Rapport d'André Plaisantin sur le NAP entre 1940 et 1943

Légende :

Rapport d'André Plaisantin sur le NAP entre 1940 et 1943, sans date

Report on the status of the NAP during 1940-1943 by André Plaisantin, no date

Genre : Image

Type : Rapport

Source : © Archives nationales 72AJ/66 Droits réservés

Détails techniques :

Document de six pages (voir album).

Date document : Sans date

Lieu : France

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Analyse média

Dans ce rapport, André Plaisantin explique la naissance du Noyautage des Administrations Publiques (NAP) à partir du mois d'août 1940 jusqu'à l'année 1943 dans la région lyonnaise, où fut créé et appliqué pour la première fois le principe de NAP.

A l'origine, le NAP fut créé au sein du mouvement Combat, parallèlement au ROP (Recrutement, Organisation, Propagande), à l'Armée Secrète (AS) et au SR (Service de Renseignement). Le NAP est un outil qui s'adapte facilement aux besoins : ses premières applications affectent la police et les mairies, deux institutions dont les prérogatives répondent à des besoins pressants. En juin 1941 est mis sur pied le NAP rattaché au PTT, puis en août le NAP rattaché à la SNCF. Plaisantin explique que l'année 1941 fut l'année de la propagande en faveur du NAP et celle du recrutement et de la mise à l'essai des premiers équipiers.

L'année 1942 correspond à une année de "mise au point". L'invasion par l'Allemagne de la zone dite "libre" accélérant la cadence du NAP, qui parvient à étoffer ses équipes. Plaisantin donne une liste des différents responsables du NAP par secteur (Energie, Préfecture, etc.), tout en précisant qu'il était lui-même responsable du NAP-Energie de la région lyonnaise.

Dans les paragraphes suivants, Plaisantin retrace l'organisation du NAP-PTT (Postes, Télégraphes et Téléphones) qui connut un essor important en juin 1941. Par l'installation d'une station d'écoute permanente à Calais purent être entendu l'ensemble des conversations relatives aux opérations en zone Nord, qui fut ensuite transmis à l'Intelligence Service anglais. Il ajoute que des liaisons entre le NAP-PTT et les maquis étaient établies dès 1943. Il ajoute qu'entre décembre 1942 et juillet 1943, c'est-à-dire au moment de la campagne de Tunisie où s'affrontaient forces alliées et forces de l'Axe, le NAP-PTT parvint à contrôler le trafic de télégrammes émanant de l'état-major italien dont il put rendre compte dans sa quasi-totalité à Londres.

Est ensuite évoqué le travail du NAP-Fer, qui opérait sur le réseau SNCF. Plaisantin explique que les premiers essais de sabotage de trains se déroulèrent à Vénissieux (banlieue sud de Lyon) dès octobre 1942. Il cite par ailleurs la ligne de Lyon-Chalon-sur-Saône comme ayant détenu le record de destructions. Le NAP-Fer, nous explique-t-il, était totalement opérationnel en juillet 1943.

Quant au NAP-Energie, ses activités incluaient la propagande et la subtilisation des plans de fortification de la côte méditerranéenne. Les plans d'emplacement des unités allemandes stationnées en France permit la destruction ciblée de pylônes dans le but de freiner l'effort de production allemand. C'est ainsi que l'usine hydraulique de Cusset (Rhône) connut une chute de la production de l'ordre de 30 %. En janvier 1943, Plaisantin rappelle que les grandes sociétés d'énergie lyonnaises décidèrent de vendre la centrale thermique d'Oullins aux Allemands, qui voulaient la transporter en Allemagne pour pallier les usines bombardées. Le NAP-Energie s'était organisé pour détruire le matériel électrique et thermique transporté par wagons entiers, action qui aboutit par la conjugaison du sabotage à l'explosif et du hasard... et qui, selon Plaisantin, contribua à soutenir le moral des Français.

Enfin est évoqué le noyautage de la police, judiciaire en particulier, qui permit, outre l'établissement de fausses cartes, d'aider des patriotes à s'évader et à prévenir certains des arrestations et rafles à venir.


In this report André Plaisantin explains the birth of the Infiltration of Public Administrations (Noyautage des Administrations Publiques, NAP) starting in August 1940 until 1943 in the Lyon region, where the idea of the NAP originated.

Originally, the NAP was a creation of the Combat movement in parallel with the ROP (Recruitement, Organization, Propaganda), the Armée Secrète (Secret Army) and the SR (Service de Renseignement, Intelligence Service). The NAP was a tool that was easily adaptable to different needs: its first uses were within the offices of Mayors and the police, two institutions that were very much of interest to Resistance fighters in order to obtain information. In June of 1941, the NAP divided into several specialized subgroups: first, the NAP-PTT (national telephone, telegraph and postal sectors) and then in August the NAP-SNCF (national  railroad service). In the report Plaisantin explains that 1941 was the year during which propaganda in favor of the NAP was circulating in order to recruit members and test NAP team members out.

1942 was a year of “probation” for the NAP. The invasion of the “free”zone by Germany accelerated the pace of activity in the NAP, developing more and more teams. Plaisantin names the various people in charge of a NAP sector (energy, prefecture, etc.) specifying that he was the head of the NAP-Energie (energy sector) in the Lyon region.

In the paragraphs that follow, Plaisantin retraces the origins of the NAP-PTT (Postes, Télégraphes et Téléphones), which experienced a boom in June 1941.  Through installing a permanent radio station in Calais the NAP-PTT was able to listen in on thousands of conversations relevant to the operations of the Resistance in the northern zone and from there information was transmitted to English Intelligence services. He adds that the liaisons between the NAP-PTT and the maquisards had been established as soon as 1943. He adds that between December 1942 and July 1943, the period of the Tunisian Campaign where the allied and axis forces fought, the NAP-PTT was able to control the telegram traffic from Italian forces and sent all intercepted information to allied forces in London.

He continues in touching on the work of the NAP-Fer (railway) on the SNCF railroad network. The first operations to sabotage train lines were carried out in Vénissieux, a suburb of Lyon starting in October 1942. He cites furthermore that the train line Lyon-Chalon-sur-Saône was by far the most attacked part of the rail system. The NAP-Fer, he explains, was fully operational in July of 1943.

As for the NAP-Energy sector, its activities included propaganda and the collection of intelligence concerning enemy fortification plans of the Mediterranean coast. The site plans of the German units placed there allowed the NAP agents to target and destroy their signal towers to stop the German production effort. Through their efforts of sabotage the Cusset (Rhône) hydraulic factory experienced a 30% drop in production. Plaisantin recalls that in January of 1943 the major energy corporations of Lyon decided to sell the thermal power generator in Oullins to the Germans, who then wanted to transport it to Germany to replace the power factories that had been bombed. The NAP-Energie was told to organize and destroy the train cars carrying electric and thermal material to Germany, which ended up being a success by the conjunction of sabotages with explosives and luck. This operation according to Plaisantin contributed to a boost in moral amongst the French. 

Finally Plaisantin touches on the infiltration of NAP forces into the Police forces, the justice system in particular, which permitted infiltrators to create fake identity cards, helping refugees to escape from France, as well as spreading word on impending dragnets.

 

 


Paulina Brault

Traduction : Sarah Buckowski.