserve sub-lieutenant, a post he received on October 1st 1930. Three years later he was promoted to active sub-lieutenant and then to lieutenant. He was deployed to Algeria, Tunisia and then to Chad when the Second World War began. He took command of a company of Senegalese infrantrymen of the 8th RTS during the French Campaign, and upon learning of the armistice, the lieutenant made a long retreat to Rivesaltes in the Pyrénées-Orientales.
Starting in August 1940, Maurice Chevance, on inactive duty, was recruited by Henri Frenay who was organizing the first Resistance attempts in the Marseilles region. In September, alongside his wife Jeanine, he became an active member in the development of Frenay’s clandestine movement Les Petites Ailes in the southeast of France and then in the movement, Vérités. In between his time spent at the movements, he created a military and colonial agency that would handle the luggage of soldiers and civilians in transit to Marseilles. The small company allowed him to remain in contact with the military and civilian forces and publish anti-German propaganda. The business quickly became a network hub for Resistance activity.
In July of 1941, Maurice Chevance attended the first meeting between Frenay and Jean Moulin in Marseilles. He then participated in the creation of the Combat movement, under the direction of Frenay. Among the very first committee members of the Combat movement as soon as it was created in December 1941, he was then named the head of the movement for the Southern Zone.
In January 1942 he was arrested by the Vichy police and incarcerated in Lyon and then in Clermont-Ferrand where, amongst others, he met Emmanuel Mounier.
In March of that year he was released, thanks to a doctor who supported the Resistance and let him go for health reasons. Still very much suspected by the Vichy forces he escaped from attempt of arrest on April 30th 1942. He was then sentenced by contumacy to 10 years in prison and to pay a fine of 120,000 francs.
Despite his prosecution, Chevance, or “Bertin” continued his activities as a member of the Resistance of the Interior: starting an Intelligence service that eventually became the SR (Intelligence Service) of the Mouvements unis de Résistance (MUR) after the joining of the forces Combat, Franc-Tireur and Libération, and was eventually named the regional chief of the MUR for the Southeast region.
On April 27th 1943, the Gestapo attempted to arrest “Bertin” again, at his home in Marseilles, but he was able to escape by jumping from a first floor window, breaking both his legs, where he was helped by a police officer that was also part of the Resistance. During the months that followed he was pursued by the occupying forces and in response took refuge in the Alpes-de-Haute-Provence department.
Arriving in Paris in October 1943 without Frenay, who stayed in Algiers, he took up the direction of Combat with Claude Bourdet and Pierre de Bénouville, specifically in the movement’s military branch as director of the Comité des MUR that was later known as the Mouvement de libération nationale (MLN) and also of the Comité anti-déportation (CAD).
In 1944, “Bertin” was in charge of the Military action within the MUR and a member of the Comité militaire d’action (COMIDAC) for the Southern Zone. In Paris he was particularly concerned with acknowledging the Organisation de Résistance Armée (ORA) under the command of General Revers as part of the Forces Françaises de l’Intérieur (FFI). In April he traveled through Spain en route for Algiers to express his concerns about the FFI to General de Gaulle.
In 1944 he returned to France where he began to direct the Bureau FFI du commissariat à la Guerre with Pierre de Bénouville and was promoted to the rank of Brigade General. He then started organizing a provisional command structure for the FFI in the Southwest and Central regions. He also secured the deployment of four armed Resistance groups into Autun and Bourgogne.
He participated as well in the establishment of command structures in the regions of Royan, Pointe de Grave and La Rochelle. Until November 1944, he was head of command for the multiple troops of FFI after having accompanied General de Gaulle on his inspection of the South-West in October 1944.
In 1945, still passionate about overseas departments, Chevance created the weekly newspaper Climats and was elected as a deputy to the 1st Assemblée Nationale Constituante then as the representative to Guinée in the Assemblée de l’Union française in the name of the UDSR.
Maurice Chevance-“Bertin” died June 17th 1996 at the Military Hospital of Val-de-Grâce in Paris. His funeral services took place at the Church Saint-Louis-des-Invalides. He was buried in his hometown of Nanteuil-le-Haudouin in Oise.
Vladimir Trouplin, "Maurice Chevance", in DVD-ROM La Résistance en Ile-de-France, AERI, 2004.
Traduction : Sarah Buckowski.